1er Dimanche de l'Avent - "C" 29 Novembre 09
1ère Lecture : Livre de Jérémie 33,14-16
2ème Lecture : 1ère lettre St Paul aux Thessaloniciens 3,12-4,2
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 21,25-36
Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées par le fracas de la mer et de la tempête. Les hommes mourront de peur dans la crainte des malheurs arrivant sur le monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l'homme venir dans la nuée, avec grande puissance et grande gloire. Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. »
Et il leur dit cette parabole : « Voyez le figuier et tous les autres arbres. Dès qu'ils bourgeonnent, vous n'avez qu'à les regarder pour savoir que l'été est déjà proche. De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le royaume de Dieu est proche. Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas sans que tout arrive. Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas.
Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre coeur ne s'alourdisse dans la débauche, l'ivrognerie et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l'improviste. Comme un filet, il s'abattra sur tous les hommes de la terre. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous serez jugés dignes d'échapper à tout ce qui doit arriver, et de paraître debout devant le Fils de l'homme. »
Ces jours-ci, le clash médiatique entre le Sidaction et le Téléthon est incompréhensible. Deux associations engagées à fond pour la survie de personnes en danger de mort semblent se déchirer. Le succès du film : la fin du monde en 2012, met en valeur les multiples catastrophes pour l’avenir. L’avenir de la planète est en danger et même remis en cause. Sans parler de toutes les inquiétudes qui nous traversent et toutes les portes qui nous semblent fermées, il y a de quoi alimenter l’inquiétude et même le désespoir de beaucoup. Il semblerait que l’évangile de ce jour s’enracine dans le même contexte : « Sur la terre, les nations seront affolées par le fracas de la mer et de la tempête. Les hommes mourront de peur dans la crainte des malheurs arrivant sur le monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. » C’est pour cette réalité qui concerne tous les hommes de tous les temps que Jésus est venu annoncer une bonne nouvelle : l’Evangile : « Alors on verra le Fils de l’Homme venir…………. Redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. »
Il ne faut pas prendre l'Évangile d'aujourd'hui au pied de la lettre. Jésus ne nous annonce pas des signes visibles dans le soleil, la lune, les étoiles, pas plus qu'il ne prédit des mers déchaînées. Il ne nous dit pas que le ciel va nous tomber dessus, ni qu'il va venir assis sur un petit nuage. Ce sont des images qu'il emploie, comme il aime en employer dans ses paraboles, pour mieux se faire comprendre. Ainsi, les chamboulements de la nature et les multiples péripéties de l’existence sont liés à la matière et à l’histoire. Par exemple, la dernière grippe A H1N1 entraîne une nouvelle organisation de la santé mondiale.
Jésus annonce certes que le monde va être bouleversé, que ses assises vont être changées, que le monde va être refait, mais refait de l'intérieur. C'est ce qu'il enseigne continuellement dans l'Évangile. « Mon royaume n'est pas de ce monde ». La tempête qui surgit, elle est causée par une voix sereine et amicale, qui dit:: « Bienheureux les pauvres ... Bienheureux ceux qui ont faim et soif de justice ... Bienheureux ceux qui pleurent ... Bienheureux les doux, les pacifiques »... « Bienheureux êtes-vous parce que un nouveau monde est commencé, un monde où les hommes, les femmes non seulement sont des égaux mais sont des frères, des sœurs qui s’aiment. Un monde où le souffrant est secouru. ».
La fin du monde qu'annonce Jésus, ce n'est pas un cataclysme, une mauvaise nouvelle, c'est une bonne nouvelle. C'est la fin du monde des exploiteurs, de ceux qui ont construit leur vie sur la domination par la peur, et la violence sur les faibles. Avec Jésus un monde d’amour est proposé.
Je crois au retour de Jésus quand je vois des gens qui s'étaient disputés à « mort », trouvent un chemin de réconciliation et de respect.
Je crois au retour de Jésus, quand je vois des bénévoles qui accompagnent des malades, des handicapés et des personnes âgées, pour leur permettre ainsi d’aimer la vie, malgré tout.
Je crois au retour de Jésus quand je vois des parents et des éducateurs garder confiance aux jeunes malgré les insuccès, les bêtises et les coups durs de leurs adolescents.
Je crois au retour de Jésus quand je vois des gens engagés avec leurs organisations pour faire face aux nombreuses injustices dont ils sont victimes : le travail, la santé, la vie de quartier, les sans papiers, les loisirs, le sport…..
Je crois au retour de Jésus quand je vois des chrétiens qui agissent ensemble pour mettre l’Evangile au cœur de leur existence et rendre ainsi l'Église plus fidèle à sa mission.
Les étoiles dans le nouveau monde de Jésus portent des noms : miséricorde, dignité, confiance, solidarité, assurance, respect, pardon, amour…... C'est nous qui avons à les placer dans le ciel du monde refait par Jésus.
Quand Jésus nous demande dans l'Évangile de ce matin de nous redresser, de lever la tête, de rester éveillés, il ne nous invite pas à observer le ciel, à surveiller les routes au cas où il reviendrait. Il ne reviendra pas de cette manière là. La première lecture parle de la venue d'un germe de justice. Ce germe de justice, c'est le petit grain de sénevé que Jésus a placé dans tous les cœurs. Il nous demande de lui permettre de se développer. Il nous demande de construire le royaume de justice et d'amour qu'il est venu mettre en valeur. Les bouleversements du monde ne se feront pas à l'extérieur, mais à l'intérieur de nous même, en nous, dans notre cœur. C'est là que Jésus revient, c'est là que commence la fin du monde, le début du monde nouveau.