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18 septembre 2009 5 18 /09 /septembre /2009 11:07

25e dimanche ordinaire 20 09 09

1ère lecture : Livre de la Sagesse 2,12.17-20

2ème lecture : Lettre de St Jacques 3,16-4,3

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 9, 30-37

 

En partant de là, Jésus traversait la Galilée avec ses disciples, et il ne voulait pas qu'on le sache. Car il les instruisait en disant : « Le Fils de l'homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. »

Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l'interroger. Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demandait :

« De quoi discutiez-vous en chemin ? »

Ils se taisaient, car, sur la route, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. S'étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu'un veut être le premier, qu'il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »

Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d'eux, l'embrassa, et leur dit :

« Celui qui accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c'est moi qu'il accueille. Et celui qui m'accueille ne m'accueille pas moi, mais Celui qui m'a envoyé. »

 

Au moment le plus crucial de sa vie, où Jésus prépare ses apôtres à ce qui va se passer dans les jours à venir, les apôtres sont plus préoccupés à savoir comment occuper les bonnes places dans le nouveau royaume de Jésus. Les choses n’ont guère évolué depuis. A chaque élection, tous les « copains » du futur président sont à l’affût de connaître le rang qui leur sera attribué dans le nouveau mandat.

Les disciples n'étaient pas encore capables d'interpréter les paroles et les actions de Jésus. Ils ne comprenaient pas encore qu'il les préparait à annoncer et à transmettre le message du Royaume qu'il allait bientôt établir.

Nous aussi, nous avons du mal à comprendre. Dans l'Église, c'est bien connu, on ne parle pas de pouvoir mais bien de service. Et pourtant... l'Église est composée d'humains. Elle n'échappe pas aux rivalités, aux querelles internes, aux manigances douteuses, à la course aux promotions ou aux meilleurs postes. Et dire que certains prêtres rêvent de devenir évêque un jour ! Cette ambition serait-elle motivée par l’Evangile qui parle du service à rendre aux plus faibles ? Les mêmes ne sont-ils pas très souvent les plus autoritaires et intransigeants avec les faibles ? Entre l'idéal évangélique et la réalité vécue, il y a toute une distance et un chemin à parcourir! Faut-il s'en étonner? Qu'est-ce qui peut rendre le cœur des hommes et des femmes si dur, si cruel ? Pourquoi ce besoin de dominer, d'être fort, tout puissant?

L'inquiétude vécue par les disciples fournit à Jésus une occasion de transmettre son message: celui qui veut être considéré le premier ou le plus grand, doit d'abord prendre la dernière place et être le serviteur de tous. Il doit être disponible afin de répondre aux besoins des autres et de les servir sans attendre de récompense en retour. Jésus prend un enfant dans ses bras et il dit aux disciples: quiconque accueille un enfant en mon nom, m'accueille moi et mon Père, celui qui m'a envoyé dans ce monde. Puisqu'au temps de Jésus, les enfants étaient maltraités et considérés comme des citoyens de seconde classe, Jésus enseignait ainsi à considérer et à accueillir les humbles et les plus négligés de la société. L'enfant demande soin et protection, accueil et tendresse, temps et dévouement. Tous comprennent cette réalité. En attirant à lui un enfant, en l'embrassant, Jésus enseigne par ses actes. Sans faire de discours, Jésus indique quel chemin il emprunte, un chemin qui n'est pas une voie de privilège. Le chemin de Jésus est un chemin d'accueil, d’écoute, d’attention et de service.  Le chemin que Jésus recommande à ses disciples est  celui qui est le sien. Jésus nous invite à tendre la main aux plus démunis et à croire en l'amour inconditionnel de Dieu. À travers les enseignements de Jésus, nous avons appris, et apprenons toujours, à implanter la paix et la justice dans le monde. Que chaque baptisé doit être préoccupé par le devenir de chaque homme dans la société. Et on reconnaîtra  l'authentique grandeur humaine dans l'humble service d'autrui.

Jésus dit aussi qu'il sera le « Fils méprisé, livré aux mains des hommes », le Fils au service de ses frères et sœurs.  La Convention sur les Droits de l'Enfant est entrée en vigueur en 1990  elle a été ratifiée par 188 pays, mais pas par les États-Unis. Cette convention prévoit le droit à un niveau de vie suffisant pour assurer le développement, à tous les niveaux, de l'enfant. Elle prévoit également l'élimination de la violence et de l'exploitation sexuelle et économique des enfants. Deux projets de protocoles relatifs à cette convention sont à l'étude depuis 1998. L'un concerne la vente des enfants, la prostitution et la pornographie juvénile, et l'autre, la participation des enfants aux conflits armés. Voilà peut-être ce que veut dire " être livré aux mains des hommes " . Il est malheureusement facile de multiplier les exemples de ceux et celles qui sont  pieds et poings liés entre les mains de ceux qui les torturent, les massacrent ou simplement les exploitent. L'homme ou la femme,  si grand, peut être réduit à rien quand il est «livré aux mains des hommes» comme Jésus traîné devant le tribunal qui l’a condamné à mort. 

L'Évangile indique des chemins à suivre qui ne sont pas nécessairement à la mode économique. Accueillir le Dieu de Jésus, c'est accueillir un Dieu qui a besoin de nous, qui a besoin de notre amour, et qui a besoin de notre cœur. Accueillir le Dieu de Jésus, c'est ouvrir les mains, comme on ouvre son cœur. Aimer comme Jésus, accueillir toute personne comme Jésus, s'efforcer de pardonner comme Jésus, donner une chance aux moins favorisés, comme Jésus; cela peut être le programme de toute une vie.  Cette façon de chercher à vivre peut paraître dépassée, d’un autre temps face à l’efficacité des moyens modernes. De fait, les machines les plus sophistiquées dans tous les domaines de la production, du commerce, comme de la domotique sont capables de nous étonner par leurs prouesses. Mais un manque d’électricité peut déboucher sur des catastrophes. Il en va de même pour les êtres humains, s’il n’y a plus de respect, d’estime et d’amour entre les hommes, la vie en perd son sens. L’Evangile qu’on appelle aussi la Bonne Nouvelle de Jésus, nous alerte sur l’essentiel, alors que nous le considérons trop souvent comme négligeable ou facultatif. Il mérite au contraire toute notre attention. Il en va de notre vie avec les autres. Et ça vaut la peine de s’y appliquer, de s’y exercer, de cheminer dans cette voie sans toujours y parvenir. Mais c'est ainsi qu'on grandit ensemble.

 

 

 

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2 septembre 2009 3 02 /09 /septembre /2009 08:57

23ème dimanche - 6 septembre 2009

1ère lecture : Isaïe 35,4-7a

2ème lecture : lettre de St Jacques 2,1-5

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 7,31-37

 

Jésus quitta la région de Tyr ; passant par Sidon, il prit la direction du lac de Galilée et alla en plein territoire de la Décapole.  On lui amène un sourd-muet, et on le prie de poser la main sur lui. Jésus l'emmena à l'écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et, prenant de la salive, lui toucha la langue.  Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit : «Effata ! », c'est-à-dire : « Ouvre-toi ! »  Ses oreilles s'ouvrirent ; aussitôt sa langue se délia, et il parlait correctement.  Alors Jésus leur recommanda de n'en rien dire à personne ; mais plus il le leur recommandait, plus ils le proclamaient. Très vivement frappés, ils disaient: «Tout ce qu'il fait est admirable : il fait entendre les sourds et parler les muets. »

 

Je ne sais pas si vous avez déjà côtoyé un sourd-muet et de mesurer la distance qui peut exister entre lui et vous. On a beau faire des gestes, mais on sent bien que la communication ne passe pas très bien, voir pas du tout. Les mots qu’on peut prononcer n’ont pas toujours la même signification. Lui-même a de la peine à se faire comprendre.

Un sourd-muet, c'est aussi le symbole de celui qui est sourd à la Parole de Dieu et des hommes, incapable de communiquer, incapable de louer Dieu comme nous pouvons le faire dans nos offices. Qu’on le veuille ou non, le sourd-muet reste un exclu, un marginal qui est toujours pénalisé pour comprendre et se faire comprendre au travail comme à la maison. Même si la législation donne des possibilités nouvelles de prime à l’embauche pour les handicapés, l’estime de la personne reste aléatoire.  C’est pourtant ce dont elle a le plus besoin. Parrain d’un malentendant, je suis souvent marqué par les difficultés rencontrées dans tous les domaines. Il ne se passe pas de semaines sans difficultés nouvelles.

 En lui mettant les doigts dans ses oreilles et de la salive sur sa langue, Jésus redonne vie à l’ouïe et à la parole. Par ce geste, Jésus souligne l’importance de l’écoute et de l’expression. C’est ce qui  permet à chacun de communiquer avec les autres et aussi avec Dieu. Ainsi, Jésus le guérit et lui redonne une place dans la vie des hommes, dans la société civile et religieuse.

St Marc, nous précise bien que cet évènement s'est passé en pleine Décapole, c'est-à- dire en territoire païen. Ce signe sur lequel insiste tant l’évangéliste a pour lui  une signification particulière: c'est l'ouverture des étrangers à l'accueil de la Parole, à la louange de Dieu, au don de la foi.  « Effata », « Ouvre-toi! »  Ainsi, le dépassement de la surdité nous permet de comprendre l’accueil, l’émerveillement des néophytes devant les découvertes. Il y a en eux une capacité de fraîcheur qui nous oblige à sortir de nos habitudes et de nos ronronnements. Avec la rentrée scolaire, les mamans vont découvrir l’émerveillement des premiers pas de leurs enfants dans la lecture. Découvrir des lettres qui forment des mots qui représentent la réalité, n’est-ce pas magique ?  Mais nous sommes tellement habitués que nous avons oublié la force de cette magie. Celui qui ne peut pas entrer de façon naturelle en communication avec les autres par la parole et par les sons, est d’autant plus émerveillé lorsqu’il perçoit des sons grâce aux appareillages.

Nous sommes plus ou moins habitués à entendre la Parole de Dieu et nous avons l’impression d’être en terrain connu. Alors l’usure, les préjugés, les habitudes prises, les idées reçues nous empêchent d’être à l’affût de ce que Dieu peut nous dire aujourd’hui. Si vraiment la Parole de Dieu vient de lui, n’avons-nous rien à changer dans notre écoute ? Cette routine, nous la retrouvons dans le concret de tous les jours : au travail, en famille….Combien de couples n’ont plus grand-chose à se dire, combien de repas sont meublés par la télé, combien de journées se passent avec un bruit de fond dont on ne distingue rien ? Nous avons la chance de pouvoir entendre, de pouvoir parler, comment rester éveillés dans la façon d’écouter et de répondre ?

            Et Jésus prononce ces paroles, les yeux levés au ciel.  N'y aurait-il pas là également une prière à Dieu pour que le ciel s'ouvre pour cet homme et pour tous les hommes. 

Ce sourd-muet nous représente tous. Nous aussi nous sommes prisonniers de nos solitudes.  Nous vivons dans le monde de la communication, nous savons ce qui se passe sur Mars.  Et pourtant nous n'avons jamais autant peu communiqué avec nos frères. Loin de moi le souhait d’un retour en arrière, ni d'évasion, mais où sont les veillées, les rencontres d'antan : au coin du feu, autour d'un banc, autour des repas en famille ? Quelque chose de fort s'est tissée entre ces personnes. Aujourd'hui, il y a la télévision….. et au lieu de nous aider à communiquer, elle nous enferme.  « On ne connaît pas son voisin de pallier! »

Cet enfermement sur nous-mêmes fait que souvent nous parlons de banalités, "on parle pour ne rien dire", on est sourd aux appels des autres. Et cet enfermement va, pour des jeunes par exemple, jusqu'à chercher des joies dans d’autres enfermements comme la drogue. Non seulement on est sourd mais on ne voit pas la détresse autour de nous.

Il est intéressant également de souligner que Jésus ne dit pas « Entends, parle » mais « Ouvre-toi » : ce qui veut dire « Sors de toi-même et laisse entrer les autres. »

Et si St Marc insiste sur la technique employée pour guérir le sourd-muet, retenons simplement que c'est bien un Dieu fait homme, proche des hommes qui agit.  Le Verbe fait chair n'a pas de dégoût à prendre notre chair, à toucher le corps du sourd-muet et du lépreux.  Et c'est pour cela que les muets parlent, que les sourds entendent, que les boiteux marchent, que les lépreux sont purifiés et que les morts ressuscitent. Si on touche le concret de la vie des gens, on peut amorcer des réponses. C’est le contraire du fatalisme qui lui nous condamne à ne rien faire. Quand Jésus dit : « Ouvre-toi », il ne s’adresse pas seulement au sourd-muet. Aujourd’hui, il s’adresse à chacun de nous en lui demandant de se servir de ses capacités pour les mettre au service des autres. Que nos écoutes et que nos paroles soient comme celles de Jésus : une bonne nouvelle.

 

 

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27 août 2009 4 27 /08 /août /2009 08:30

22° Dimanche – 30 août 09

1ère lecture : Deutéronome 4,1-2.6-8

2ème lecture : St Jacques 1,17-18.21b-22.27

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 7,1-8.14-15.21-23

 

Les pharisiens et quelques scribes étaient venus de Jérusalem. Ils se réunissent autour de Jésus et voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c'est-à-dire non lavées. Les pharisiens, en effet, comme tous les Juifs, se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger, fidèles à la tradition des anciens; et au retour du marché ils ne mangent pas avant de s'être aspergés d'eau, et ils sont attachés encore par tradition à beaucoup d'autres pratiques: lavage de coupes, de cruches et de plats.- Alors les pharisiens et les scribes demandent à Jésus: «Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens? Ils prennent leur repas sans s'être lavé les mains». Jésus leur répond: «Isaïe a fait une bonne prophétie sur vous, hypocrites, dans ce passage de l'Écriture: Ce peuple m'honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. Il est inutile, le culte qu'ils me rendent; les doctrines qu'ils enseignent ne sont que des préceptes humains. Vous laissez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes».

Puis Jésus appela de nouveau la foule: «Écoutez-moi tous, et comprenez bien. Rien de ce qui est extérieur à l'homme et qui pénètre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l'homme, voilà ce qui rend l'homme impur».

Il disait encore à ses disciples, à l'écart de la foule: «C'est du dedans, du cœur de l'homme que sortent les pensées perverses: inconduite, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure. Tout ce mal vient du dedans, et rend l'homme impur».

 

Les récoltes de cette année dans notre région semblent merveilleuses tant pour les céréales que pour les mirabelles et autres fruits. Ailleurs en France, la récolte prospère ne suffit pas pour satisfaire tout le monde. En effet, les producteurs n’y trouvent pas leur compte. Que se passe-t-il  entre la production et la consommation ? Qu’est-ce qui fait qu’on déclare une année réussie ? Il y a deux choses à distinguer : les lois de la nature, ce que Dieu met à notre disposition, et d’autre part les règles établies, les processus commerciaux qui débouchent sur une forme de « vol ou de rapt légal ». Jadis on travaillait pour gagner son pain à la sueur de son front, aujourd’hui, il semblerait qu’il suffit de prendre la laine sur le dos des moutons qui se laissent tondre. On forme les gens à devenir des ramasseurs d’argent. Tout est bon pour faire du fric. Ceux qui sont la cause de la déstabilisation de la société sont encouragés à continuer leur trafic. La preuve, on leur attribue des primes fantastiques. L’idéal, c’est l’argent ! Des professeurs de hautes écoles d’ingénieurs ont bien du mal à trouver d’autres motivations parmi chez leurs élèves. Une année réussie aujourd’hui, c’est celle qui rapporte de l’argent. On est bien loin de l’Evangile qui nous indique un chemin d’humanité.

Jésus nous dit quelque chose d’essentiel «Écoutez-moi tous, et comprenez bien. Rien de ce qui est extérieur à l'homme et qui pénètre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l'homme, voilà ce qui rend l'homme impur».

Les pharisiens et les scribes interpellent Jésus parce que ses disciples n’appliquent pas méticuleusement les pratiques usuelles avant de manger. Jésus est accusé de laxisme, c’est une façon de le déconsidérer et de le dénigrer aux yeux de tous ceux et celles qui ont mis leur confiance en lui.

Jésus est agacé par leurs réactions et il refuse d’entre dans cette logique. Il ne se laisse pas impressionner par la critique. Il met le débat sur le fond de l’attitude religieuse : « Ce peuple m’honore des lèvres mais son cœur est loin de moi. Vous laissez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes. »

Ces jours-ci, l’attention mondiale est mobilisée  à prendre de multiples précautions pour éviter une pandémie de la nouvelle grippe. De fait, il y a des mesures élémentaires d’hygiène à respecter. Mais il ne faut pas oublier l’essentiel, c’est la vie humaine qui doit être fraternelle. On fait beaucoup de tapage pour faire peur et mobiliser les esprits autour des mesures d’hygiène qui comptent certainement. On se donne bonne conscience d’avoir tout bien préparé, mais on ne parle plus de toutes ces « pandémies » qui traumatisent de façon bien concrètes les peuples de la misère, les sans papiers,  les handicapés, les chômeurs, les « rejetés » à la rue par les fermetures d’usine et par tous ceux qui n’ont plus de couverture sociale…..

Les pharisiens et les scribes, à qui Jésus reproche : « Quel malheur pour vous d’en rester là » vont chercher un autre moyen pour trouver des griefs d’accusation.

Que retenir pour nous aujourd’hui ?

Bien souvent dans notre vie, on est plus sensible au « qu’en dira-t-on », aux convenances, au paraître, qu’à être  vrai dans tout ce que nous faisons. On se laisse piéger par les beaux discours qui mettent en valeur les faux semblants. On en reste à la beauté de l’emballage en oubliant le contenu. Certes, pour vivre en société nous avons besoin de règles, de convenances, comme nous avons droit au respect et à l’estime des autres.

En famille non plus, on ne fait pas n’importe quoi. Les moyens qu’on se donne ne sont que des moyens, des outils mis à notre disposition pour progresser ensemble dans le respect mutuel.

Si aujourd’hui, l’argent domine et met en faillite  des secteurs entiers de production malgré les bonnes récoltes, c’est que quelque chose est faussé. On ne peut pas accepter que les bonnes récoltes débouchent sur des faillites. Quel gâchis quand des hommes s’investissent sérieusement et se trouvent court-circuités  par des pouvoirs cachés et des lobbies qui jouent avec la vie des autres!

Ce qu’on reproche aux puissants ne risque-t-on pas de le renforcer par notre façon de vivre ? Dans les conflits quotidiens avec nos proches : sa femme, son mari, ses enfants, ses voisins, que mettons-nous en avant ? N’est-ce pas souvent un alibi pour se justifier, garder le dernier mot, sauver l’honneur de la famille ? De même dans nos façons d’apprécier les gens qui nous entourent : quels critères retiennent notre attention ? Les flatteries, les belles paroles, les belles manières, les félicitations rapides ? C’est plus agréable de parler avec des fleurs, mais quel avenir préparons-nous ? Les tièdes = « les faux culs », Dieu les « vomit ». Nous entrons dans une période  de redémarrage : écoles, associations, catéchèse, vie syndicale et politique….Là, il faudra à nouveau se positionner : être actif ou passif, assumer ses responsabilités ou se reposer sur les autres.

Quelle est donc la volonté de Dieu, qu’est-ce que Jésus veut transmettre à ses disciples et à nous qui sommes là pour l’écouter ?

Dieu regarde avant tout ce qui se passe dans le cœur de l’homme, là où on ne peut pas tricher avec soi-même, là où on prend les décisions qui engagent notre avenir et bien souvent celui des autres. C’est du dedans de chacun que sortent les pensées perverses. C’est sur ce point que chacun a besoin de réfléchir et de prier pour se mettre en accord avec Dieu.

C’est très difficile d’être lucide sur soi-même, car nous sommes toujours tentés de croire que Dieu veut ce qui nous fait plaisir et ce qui nous arrange.

La question de l’évangile de ce jour n’est pas de se justifier ni de refiler aux autres ce qui nous revient. Dieu met en nos mains ce que d’autres ont besoin, et réciproquement, les autres ont de quoi nous faire vivre.

Le moment est venu de donner le meilleur de soi-même, puisque c’est du « cœur que vient le bon et le mauvais. »

 

Bonne fin de semaine et bon dimanche.
François

Le poème ci-dessous va dans le sens de la réflexion de ce dimanche, par Rémy Haas :

LIBRES  

Etre libres, ce n’est pas obéir à notre seule volonté,

Et céder à tous nos désirs et à notre commodité

Etre libres n’est pas répondre à notre seul plaisir

Et tout accomplir suivant notre propre loisir.

 

Etre libre n’est-ce pas plutôt adhérer à l’harmonie

Pour ne pas accroître le vacarme et la cacophonie.

Tel le musicien qui joue d’après la partition

Et non pas selon sa propre composition.

Car, quelle serait sa liberté au sein de la formation

S’il jouait un air totalement en contradiction ?

 

Etre une libre créature de l’auteur de toute harmonie

En jouant la note juste au sein d’une troupe unie,

Voilà la vraie liberté qui mène au calme intérieur

A la satisfaction de longue durée et au bonheur.

 

Gardons l’esprit ouvert pour entendre cette petite voix

Qui nous guide loin au-delà du désolant “moi-moi-moi“.

Et faisons nôtre cet état d’esprit altruiste et miséricordieux

En conjuguant au quotidien l’expression “à la grâce de Dieu“.

 

J'ai créé un blog où vous pourrez dorénavant consulter le "Wort zum Sonntag". Veuillez prendre note de ce nouveau site: pour l'ouvrir, il suffit de cliquer sur l'adresse ci-dessous
>

http://wort-zum-sonntag.over-blog.fr/
>


> Ce qui veut dire que d'ici peu je ne vous enverrai plus systématiquement l'homélie du dimanche. A chacun de prendre l'initiative pour le consulter et éventuellement l'utiliser.
> Bonne réception et bonne fin
> François
>

 

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20 août 2009 4 20 /08 /août /2009 07:24

21e dimanche ordinaire  23 08 09

1ère lecture : Livre de Josué 24,1-2a.15-17.18b

2ème lecture : St Paul aux Ephésiens 5,21-32

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 6, 60-69

 

Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, s'écrièrent :

« Ce qu'il dit là est intolérable, on ne peut pas continuer à l'écouter ! »

Jésus connaissait par lui-même ces récriminations des disciples. Il leur dit : « Cela vous heurte ?  Et quand vous verrez le Fils de l'homme monter là où il était auparavant ?... C'est l'esprit qui fait vivre, la chair n'est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie.  Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. »

Jésus savait en effet depuis le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient pas, et celui qui le livrerait.  Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. »

A partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s'en allèrent et cessèrent de marcher avec lui.  Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » 

Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle.  Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint, le Saint de Dieu. »

 

Ces derniers dimanches, Jésus emmène son auditoire à une nouvelle étape de sa révélation. Souvenez-vous de la multiplication des pains à cinq mille hommes, et l’enthousiasme déclenché à cette occasion au point de vouloir le faire roi. Nous pouvons comprendre que son auditoire à de  la peine à le suivre maintenant lorsqu’il affirme : « Je suis le pain de vie ». Peut-on manger la chair humaine ?  Cette réaction me renvoie à quelques années en arrière dans mon ministère. Jean-Jacques, jeune handicapé de 12 ans, refusait la communion pour ne pas manger le CORPS de Jésus. Après explication, il a compris que le pain du boulanger, qu’il appréciait beaucoup, était le support de la présence de Jésus. Comme la nourriture qu’il prend devient le support de sa vie. Je demandais à sa maman d’apporter à la messe un morceau de son pain. Alors la communion devint pour lui une fête.

Combien de gens ont côtoyé Jésus et l’ont quitté sans comprendre ? Cette parole leur paraissait intolérable, comme ce fut le cas pour Jean-Jacques lors de sa première réaction. Loin de retenir ceux qui restent, Jésus dit simplement aux douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? »

            Les phrases utilisées dans les conversations sont les supports d’un message. Le message ne peut pas se transmettre sans des moyens concrets et divers : l’électronique, l’informatique, les bandes magnétiques, les CD… qui s’ajoutent aux moyens plus traditionnels tels que la parole, l’écriture, le braille pour les malvoyants, les gestes pour les malentendants….Mais tous ces moyens, même les plus modernes ne sont que des outils limités. Jamais le message ne peut être reçu en direct.  Pour que le message soit bien reçu et compris, il faut que l’émetteur utilise divers moyens en gestes, paroles, images, dessins et ceci à plusieurs reprises sous des aspects différents. D’autre part, il est aussi important que le receveur soit disponible et attentif pour déceler le message envoyé. D’où l’importance de la fidélité et de la durée, comme dans un couple, l’unité et la fidélité se construisent dans l’échange permanent.

Les paroles mêmes de l’évangile, lues depuis vingt siècles par des gens très différents, n’ont cessé d’apporter une présence de Dieu dans la vie de ceux qui l’accueillent. Hier comme aujourd’hui, on peut se contenter d’utiliser l’évangile pour justifier ce qu’on veut défendre. Cela n’a rien à faire avec l’originalité du message, c’est un usage abusif et donc faux.

Le langage de l'Évangile est très fort. L'ensemble de l'évangile est scandaleux et insupportable pour certains. Pourtant à force de le méditer et à s’en imprégner, nous y découvrons un chemin nouveau de paix et de transformation. Comme la nourriture matérielle entretient, renouvelle le corps physique de chacun, Jésus propose par sa parole et son pain une vie nouvelle avec Dieu et avec les autres. Les mêmes mots utilisés sont porteurs de la vie même de Dieu. L’accord de chacun est indispensable. Pour l’anorexique, il n’y a pas de guérison possible sans son accord.

Suivre Jésus, nécessite une adhésion concrète de chacun, sauf à rester dans le superficiel et le faire-semblant.

Evidemment, cela choque les uns, déçoit les autres, mais cela exige de chacun et de chacune la décision de la foi : je refuse de croire et je m'en vais, ou, je fais confiance et je reste. Le risque de la foi : c’est s’engager à la suite du Christ.

Dans le concret de notre temps, ce n’est pas plus simple ni plus compliqué que jadis, chacun doit se déterminer en fonction de ses priorités. «Voulez-vous partir, vous aussi?» dit Jésus à ses apôtres. Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle. » Ceux qui sont restés avec Jésus partageaient la foi de Pierre. Aujourd’hui sommes-nous prêts à le suivre ?  

Comme notre foi est incarnée, elle est étroitement liée à toutes les priorités qui marquent chacun : l'argent, le travail, les biens de consommation et toutes les possibilités nouvelles : transports, loisirs, nourriture…. Il faut choisir en permanence sans oublier l’essentiel : ma foi dans l’Homme, témoin de la présence de Dieu. Ma foi en l’Homme repose sur quels critères : beauté, richesse, santé, capacité, performance…. ? Et les Hommes cassés, écrasés, affamés, violés, rejetés….. c’est à eux que Jésus porte le plus d’attention parce qu’ils sont démolis. Tous ceux qui ont pris Jésus au sérieux ont fait ce choix. Pour ne citer que St Laurent que nous venons de fêter le 10 août, et à qui on voulait arracher le secret des « richesses » de l’Eglise, il répondit en montrant des miséreux : « Voilà les richesses de l’Eglise ».

Nous sommes venus à la messe pour entendre l’évangile et faire la vérité sur notre foi. Jésus n’exige pas la perfection, il nous demande de faire chaque jour un pas de plus pour apprécier toujours mieux les dimensions de l’amour qu’il nous témoigne. « Qui écoute ma Parole et mange le Pain que je lui donne, possède dès aujourd’hui la vie éternelle. »

 

 

 

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14 août 2009 5 14 /08 /août /2009 15:24

ASSOMPTION 2009

1ère lecture : Apocalypse de St Jean 11,19a, 12,1-6a.10ab

2ème lecture : 1ère aux Corinthiens 15,20-27a

Evangile  selon St Luc 1,39-56

 

En ces jours-là Marie partit et s'en alla en hâte vers la montagne, en une ville de Juda. Et elle entra dans la maison de Zacharie, et salua Elisabeth. Or, quand Elisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant tressaillit dans son sein, et elle fut remplie du Saint-Esprit. Et elle s'écria à haute voix, disant: " Vous êtes bénie entre les femmes, et le fruit de vos entrailles est béni. Et d'où m'est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne à moi? Car votre voix, lorsque vous m'avez saluée, n'a pas plus tôt frappé mes oreilles, que l'enfant a tressailli de joie dans mon sein. Heureuse celle qui a cru! Car elles seront accomplies les choses qui lui ont été dites de la part du Seigneur! " Et Marie dit: " Mon âme glorifie le Seigneur, et mon esprit tressaille de joie en Dieu, mon Sauveur, parce qu'il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante. Voici, en effet, que désormais toutes les générations me diront bienheureuse, parce que le Puissant a fait pour moi de grandes choses. Et son nom est saint, et sa miséricorde d'âge en âge, est pour ceux qui le craignent. Il a fait œuvre de force avec son bras; il a dissipé ceux qui s'enorgueillissaient dans les pensées de leur cœur; il a renversé de leur trône les potentats, et il a élevé les humbles; il a rassasié de biens les affamés, et il a renvoyé les riches les mains vides. Il a pris soin d'Israël son serviteur, se ressouvenant de sa miséricorde, - ainsi qu'il l'avait promis à nos pères, - en faveur d'Abraham et de sa race, pour toujours. " Et Marie demeura avec elle environ trois mois, et elle s'en retourna chez elle.

 

A notre époque de vitesse, beaucoup redécouvrent les vertus de la randonnée – de la marche. Marcher en groupe, avec quelques amis, cela refait la santé mais permet aussi d’oxygéner les esprits fatigués et stressés. N’est-ce pas aussi pour cette raison que les pèlerinages ont retrouvé beaucoup de faveurs. Le pèlerinage est une invitation à partir, à se mettre en route. Au-delà de la destination,  c’est….le passage….l’ouverture….lâcher les stress et les enfermements. Ce qui se passe en cours de route, sur le chemin, permet de progresser lentement, de passer à autre chose…. Sortir de ses préjugés en accueillant la nouveauté de la vie.

Les croyants ne sont pas des gens arrivés. Ce sont des nomades. Celui qui est installé a dû mal à avoir une foi vivante.

Marie, la mère de Jésus vivait à une époque où tous les déplacements se faisaient à pieds. Elle a donc beaucoup marché. Sans idéaliser ce temps passé, au-delà de la fatigue, il donnait aussi la possibilité de penser, de prier, de parler avec les compagnons de route et les gens rencontrés. Avant d’arriver, ce temps de marche permettait de préparer la rencontre prévue.

Pour aller voir sa cousine Elisabeth dans la montagne de Judée, elle se met en route rapidement nous dit l’Evangile. Elle a marché, sans doute avec beaucoup de fatigue, pour aller de Nazareth à Bethléem au moment du recensement quand son enfant allait naître.

Elle a marché sur les routes de Palestine à la suite de son Fils – Elle a grimpé le Golgotha avec son Fils un certain vendredi saint. – Elle a aussi accompagné les apôtres dans les débuts de la communauté chrétienne.

Marcher, aller à la rencontre de, progresser, avancer…. Voilà un vocabulaire qui devrait rejoindre les requêtes de l’homme actuel et nous permettre de comprendre la foi et le message de Marie. Marie a eu surtout une foi modelée par les déplacements physiques… une foi qui progresse. Marie n’est pas l’icône d’une foi statique ou intemporelle. Elle est passée par des hauts et des bas. Sa foi, comme la nôtre a été marquée par des étapes avec ses commencements, ses obscurités et ses convictions, ses joies, ses combats.

Sa foi éclaire peut éclairer notre itinéraire et celui de toute l’humanité. Marie est la mère des commencements. Son « Fiat » à l’annonciation n’est que le premier « oui », le commencement de tout son itinéraire vers Dieu. Elle s’est mise en route dans le clair obscur d’une foi tâtonnante, sans savoir d’avance jusqu’où cela la conduira. Cette marche de Marie montre que la foi n’est pas d’abord adhésion à une doctrine, à des idées mais une mise en route, une marche en avant, un élan comme on se lancerait dans une expédition ou une aventure pleine de risques, d’espérance et d’accueil à l’inattendu.

Marie n’a pas su que répondre à Jésus qui l’interpelle au Temple à l’âge de 12 ans. « Elle gardait toutes ces choses dans son cœur », nous dit l’évangile. Elle nous rappelle combien la foi est source permanente de relecture, d’interprétation toujours renouvelée de la Parole de Dieu au travail avec les événements du monde et l’actualité.

Son Magnificat prend ses racines dans l’histoire de son peuple. Il est question des opprimés, des humbles, des petits, de renversement de situations…ça bouge….ça tourne… ça ne laisse jamais indifférent.

Marie ne peut pas séparer l’histoire du monde et l’histoire du peuple de Dieu. Le combat pour une vie meilleure est indissociable du projet de Dieu.

Marie avec toute sa foi a accueilli successivement bien des événements insolites et déroutants. Depuis la naissance de Jésus dans le dénuement et les contrariétés de la vie, jusqu’au scandale suprême de la croix. Quel paradoxe ? Cette femme a vécu dans l’intimité du Christ comme aucune autre créature humaine et pourtant elle a dû, jour après jour, renouveler son acte de foi.

Ainsi l’itinéraire de Marie nous montre combien la foi est une genèse, un enfantement, une vie toujours en croissance, une semence jetée dans le cœur de l’homme. Ainsi elle pourra prendre racine, grandir et donner du fruit.

Qui dit, « croissance » dit aussi crise de croissance, personne n’y échappe. C’est un chemin obligé même pour Marie, les apôtres et l’Eglise à travers l’histoire humaine.

Ceux qui croient être arrivés, s’installent et à force de s’installer, de se sédentariser, de penser au confort, finissent par oublier le but du voyage.

Dieu nous veut sur les chemins et les routes, dispersés à travers le monde, comme la semence est dispersée dans les champs. Puissions-nous entrer dans cette marche de l’Eglise dont Marie est le symbole.

 

Bonne Fête de l'Assomption et

BONNE FÊTE à toutes les "MARIE " et " Marie Composées »

François

 

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11 août 2009 2 11 /08 /août /2009 10:59

19e dimanche ordinaire 09 août 09

 

1ère lecture du livre des Rois 19,4-8

2ème lecture St Paul aux Ephésiens 4,30-5,2

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 6, 41-51

 

Comme Jésus avait dit : « Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel », les Juifs récriminaient contre lui : « Cet homme-là n'est-il pas Jésus, fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère. Alors comment peut-il dire : 'Je suis descendu du ciel' ? » Jésus reprit la parole : « Ne récriminez pas entre vous.  Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m'a envoyé ne l'attire vers moi, et moi, je le ressusciterai au dernier jour.  Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous instruits par Dieu lui-même. Tout homme qui écoute les enseignements du Père vient à moi. Certes, personne n'a jamais vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu : celui-là seul a vu le Père. Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi a la vie éternelle.  Moi, je suis le pain de la vie. Au désert, vos pères ont mangé la manne, et ils sont morts ;  mais ce pain-là, qui descend du ciel, celui qui en mange ne mourra pas. Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c'est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie. »

 

Quand Jésus parlait de lui-même comme le pain descendu du ciel, il est facile de comprendre pourquoi ses auditeurs en sont venus à penser que Jésus était un blasphémateur, qu’il était un peu fou. Jésus invitait ses auditeurs à faire un pas de plus dans la foi en demandant de croire que le pain qu’il leur donnait les soutiendrait dans leur cheminement vers la vie éternelle. Jésus nous demande, à nous aussi, de faire un pas de plus dans la foi, de bien saisir que lorsque nous acceptons et recevons le pain vivant, nous sommes habités par Dieu.

La confiance en Jésus nous permet de traverser tous les découragements de la vie. Les découragements, voire le désespoir ne sont-ils pas les fruits de nos enfermements sur nos certitudes et nos expériences pleines de limites ? Combien de parents, et en particulier des mamans s’accusent de n’avoir pas su transmettre à leurs enfants ce qui leur tenait à cœur et leur paraissait essentiel. Elles vivent mal de voir leurs enfants plus préoccupés par leurs satisfactions immédiates au lieu d’entrer dans un projet humain et chrétien. Passe encore qu’ils ont de la peine à croire mais il y a des ruptures difficiles à admettre et à vivre.

Pour Marie comme pour les habitants de Nazareth, il y a un pas en plus à faire sur le chemin de la foi. Ce que les gens de Nazareth, y compris les plus proches, connaissent de lui, ne suffit pas pour justifier ce qu’il affirme : « Je suis le chemin de Vie ». D’où sa référence à son Père du ciel : « Tout homme qui écoute les enseignements du Père vient à moi ».

Chrétiens, depuis notre enfance nous avons reçu ces paroles dans notre éducation sans bien en percevoir le contenu. Jésus ne revendique pas d’être un homme à part mais d’être lui-même à l’écoute de la présence aimante de Dieu au cœur de sa vie. A la manière du pain qui donne force à celui qui le consomme, Dieu donne sa vie à celui qui l’accueille. Ainsi, écouter la parole de Jésus pour la confronter à l’existence quotidienne, c’est la même chose que de manger le pain qui vient de Dieu : « Ma parole est nourriture » dit Jésus.

Jésus est le pain de vie. La seule chose pour vivre de l'amour de Dieu, c'est s'engager à faire sa volonté et à partager le pain qu’il nous offre. L'amour de Dieu, c'est d'abord une expérience comme dans le pain de vie partagé. Si nous ne vivons pas avec Dieu, si nous ne sommes pas en communion, nous ne pouvons pas vraiment connaître son amour. Jésus a multiplié les pains, guéri, ressuscité, mais il ne le fait pas sur commande, pour prouver qu'il est le Fils de Dieu, il le fait par amour. Jésus veut, avec le pain, partager sa propre vie. Croyons simplement Jésus de tout notre cœur, et accrochons-nous fermement à lui.  Regardons vers lui, et Jésus fera le reste, car jamais Dieu ne nous abandonne.

Alors que les temps sont durs, que la pauvreté s'accroît, et que la pollution nous guette... Alors que le mot "guerre" reste encore fortement ancré sur Terre actuellement, l'humanité souffre, mais nous savons que Dieu est présent. Il n'en tient qu'à nous de faire quelque chose du pain de vie qu’il nous offre.

Unissons-nous et serrons-nous les coudes avec l'espoir d'un monde meilleur. Sans nous, sans vous, et sans les autres, la vie peut avoir un goût d’amertume.

Depuis un mois l’usine Molex est en grève pour sa survie. Les images télévisées mettent l’accent sur des œufs lancés contre la direction.  Le personnel vote la reprise et la direction américaine ferme l’usine en se disant offensée.  Les 283 salariés sont jetés à la rue. Qui va parler et faire attention au drame vécu par ces 283 licenciés et leur famille ? Saurons-nous discerner les vrais enjeux  de toutes ces fermetures. La violence des quelques œufs lancés n’est que le résultat de toutes les violences imposées par la fermeture et l’abandon du personnel à un sort des plus tragiques.

La mise en œuvre de l’évangile peut redonner de l’espérance et de la fraternité. Le premier souci c’est se préoccuper des gens mêlés au désespoir ? C’est d’aider à faire battre les cœurs.

Vivre dans l'amour de Dieu et du prochain, n'est pas toujours facile, nous sommes parfois secoués dans la vie. Il ne tient qu'à nous de répondre à sa demande, de nous engager, de vivre de son pain de vie. Il n'en tient qu'à nous de garder la flamme bien vivante.

Serons-nous des porteurs d’amour dans notre entourage?

Acceptons-nous de partager le trésor de notre foi, un trésor d'amour, avec nos frères et sœurs croyants et non-croyants ?

Allons-nous semer l'amour autour de nous ? Le pain de Jésus est vraiment une nourriture essentielle pour cette vie.
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