Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
8 mars 2024 5 08 /03 /mars /2024 10:32

4e dimanche du Carême 10 03 24

 

1ère lecture Second livre des Chronique 36,14-16 et 19-23

2ème lecture St Paul aux Ephésiens 2,4-10

Evangile de Jésus-Christ selon St Jean 3, 14-21

 

« En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème : « De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au Jugement, celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. Et le Jugement, le voici: la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Celui qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dénoncées; mais celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. »

 

Chers amis, il arrive parfois qu’on a envie de baisser les bras ou de se révolter face à tant de souffrances et d’injustices. Comme vous, je pense à ces scènes de violences, à ces enfants qui « crèvent » de faim dans la bande de Gaza, au Soudan. On compte 3 millions d’enfants qui meurent de faim dans le monde. Dimanche dernier,15 morts dans une attaque terroriste dans une Eglise du Burkina Faso. Devant ce spectacle du mal, beaucoup se posent des questions : Mais où est-il notre Dieu ? Que fait-il ? Est-ce qu'il ne nous a pas oubliés ?

Les lectures de ce dimanche nous rejoignent dans ces interrogations. Elles viennent nous apporter un message d'espérance : « Dieu a tellement aimé le monde qu'il lui a envoyé son Fils. »  Oui, le Christ nous parle de tout l'amour que Dieu porte à sa création et à tous les êtres humains. Il les aime tous, même les plus rebelles et les plus infidèles. En nous donnant son Fils bien-aimé, le Père nous a tout donné. Il s'est totalement engagé pour le Salut du monde. D'ailleurs, le nom de « Jésus » lui-même signifie : « Le Seigneur sauve ». Et aujourd'hui, il nous rappelle qu'il n'est pas venu pour condamner le monde, mais pour que le monde soit sauvé.

Mais de quoi nous sauve-t-il ? Des guerres ? Des pollutions liées au réchauffement ? Des catastrophes ? De la violence ? Du chômage ?  En fait, nous voyons bien que tous ces malheurs et bien d'autres continuent à frapper le monde. Nous prions pour en être libérés ; et c'est important de le faire. Mais n'oublions pas de prendre la mesure de nos responsabilités dans la prolifération de ce mal. Quand nous manquons de prudence, quand nous ne nous comportons pas en personnes responsables, quand on laisse tout faire, on ne peut s’en prendre qu’à son propre nez ! Dieu n'est pas responsable de nos erreurs. Ne mettons pas sur le compte de Dieu, ce qui relève de nos responsabilités.

L'Evangile de saint Jean nous raconte un événement qui s'est passé plusieurs siècles avant. C'était au cours de l'Exode. Les Hébreux qui avaient récriminé une fois de plus contre leur Dieu ont été mordus par des serpents venimeux et beaucoup sont morts. Ils sont alors convaincus qu'ils sont punis à cause de leurs péchés. Et ils demandent à Moïse d'intercéder auprès de Dieu. Sur ordre de Dieu, Moïse s'est fabriqué un serpent de bronze qu'il a dressé au somment d'un mât. Celui qui le regardait était sauvé.

Aujourd'hui, saint Jean nous invite à « regarder » la croix. Il nous faut oser regarder le Crucifié. Ce regard vers le Christ Sauveur est un regard de foi, un regard de confiance et d'amour. En nous tournant vers le Christ, nous accueillons la guérison et la vie. C'est là tout l'enjeu du Carême qui est un temps de conversion et de retour à Dieu. C'est important, car trop souvent nous avons tendance à regarder ailleurs, vers ce qui nous tente et nous aveugle. Nous pensons y trouver le bonheur, mais le plus souvent c'est la déception et le vide. Il nous faut donc réentendre l'appel de Dieu : "Revenez à moi de tout votre cœur."

Dans ce monde troublé et violent qui est le nôtre, apprenons à regarder les signes, les clins d’œil que Dieu nous donne de la victoire de la Vie sur la mort Pour s’en rendre compte : la montée du mouvement citoyen contre la tyrannie et le racisme, la mise en place du commerce équitable, l'engagement d’ONG, les Médecins sans frontières, le Comité Catholique contre la faim et le développement, plus près de chez nous : les Restos du Cœur, le Secours Catholique, Emmaüs….toutes ces actions pour un monde plus juste et plus solidaire. A travers tout cela, c'est la vie qui est en marche. C'est un peu comme les bourgeons qui annoncent le printemps. Nous ne sommes pas encore au « grand jour », mais des petites lumières percent dans la nuit. Les chrétiens ne doivent pas être les derniers à relever le défi d'un monde à sauver.

 

Prière Universelle

 

1.- « La lumière est venue dans le monde et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière » nous dit l’Evangile. Quand nous voyons les enfants mutilés et mourant de faim à Gaza, nous nous demandons pourquoi nous avons choisi les ténèbres. Aide-nous, Seigneur, à aimer la lumière de ton amour pour tous et à renoncer aux ténèbres d’un désir de domination par la violence et la force. Prions le Seigneur

2.- Nos frères musulmans commencent le ramadan, tandis que nous cheminons vers la fin du carême. Seigneur, que ces temps de pénitence ne soient pas des temps de triste privation, mais des temps de joyeuse solidarité avec tous nos frères et sœurs en humanité. Que cette coïncidence du carême et du ramadan nous aide à découvrir que nous sommes tous en quête de bonheur et que ce bonheur ne peut être que fraternel.

Prions le Seigneur

3.- Sur leurs tentes des migrants, en Irlande, ont écrit : « Nous sommes des humains, donnez-nous de l’espoir » Seigneur, donne-nous ta lumière pour voir en chaque migrant un homme, une femme qui, comme nous, veut pouvoir vivre. Nous nous préparons à célébrer l’espérance que ta résurrection offre au monde. Que notre solidarité ouvre cette espérance à tous. Prions le Seigneur

Paris, le 4 mars 2024

Appel à l’occasion du vote par le Parlement en Congrès de la révision constitutionnelle inscrivant l’avortement dans la Constitution

En ce lundi 4 mars, l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en Congrès sont invités à voter la modification de notre Constitution française pour y inscrire la garantie de l’accès à l’avortement. Notre pays se serait honoré en y inscrivant plutôt la promotion des droits des femmes et des enfants. De tous les pays européens, même d'Europe occidentale, la France est le seul où le nombre des avortements ne baisse pas et a même augmenté ces deux dernières années. Beaucoup de nos parlementaires, sans doute, vont voter ce texte avec la conviction d’affermir un droit essentiel ; certains, assez nombreux en fait, vont le voter honteux et contraints.

Président et Vice-présidents de la Conférence des évêques de France (CEF), nous relayons volontiers l’appel lancé par plusieurs mouvements au jeûne et à la prière.

Comme catholiques, nous aurons toujours à rester des serviteurs de la vie de tous et de chacun, de la conception à la mort, des artisans du respect de tout être humain, qui est toujours un don fait à tous les autres, à soutenir ceux et celles qui choisissent de garder leur enfant même dans des situations difficiles - et nous cherchons des voies nouvelles pour cela -, à entourer de notre respect et de notre compassion ceux et celles qui ont eu recours à l’avortement. Demandons-en humblement et instamment la grâce. Prions surtout pour que nos concitoyens retrouvent le goût de la vie, de la donner, de la recevoir, de l’accompagner, d’avoir et d’élever des enfants.

La Présidence de la Conférence des évêques de France Mgr Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims, président de la CEF Mgr Vincent Jordy, archevêque de Tours, vice-président de la CEF Mgr Dominique Blanchet, évêque de Créteil, vice-président de la CEF

Partager cet article
Repost0

commentaires