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18 septembre 2009 5 18 /09 /septembre /2009 11:07

25e dimanche ordinaire 20 09 09

1ère lecture : Livre de la Sagesse 2,12.17-20

2ème lecture : Lettre de St Jacques 3,16-4,3

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 9, 30-37

 

En partant de là, Jésus traversait la Galilée avec ses disciples, et il ne voulait pas qu'on le sache. Car il les instruisait en disant : « Le Fils de l'homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. »

Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l'interroger. Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demandait :

« De quoi discutiez-vous en chemin ? »

Ils se taisaient, car, sur la route, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. S'étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu'un veut être le premier, qu'il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »

Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d'eux, l'embrassa, et leur dit :

« Celui qui accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c'est moi qu'il accueille. Et celui qui m'accueille ne m'accueille pas moi, mais Celui qui m'a envoyé. »

 

Au moment le plus crucial de sa vie, où Jésus prépare ses apôtres à ce qui va se passer dans les jours à venir, les apôtres sont plus préoccupés à savoir comment occuper les bonnes places dans le nouveau royaume de Jésus. Les choses n’ont guère évolué depuis. A chaque élection, tous les « copains » du futur président sont à l’affût de connaître le rang qui leur sera attribué dans le nouveau mandat.

Les disciples n'étaient pas encore capables d'interpréter les paroles et les actions de Jésus. Ils ne comprenaient pas encore qu'il les préparait à annoncer et à transmettre le message du Royaume qu'il allait bientôt établir.

Nous aussi, nous avons du mal à comprendre. Dans l'Église, c'est bien connu, on ne parle pas de pouvoir mais bien de service. Et pourtant... l'Église est composée d'humains. Elle n'échappe pas aux rivalités, aux querelles internes, aux manigances douteuses, à la course aux promotions ou aux meilleurs postes. Et dire que certains prêtres rêvent de devenir évêque un jour ! Cette ambition serait-elle motivée par l’Evangile qui parle du service à rendre aux plus faibles ? Les mêmes ne sont-ils pas très souvent les plus autoritaires et intransigeants avec les faibles ? Entre l'idéal évangélique et la réalité vécue, il y a toute une distance et un chemin à parcourir! Faut-il s'en étonner? Qu'est-ce qui peut rendre le cœur des hommes et des femmes si dur, si cruel ? Pourquoi ce besoin de dominer, d'être fort, tout puissant?

L'inquiétude vécue par les disciples fournit à Jésus une occasion de transmettre son message: celui qui veut être considéré le premier ou le plus grand, doit d'abord prendre la dernière place et être le serviteur de tous. Il doit être disponible afin de répondre aux besoins des autres et de les servir sans attendre de récompense en retour. Jésus prend un enfant dans ses bras et il dit aux disciples: quiconque accueille un enfant en mon nom, m'accueille moi et mon Père, celui qui m'a envoyé dans ce monde. Puisqu'au temps de Jésus, les enfants étaient maltraités et considérés comme des citoyens de seconde classe, Jésus enseignait ainsi à considérer et à accueillir les humbles et les plus négligés de la société. L'enfant demande soin et protection, accueil et tendresse, temps et dévouement. Tous comprennent cette réalité. En attirant à lui un enfant, en l'embrassant, Jésus enseigne par ses actes. Sans faire de discours, Jésus indique quel chemin il emprunte, un chemin qui n'est pas une voie de privilège. Le chemin de Jésus est un chemin d'accueil, d’écoute, d’attention et de service.  Le chemin que Jésus recommande à ses disciples est  celui qui est le sien. Jésus nous invite à tendre la main aux plus démunis et à croire en l'amour inconditionnel de Dieu. À travers les enseignements de Jésus, nous avons appris, et apprenons toujours, à implanter la paix et la justice dans le monde. Que chaque baptisé doit être préoccupé par le devenir de chaque homme dans la société. Et on reconnaîtra  l'authentique grandeur humaine dans l'humble service d'autrui.

Jésus dit aussi qu'il sera le « Fils méprisé, livré aux mains des hommes », le Fils au service de ses frères et sœurs.  La Convention sur les Droits de l'Enfant est entrée en vigueur en 1990  elle a été ratifiée par 188 pays, mais pas par les États-Unis. Cette convention prévoit le droit à un niveau de vie suffisant pour assurer le développement, à tous les niveaux, de l'enfant. Elle prévoit également l'élimination de la violence et de l'exploitation sexuelle et économique des enfants. Deux projets de protocoles relatifs à cette convention sont à l'étude depuis 1998. L'un concerne la vente des enfants, la prostitution et la pornographie juvénile, et l'autre, la participation des enfants aux conflits armés. Voilà peut-être ce que veut dire " être livré aux mains des hommes " . Il est malheureusement facile de multiplier les exemples de ceux et celles qui sont  pieds et poings liés entre les mains de ceux qui les torturent, les massacrent ou simplement les exploitent. L'homme ou la femme,  si grand, peut être réduit à rien quand il est «livré aux mains des hommes» comme Jésus traîné devant le tribunal qui l’a condamné à mort. 

L'Évangile indique des chemins à suivre qui ne sont pas nécessairement à la mode économique. Accueillir le Dieu de Jésus, c'est accueillir un Dieu qui a besoin de nous, qui a besoin de notre amour, et qui a besoin de notre cœur. Accueillir le Dieu de Jésus, c'est ouvrir les mains, comme on ouvre son cœur. Aimer comme Jésus, accueillir toute personne comme Jésus, s'efforcer de pardonner comme Jésus, donner une chance aux moins favorisés, comme Jésus; cela peut être le programme de toute une vie.  Cette façon de chercher à vivre peut paraître dépassée, d’un autre temps face à l’efficacité des moyens modernes. De fait, les machines les plus sophistiquées dans tous les domaines de la production, du commerce, comme de la domotique sont capables de nous étonner par leurs prouesses. Mais un manque d’électricité peut déboucher sur des catastrophes. Il en va de même pour les êtres humains, s’il n’y a plus de respect, d’estime et d’amour entre les hommes, la vie en perd son sens. L’Evangile qu’on appelle aussi la Bonne Nouvelle de Jésus, nous alerte sur l’essentiel, alors que nous le considérons trop souvent comme négligeable ou facultatif. Il mérite au contraire toute notre attention. Il en va de notre vie avec les autres. Et ça vaut la peine de s’y appliquer, de s’y exercer, de cheminer dans cette voie sans toujours y parvenir. Mais c'est ainsi qu'on grandit ensemble.

 

 

 

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