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20 janvier 2010 3 20 /01 /janvier /2010 10:40

3e dimanche ordinaire « C » 24 Janvier 10

1ère lecture : Néhémie 8,1-4a,5-6,8-10

2ème lecture : 1ère Lettre de St Paul aux Cor. 12,12-30

Évangile de Jésus Christ selon saint  Luc 1, 1-4; 4, 14-21

 

Plusieurs ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous,  tels que nous les ont transmis ceux qui, dès le début, furent les témoins oculaires et sont devenus les serviteurs de la Parole. C'est pourquoi j'ai décidé, moi aussi, après m'être informé soigneusement de tout depuis les origines, d'en écrire pour toi, cher Théophile, un exposé suivi, afin que tu te rendes bien compte de la solidité des enseignements que tu as reçus.

Lorsque Jésus, avec la puissance de l'Esprit, revint en Galilée, sa renommée se répandit dans toute la région.  Il enseignait dans les synagogues des Juifs, et tout le monde faisait son éloge.  Il vint à Nazareth, où il avait grandi. Comme il en avait l'habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture.  On lui présenta le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m'a consacré par l'onction. Il m'a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu'ils sont libres, et aux aveugles qu'ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération, annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur.

Jésus referma le livre, le rendit au servant et s'assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire : « Cette parole de l'Écriture, que vous venez d'entendre, c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit. »

 

Nous avons la chance de vivre une période riche en moyens de communications. Mais le flot des paroles ne garantit pas la qualité. Il y a des discours fatigants et encombrants, mais il y a aussi des paroles pleines de vie et pleines d’espérance.  Ce matin nous nous retrouvons pour entendre une parole particulière : la Parole de Dieu. Le même texte est lu à tous les chrétiens, mais pas reçue de la même façon par chacun. Il en était de même lorsque Jésus prit la Parole à la synagogue de Nazareth. Ce jour là on a lu ce même texte d’Isaïe, mais à Nazareth le commentaire de Jésus a fait tilt. Les uns sont éblouis par les paroles de Jésus parce que l’Esprit Saint est en eux et les éclaire, mais d’autres ne voient en Lui que le fils du charpentier. Dieu parle encore aujourd'hui à travers les Écritures. Ca vaut la peine de s'y arrêter.

La Parole de Dieu se transmet toujours par des intermédiaires. Elle passe par la foi de ceux qui en témoignent pour toucher la conscience d’un chacun. Tous ceux et celles qui ont écrit la Parole de Dieu l’ont portée dans leur cœur et ils ont reconnu que cette Parole ne pouvait venir que de son Esprit. Là nous pouvons y reconnaître son œuvre. Dieu nous rejoint au cœur de nos racines : nos cultures, nos connaissances, notre langue, notre conscience. Pour mieux accueillir le message des différents écrits de la Bible, il importe de mieux les situer dans leur contexte original. C'est pourquoi il est important de déceler des aspects cachés qui  peuvent interpeller aujourd’hui comme hier. On n'a jamais fini de scruter, de décortiquer cette Parole. Saint Luc, l'évangéliste qui est utilisé cette année pour la liturgique des dimanches, ne parle pas comme Marc ou Matthieu. D’entrée de jeu, Luc  dit qu'il s'est renseigné soigneusement auprès des témoins, il ne fabule pas mais il organise son évangile pour enrichir et transmettre tout ce qu’il a reçu.

La Parole de Dieu rassemble le Peuple. Elle bâtit l'Église, la guide et la réconforte.  La Parole ne peut être accueillie comme Parole de Dieu en dehors de la prière ou d’une recherche. Ainsi, l’Action Catholique a marqué fortement de nombreux croyants laïcs et prêtres, religieux et religieuses. Les Mouvements d’Action Catholique proposent une confrontation de la vie et de la foi, de l’action et de la Parole. Voir – Juger – Agir, est une démarche humaine, responsable qui fait vivre la foi. Grâce à ces mouvements, des gens engagés dans la vie sociale avec leurs associations, leurs organisations syndicales et leurs partis politiques ont découvert l’originalité et la force de l’Evangile. Trop facilement, on a considéré que la liturgie à elle seule faisait l’Eglise. Alors que la célébration dominicale n’est qu’une étape dans la démarche pour tous les croyants. De plus si elle est sans lien avec la vie des hommes, chrétiens ou pas, elle est hors jeu, carton rouge ! Le cœur de l’Evangile de ce jour nous renvoie à l’essentiel : «L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m'a consacré par l'onction. Il m'a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu'ils sont libres, et aux aveugles qu'ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération, annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur. » Et Jésus confirme : « Cette parole de l'Écriture, que vous venez d'entendre, c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit. »  

Tout repli, tout enfermement sur le passé empêche d’accueillir l’Aujourd’hui de la Parole de Dieu. Si on se contente de ses sécurités on n’est plus disponible pour accueillir la nouveauté que Dieu met dans la vie. D’où la nécessité de venir aux célébrations dominicales avec toute la vie qui est la nôtre, avec nos fragilités, nos incertitudes, nos questions… La Parole n'est pas une consolation pour quelques privilégiés, elle appartient à tous ceux qui en ont besoin et qui s’en servent. L'Église n'est pas une confidence, c'est une bonne nouvelle. L’Evangile ne peut éclairer, soutenir, renforcer que ce qui nous touche profondément aujourd’hui. Voilà pourquoi l'Église doit toujours avoir un visage. L'Église doit  être une rencontre, un accueil.  A partir du moment où naît la rencontre de l'un avec l'autre, l'Église est déjà là. Contrairement à ce qu’on nous montre habituellement : être chrétien, c'est être assez fou pour croire que Jésus-Christ est capable de changer la relation entre nous.

« L'Église ne vit pas au passé, elle vit au futur. Dieu a parlé, Dieu nous parle, Dieu nous parlera ! Sachons l'écouter. »

 

 

 

 

 

 

 

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13 janvier 2010 3 13 /01 /janvier /2010 10:39

2e dimanche du Temps Ordinaire  17 Janvier 2010

 

1ère lecture : Isaïe 62,1-5

2ème lecture : 1ère aux Corinthiens 12,4-11

 

Evangile de Jésus Christ selon St Jean 2,1-11

 

Il y avait un mariage à Cana en Galilée. La mère de Jésus était là. Jésus aussi avait été invité au repas de noces avec ses disciples. Or, on manqua de vin ; la mère de Jésus lui dit : « Ils n'ont pas de vin. » Jésus lui répond : « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n'est pas encore venue. » Sa mère dit aux serviteurs : « Faites tout ce qu'il vous dira. » Or, il y avait là six cuves de pierre pour les ablutions rituelles des Juifs ; chacune contenait environ cent litres. Jésus dit aux serviteurs : « Remplissez d'eau les cuves. » Et ils les remplirent jusqu'au bord. Il leur dit : « Maintenant, puisez, et portez-en au maître du repas. » Ils lui en portèrent. Le maître du repas goûta l'eau changée en vin. Il ne savait pas d'où venait ce vin, mais les serviteurs le savaient, eux qui avaient puisé l'eau. Alors le maître du repas interpelle le marié et lui dit : « Tout le monde sert le bon vin en premier, et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon. Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu'à maintenant. » Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C'était à Cana en Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.

 

Un sage me disait un jour : « François, n’oublie jamais que notre religion est une religion festive ! » Oui, la fête est au cœur de notre foi ! Commencer le temps ordinaire de l’Eglise avec le récit des noces de Cana me convient. C’est au cours d’une fête juive que Jésus commence sa vie public.

Je trouve rafraîchissant de voir Jésus aux noces avec sa mère et ses compagnons; à une vraie noce juive qui dure plusieurs jours puisqu'on écoule toute la réserve de vin. Jésus fait la fête, il danse, il chante, il s'amuse. En somme, Jésus manifeste par là qu’il est bien incarné dans ce peuple, qu’il a besoin de faire la fête, comme demain il  sera auprès du monde de la souffrance. Son cousin Jean-Baptiste n'est pas là; il jeûne dans le désert et prêche le baptême de conversion avec beaucoup de sérieux.  Bien des chrétiens ne voient pas Jésus là;  ils aiment se le représenter en prière dans la montagne... ou confrontant les docteurs de la loi au temple ... ou faisant la morale aux pharisiens dans une synagogue de Galilée, comme si faire la fête est quelque chose de malsain !

 

Ce n'est probablement pas la seule noce à laquelle a participé Jésus. On le voit fréquemment à la table des publicains. Il mange chez Zachée, chez Matthieu, chez Marie, Marthe et Lazare. Et voilà que les ultras religieux le traitent de « cloutons, d’ivrogne. » Malgré cela, Jésus parcourt la Galilée au milieu d'une fête continuelle. Il  ne se lasse pas de présenter partout l’image d’un Dieu qui aime l’Homme, d’un Dieu qui veut le bonheur de chaque homme, d’un Dieu miséricordieux. Ceux qui se disent ses disciples l'ont souvent oublié au cours des siècles. Les anciens parmi nous se souviennent des prédications qui nous présentaient un Dieu austère et mesquin, à l’affût  de tout faux pas. Un Dieu à faire peur. Comme si le rôle de Dieu était de renforcer l’autorité établie.

 

La religion de Jésus n'est pas une religion triste et contraignante. On sait comment Jésus s'est opposé aux pharisiens, à leurs lois tatillonnes et embarrassantes. Il leur a reproché de mettre sur les épaules des pauvres gens des fardeaux qu’eux-mêmes  ne touchent  pas.  La religion de Jésus est exigeante certes, elle a les exigences de l'amour; mais, justement à cause de cela, elle ouvre à la joie et à la fête parce qu’elle nous rend libre de cœur et d’esprit. Une mauvaise compréhension du christianisme nous a présenté comme suspect le plaisir et vertueux la recherche de la souffrance, alors qu’elle n’est que la conséquence de notre condition de mortel. C'est aberrant. Ce qui est mal, c'est la recherche du plaisir au détriment de l'autre, sans vouloir le partager avec l'autre, sans vouloir servir l'autre. « Il y a plus de plaisir à donner qu'à recevoir » a dit Jésus.

 

« Un saint triste est un triste saint » affirme  l'adage.  Il ne peut pas être plus juste. Jésus est venu combattre la tristesse. « Bienheureux ceux qui pleurent, ils seront consolés » a-t-il dit. Si notre religion ne contribue pas à nous rendre heureux, libre et responsable, alors elle ne joue pas son vraie rôle, laissons-la. Si nous ne montrons pas que nous sommes heureux, que nous sommes bien dans notre foi, nous n'aurons aucune influence, nous ne manifesterons pas le visage de Jésus. Le visage de Jésus est souriant, accueillant, compréhensif.

 

Le miracle de Cana a une signification symbolique. Six cuves d'eau servant aux ablutions juives transformée en vin, ça fait beaucoup de vin, environ 800 bouteilles; beaucoup plus qu'il ne faut pour terminer une noce. Il y a un lien entre la fête de Cana et le Christ sur la Croix ... l'heure de Jésus. Aux deux événements Marie est présente et se fait appeler « femme » par Jésus : « Femme, que me veux-tu? » ...

« Femme, voilà ton Fils. » Dans nos mentalités, le fait d’être mère donne un privilège sur tous les autres. Or, l’évangile nous rappelle que ce privilège est partagé par tous ceux qui participent à la noce. La grandeur de Marie est liée à sa condition humaine, d’où le mot « Femme » qui à nos yeux peut paraître péjoratif. Alors que Jésus met en valeur les qualités humaines de Marie qui s’exercent dans les contraintes humaines.   Il y a un lien entre les noces de Cana et le repas de la dernière Cène.  À la dernière Cène, Jésus continue son miracle, il transforme le vin en son sang. « Prenez et buvez-en tous, ceci est mon sang versé pour vous. » Le vrai vin nouveau versé en abondance pour la vie et la joie du monde. Par là Jésus nous indique quelque chose de fort, à savoir la promesse des noces de la vie éternelle.

 

Pour  accéder à ces noces, nous sommes invités à faire de notre vie une fête. L’expression est ambiguë. Trop souvent elle exprime la satisfaction des besoins individuels, alors que Jésus invite à la mise en commun, au partage, à la recherche commune d’un esprit nouveau, de respect, de douceur comme nous y invite l’évangile.  

 

Tout l'enseignement de Jésus est une invitation à passer des cuves pour les ablutions juives à sa coupe, à passer de la vieille religion ritualiste des Juifs à la religion du cœur. De passer des contraintes de la vie à la joie du royaume.  Avec Jésus, il y a une nouvelle manière de voir, de penser, une nouvelle manière de vivre. Il y a un nouveau vin : il s'appelle Jésus.

 

C'est à ce nouveau vin que nous venons boire dimanche après dimanche pour avoir l'esprit de Jésus et vivre ...et faire vivre la fête. « Je suis venu pour qu'ils aient la vie et l'aient en abondance. »

 

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7 janvier 2010 4 07 /01 /janvier /2010 18:45

Baptême de Jésus « C » – 10 Janvier 2010

1ère lecture : Isaïe 40, -5,9-11
2ème lecture : St Paul à Tite 2,11-14 ;3,4-7
Evangile 
de Jésus-Christ selon St Luc 3, 15-16,21-22

Or, le peuple était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n'était pas le Messie. Jean s'adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l'eau; mais il vient, celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de défaire la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l'Esprit Saint et dans le feu. Il tient à la main la pelle à vanner pour nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier ; quant à la paille, il la brûlera dans un feu qui ne s'éteint pas.» Par ces exhortations et bien d'autres encore, il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle. Hérode, prince de Galilée, avait reçu des reproches de Jean au sujet d'Hérodiade, la femme de son frère, et au sujet de tout ce que lui, Hérode, avait fait de mal.  A tout le reste il ajouta encore ceci : il fit enfermer Jean Baptiste en prison.

Comme tout le peuple se faisait baptiser et que Jésus priait, après avoir été baptisé lui aussi, alors le ciel s'ouvrit.  L'Esprit Saint descendit sur Jésus, sous une apparence corporelle, comme une colombe. Du ciel une voix se fit entendre : « C'est toi mon Fils : moi, aujourd'hui, je t'ai engendré. »

 

Nous sommes en présence d’un peuple en déroute, qui ne sait plus très bien  où regarder pour s’en sortir. Que ce soit au niveau personnel, physique, mental, spirituel, les repères les plus sûrs sont remis en causes. Que ce soit au niveau politique, n’oublions pas que le pays est entièrement sous la domination romaine. Les Juifs sont divisés sur la conduite à tenir à l’égard de Rome : complicité, indifférence, terrorisme ?  Que ce soit aussi au niveau religieux : les grands prêtres, les scribes et les pharisiens  jouent entre leurs intérêts personnels, leur pouvoir, leur prestige et leur mission.

Cette situation à l’époque du baptême de Jésus  ressemble étrangement à la nôtre. Et même si les situations sont tout à faits différentes  et inédites aujourd’hui, on retrouve une déroute aussi déconcertante. C’est dans ce monde là, déchiré et incertain, que Jésus vient de naître au milieu de la nuit de Noël. Jésus adulte prend ses responsabilités au milieu de tous ceux  qui veulent construire un monde meilleur. Aussi le retrouvons-nous dans cette foule de pénitents qui demandent le baptême à Jean Baptiste.  Par cette démarche ils veulent signifier leur engagement au service de Dieu et de leurs frères.  Jean-Baptiste donne une clé qui ouvre à un monde nouveau. « Moi, je vous baptise avec de l’eau, mais il vient, celui qui est plus puissant que moi….Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu. » La clé proposée par Jean Baptiste est la démarche de Conversion.  Si vous sortez de vos habitudes, de vos fausses sécurités pour faire confiance à celui qui vient, « dont je ne suis pas digne de défaire la courroie de ses sandales » alors vous entrez à sa suite dans le domaine de Dieu. En étant disponible à l’Esprit Saint, nous mettons en œuvre le Royaume de Dieu dès maintenant.

Après son baptême, St Luc nous montre Jésus  entièrement tourné vers son Père. Par là, Jésus nous indique le vrai chemin de la conversion, qui est un chemin de confiance filiale. De même que Jésus reçoit de son Père la confirmation : « C’est toi mon fils bien aimé ; en qui j’ai mis tout mon amour », ainsi chaque disciple de Jésus peut entendre cette parole qui lui est aussi adressée.  Se convertir, c’est prendre un peu de distance par rapport à l’immédiat qui risque de nous enfermer ; c’est  suivre avec conviction, avec joie la proposition de Jésus : rejoindre son Père.

Reconnaissons, que certains jours notre foi est en « berne », ne fait plus le poids devant le cumul de toutes les contrariétés de la vie. Les incompréhensions, les souffrances, les malheurs, les cris de désespoirs des hommes ferment l’horizon. La foi est mise à rude épreuve par les multiples formes de néant. Mais suivre Jésus, ce n’est pas rester au néant, il faut utiliser la clé que nous propose Jean-Baptiste : changer son regard sur soi-même, sur les événements pour y déceler  Dieu qui a pris parti pour l’homme. Si Jésus a voulu être immergé dans ce monde de souffrances, c’est pour plonger dans cet amour qui le poussait vers Dieu et ses frères. Il attend de nous la même démarche. Il veut se servir de nos yeux, de nos mains et de notre cœur pour travailler  ensemble à la construction d’un monde plus juste et plus fraternel.

Avec le baptême chrétien, c’est nous qui avons été plongés dans l’amour de Dieu.  C’est lui qui nous ouvre la porte d’une vie nouvelle. Le baptême ne supprime pas le mal ni la souffrance ni la mort, mais il leur enlève le pouvoir de nous enfermer dans le néant. Au contraire, il nous introduit à la vie de Dieu. Aujourd’hui faire le choix de soutenir tous les exclus, les opprimés, les sans-papiers, les sans toits, les sans travail, les sans voix, c’est faire le choix de la VIE pour eux et pour soi. Plongé avec le Christ dans l’humanité, c’est accepter les situations, les contraintes et l’environnement  les plus modestes, les plus difficiles. C’est aussi avoir une belle ambition de droiture, de justice et de paix.

 

 

 

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30 décembre 2009 3 30 /12 /décembre /2009 14:14

Épiphanie « C »  3 Janvier 2010

1ère   Lecture Isaïe 60,1-6

2ème  Lecture St Paul aux Ephésiens 3,2-3a.5-6

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 2, 1-12

 

Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu se lever son étoile et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » En apprenant cela, le roi Hérode fut pris d'inquiétude, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les chefs des prêtres et tous les scribes d'Israël, pour leur demander en quel lieu devait naître le Messie. Ils lui répondirent : « A Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem en Judée, tu n'es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Judée ; car de toi sortira un chef, qui sera le berger d'Israël mon peuple. »  Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l'étoile était apparue ; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l'enfant. Et quand vous l'aurez trouvé, avertissez-moi pour que j'aille, moi aussi, me prosterner devant lui. » Sur ces paroles du roi, ils partirent.

Et voilà que l'étoile qu'ils avaient vue se lever les précédait ; elle vint s'arrêter au-dessus du lieu où se trouvait l'enfant. Quand ils virent l'étoile, ils éprouvèrent une très grande joie. En entrant dans la maison, ils virent l'enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l'or, de l'encens et de la myrrhe.

Mais ensuite, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

 

 

Avec nos frères Orthodoxes, les chrétiens célèbrent aujourd’hui l’Épiphanie, c'est-à-dire « Dieu se manifeste à tous les hommes » « Dieu se donne à voir à tous ceux qui le cherchent ». Matthieu est le seul évangéliste à parler de l’épisode des mages venus d’Orient.  Et la tradition a donné à chacun un nom et une couleur différente pour manifester l’universalité du Salut envoyé par Dieu en Jésus. Tous les hommes, s’ils le veulent, sont concernés par la venue de Jésus. Les Mages traversent Jérusalem, et ils poursuivent jusqu'à Bethléem. C’est là qu’aboutit leur recherche, puis « ils regagnent leur pays par un autre chemin ». La rencontre de la crèche les a transformés. Ils ont été éclairés par une lumière nouvelle : celle de la foi. Alors, chacun offre son trésor, le meilleur de lui-même. Ils ne peuvent  plus retourner dans leurs vieilles habitudes comme si rien ne s’était passé. Ce parcours décrit aussi l'évolution religieuse qui mène à Jésus. Jésus, don gratuit de Dieu, est offert à toute l’humanité. C’est grâce à lui que nous pouvons découvrir le sens et la destinée de notre vie, de notre liberté et de notre responsabilité.

Les mages ont été attentifs aux signes de Dieu, et ils se sont mis en route. Par là, ils représentent tous ceux qui sont en recherche. Par cette fête, l’Eglise nous invite à avoir la même attitude : déceler les signes de Dieu dans l’actualité de nos vies et donner réponse avec le meilleur de nous-mêmes. Matthieu, en son temps avait certainement beaucoup plus d’exemples de gens fidèles aux traditions, mais qui ne bougeaient rien dans leur existence. Par contre, ces trois personnages symbolisent des gens en route. Et s’il nous parle de ceux qui bougent, de ceux qui sont en recherche, c’est parce que pour lui, Dieu se laisse approcher de façon tout à fait nouvelle dans cette démarche. On connaissait un Dieu figé, tout-puissant et immuable à qui il fallait obéir. Aujourd’hui nous est révélé une image plus vivante, plus accessible, en Jésus nous avons à faire à un Dieu proche de nous. Un Dieu qui se propose à ceux qui le cherchent. Pour preuve, durant ses trois années de vie public, Jésus n’a pas ménagé ni son temps ni ses énergies pour redynamiser un peuple chancelant et courbé. « Lève-toi et marche……..Viens et suis moi….Moi je te pardonne tes péchés…….Mon joug est facile à porter, et mon fardeau léger… »

Il est un fait que ceux qui connaissent l’épreuve sans avoir de perspectives  s’enferment dans le fatalisme. Et tous les antidépresseurs ne pourront pas remplir ce vide.

Dans le rassemblement de Copenhague des gens de pays pauvres se sont mis en route pour interpeller les responsables des pays riches sur leur survie.

Dans les manifestations en Iran nous voyant une aspiration profonde à la démocratie, et à la liberté.

« Fortement industrialisée, la Moselle est le département qui paie le plus lourd tribut avec une augmentation de 27% du nombre de demandeurs d’emploi » (RL du 29.12.09)

Face à ces questions vitales des gens et des peuples, la plupart des réponses entendues sont de belles paroles, des promesses, mais surtout aucun engagement qui puisse amener une réponse à tous ces défis.

A Copenhague, les pays riches qui sont la cause de ces problèmes veulent bien apporter des aménagements, mais ne rien changer sur le pillage du Tiers Monde, des matières premières, de la dette financière.

En Iran, « le pouvoir en place profite d’une fête religieuse où tout le peuple est rassemblé à travers le pays pour radicaliser l’oppression » (La Croix du 29 12 09)

En Moselle on apprend qu’il y a 27% de demandeurs d’emplois supplémentaires depuis un an. Que reste-t-il de cette région française si prospère avec sa sidérurgie, ses charbonnages, sa cokerie, ses garnisons…Qui s’en inquiète ? Les concernés, bien sûr ! Alors que les beaux discours prometteurs de nos responsables n’ont jamais manqué et ne manqueront pas à l’aube de la nouvelle année. Mais en réalité, qu’est-ce que cela va changer et renouveler ?

Pour Jésus, la parole donnée est un engagement, une parole sûre. Mais malheureusement nous faisons trop souvent l’expérience de paroles « attrape-nigauds », creuses et pourtant alléchantes pour mieux nous piéger.

Il est plus urgent que jamais d’apprendre à mieux lire et interpréter les signes des temps que Dieu nous donne. Matthieu en nous parlant des Mages, nous invite à découvrir des chemins nouveaux  pour répondre aux urgences de notre temps. En cela, l’Evangile restera toujours d’actualité.

 

 

 

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26 décembre 2009 6 26 /12 /décembre /2009 10:44

La sainte famille C – 27 Décembre 09

1ère lecture du livre de Samuel 1, 20-22.24-28

2ème lecteur : 1ère let de St Jean 3,1à2,21-24

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 2, 41-52

 

Chaque année, les parents de Jésus allaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque. Quand il eut douze ans, ils firent le pèlerinage suivant la coutume. Comme ils s'en retournaient à la fin de la semaine, le jeune Jésus resta à Jérusalem sans que ses parents s'en aperçoivent. Pensant qu'il était avec leurs compagnons de route, ils firent une journée de chemin avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances. Ne le trouvant pas, ils revinrent à Jérusalem en continuant à le chercher.

C'est au bout de trois jours qu'ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions, et tous ceux qui l'entendaient s'extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses.  En le voyant, ses parents furent stupéfaits, et sa mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme nous avons souffert en te cherchant, ton père et moi ! » II leur dit : « Comment se fait-il que vous m'ayez cherché ? Ne le saviez-vous pas ? C'est chez mon Père que je dois être. » Mais ils ne comprirent pas ce qu'il leur disait. Il descendit avec eux pour rentrer à Nazareth, et il leur était soumis.

Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements. Quand à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce sous le regard de Dieu et des hommes.

 

Nous célébrons aujourd’hui la fête de la Sainte Famille. Avec elle, ce sont toutes nos familles que nous mettons au cœur de notre réflexion et de notre prière. De tous temps, les familles ont été des lieux forts de construction, de formation, d’éducation à la confiance, à l’autonomie, à la foi. Mais en même temps, ces lieux privilégiés ont été mis à rudes épreuves.  Aujourd’hui comme hier, il n’y a pas de modèle tout fait d’une famille exemplaire. Les événements de la vie, tant personnels que les courants qui traversent la société, bousculent bien souvent tous les bons projets. Les liens qui unissent une famille sont aujourd’hui fragilisés, attaqués, éprouvés. A l’image de notre société, où les objets les plus sophistiqués sont abandonnés dès qu’on ne voit plus leur utilité ; à l’image du mouchoir en papier jeté après usage ; de même tous les outils les plus modernes : ordinateurs, frigos, voitures…sont très vite oubliés quand ils ne servent plus. Les jeunes couples, marqués par cette vision des choses, risquent de garder la même attitude dans leur famille : quand ça ne va plus, on largue et on cherche ailleurs ! Aujourd’hui les repères traditionnels sont relativisés, fragilisés et remis en cause. Ainsi dans les couples on risque d’oublier l’essentiel, à savoir que l’Amour transforme les gens en permanence. On reste enfermé dans l’usage momentané  et des services rendus dans l’immédiat, alors qu’il faut viser ce qui doit durer : la confiance, l’écoute, le pardon. La vie est en perpétuelle évolution et le bonheur n’est pas fait d’avance.

        Il semblerait que Marie dans un contexte tout à fait différent ait vécu les mêmes tensions. La religion juive en proposant la « Bar-mitsva » pour les jeunes de 12 ans, mettait en valeur l’autonomie des adolescents en marche vers l’âge adulte. Ainsi Jésus prenant la Parole au Temple ne faisait que mettre en œuvre ce que la loi avait prévu : « assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions, et tous ceux qui l'entendaient s'extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses ».

Marie ne retrouve plus Jésus comme elle l’avait perçu jusque là. D’où sa question : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? ». N’est-ce pas la question de tous les parents devant l’évolution de leurs enfants ? En majorant les regrets ne risque-t-on pas d’oublier la chance de voir grandir le jeune, devenant autonome et capable de répondre à sa façon et pour lui-même. La nostalgie peut être une forme d’aveuglement et empêcher de voir les vrais services à rendre aux adolescents. La « Bar-mitsva » qui correspond chez les chrétiens à la Profession de Foi et à la Confirmation est un repère d’une étape importante à ne jamais oublier. On a trop facilement réduit  cette étape à une fugue, càd quelque chose qui nous échappe comme dans toutes les fugues de nos ados qui semble dire : «avec ma vieje fais ce que je veux ». Dans cette expression il y a quelque chose à la fois de juste et de quoi faire peur. D’où l’importance d’être aux côtés des ados, non pour leur faire la morale ou leur dicter une conduite, mais pour leur donner le plus d’éléments possibles pour être en capacité de faire des choix éclairés. C’est le contraire de la manipulation. Quel rôle important pour tous les parents et éducateurs. Bien souvent nous sommes démunis, voir déboussolés devant le questionnement des jeunes, parce que nous ne savons pas comment proposer nos raisons de vivre et nos raisons de croire.

Nous sommes au lendemain des fêtes de Noël, chacun peut repenser à sa façon d’être avec nos jeunes, qu’est-ce qu’on a voulu mettre en valeur : la tranquillité, le moins de grabuge, le moins de tension possible, mais peut être l’importance de la fraternité, de la chaleur humaine ? Et peut-être aussi parler de ce grand inconnu : Dieu au cœur de nos vies, Dieu mêlé à la fragilité de notre existence.

Comme le paysan soigne ses champs et prépare ses semis en vue d’une récolte, il ne sème pas n’importe quelle graine n’importe quand. Il respecte des règles qui conditionnent le bon déroulement de la nature. De même, dans nos familles nous avons des règles à respecter pour  sauvegarder le trésor qui nous a été confié dans nos relations entre époux et avec les enfants.

Nous avons tous le désir de voir nos familles toujours plus unies. Aussi, l’exemple que nous donne la Sainte Famille peut nous aider à méditer sur le sens de la famille et sur la nature de ces liens que nous tissons entre nous dans le cadre familial.

 

 

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23 décembre 2009 3 23 /12 /décembre /2009 10:02

NOEL 25 décembre 09

1ère lecture Isaïe 9,1-6                                                                                                                               2ème lecture : St Paul à Tite 2,11-14

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 2, 1-14

 

 En ces jours-là, qu'un décret fut rendu de la part de César Auguste, portant qu'il fût fait un recensement de toute la terre habitée. Le recensement lui-même se fit seulement lorsque Cyrénius eut le gouvernement de la Syrie.) Et tous allaient pour être enregistrés, chacun en sa propre ville. Et Joseph aussi monta de Galilée, de la ville de Nazareth, en Judée, dans la ville de David qui est appelée Bethléem, parce qu'il était de la maison et de la famille de David, pour être enregistré avec Marie, la femme qui lui était fiancée, laquelle était enceinte. Et il arriva, pendant qu'ils étaient là, que les jours où elle devait accoucher s’accomplirent ; et elle mit au monde son fils premier-né, et l'emmaillota, et le coucha dans la crèche, parce qu'il n'y avait pas de place pour eux dans l'hôtellerie. Et il y avait dans la même contrée des bergers demeurant aux champs, et gardant leur troupeau durant les veilles de la nuit. Et voici, un ange du Seigneur se trouva avec eux, et la gloire du *Seigneur resplendit autour d’eux ; et ils furent saisis d'une fort grande peur. Et l'ange leur dit : N'ayez point de peur, car voici, je vous annonce un grand sujet de joie qui sera pour tout le peuple ; car aujourd'hui, dans la cité de David, vous est né un sauveur, qui est le Christ, le Seigneur.

Et ceci en est le signe pour vous, c'est que vous trouverez un petit enfant emmailloté et couché dans une crèche. Et soudain il y eut avec l'ange une multitude de l'armée céleste, louant Dieu, et disant : Gloire à Dieu dans les lieux très-hauts ; et sur la terre, paix ; et bon plaisir dans les hommes !

 

Fasciné par tout ce qui est magique, qui sort de l’ordinaire, c'est un peu troublant pour l'intelligence de l’homme du 21° siècle, que Dieu, le tout-puissant, le créateur et maître de l'univers se présente dans l’histoire humaine en étant l’être le plus fragile : un enfant. En effet, pour le monde moderne, Noël est envisagée comme la réalisation des plus belles promesses de la vie. Chacun voudrait que ses proches soient heureux et que le monde « tourne rond ». Pour les enfants on vise des perspectives solides : que les petits réussissent leur scolarité et que les grands trouvent des créneaux sécurisés pour leur travail et pour leurs liens humains. Pour soi, on souhaite que la santé soit bonne et le travail créateur et rémunérateur. Mais cette féerie relève du rêve, car la réalité est bien différente. De même pour le bébé de la crèche et le concert des anges de l’Evangile, la réalité c’est d’abord le poids de son environnement : le rejet, le froid, l’incompréhension mais aussi l’accueil des bergers. Les conditionnements ne ferment pas les perspectives de ce que Jésus est venu accomplir au milieu de nous.

D'abord, par sa venue, Jésus nous dit que nous avons du prix aux yeux de Dieu. Nous sommes beaucoup plus qu'un petit grain de sable sur la planète Terre. Nous valons le déplacement de Dieu. En venant parmi  nous, en s'habillant de notre condition, Dieu nous dit que nous lui ressemblons. La Bible dit que nous sommes faits à l'image de Dieu. Et Jésus nous le confirme.

Ensuite, Jésus nous invite à accueillir sa Parole, à le suivre, à grandir comme lui en grâce et en sagesse. Il nous invite à devenir pleinement homme et femme en épousant les valeurs de Dieu. Ce petit enfant qui arrive sur terre a un projet. Adulte, il le prêchera, il le criera sur tous les toits. Il veut refaire le monde, non pas par la force en faisant la guerre comme font les conquérants, non pas par des miracles en faisant tomber le feu du ciel comme lui demandent ses apôtres, mais en transformant les cœurs. La règle et les repères pour Jésus sont : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé... Pardonnez comme le Père vous pardonne... Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. »  Dieu vient sur terre pour que les hommes soient comme Dieu. Dieu vient sur terre pour que la terre soit comme le ciel : un royaume de justice, de paix et d'amour.

Serait-ce une utopie? Non. Un rêve difficile à réaliser? Peut-être ! De toute évidence,  le rêve de Jésus dérange, il dérange les intérêts mesquins. Dès sa naissance, Hérode a voulu tuer l'enfant. Grand prêtre, pharisiens et docteurs de la loi l'ont fait clouer sur une croix. En tout temps, les hommes ont sabordé les projets de Jésus. Ils ont banalisé et persécuté ceux qui y croyaient et les proposaient. Jésus continue à croire  en l'homme, continue à croire à la grandeur du cœur de l'homme. Chaque Noël lui donne raison. A chaque Noël, malgré la force dominante de tous les commerces et les faux semblants, il y a une atmosphère particulière qui invite à la bonté, à la fraternité, à l'amour. Une atmosphère qui suscite même le désir de pardonner, de désarmer. A Noël, dans bien des familles, on souhaite passer l'éponge sur les blessures et sur les offenses. A Noël, des hommes de bonne volonté organisent des collectes pour les gens en difficultés et en grandes souffrances. A Noël, on est sensibilisé à tous ceux qui ont perdu leur mobilité, leur santé et qui sont isolés. C'est cela Noël, impossible d'y être insensible.

Jésus veut que ce soit Noël tous les jours, il est venu pour cela. Pour que tous les jours nous soyons animés par ce qui habite le cœur de Dieu : que les hommes restent  accueillant, respectueux des plus faibles.                                                                                                                                             Le spectacle de la rencontre à Copenhague a laissé beaucoup de déceptions et d’amertume chez ceux qui espéraient des obligations, des lois, des exigences pour protéger la Terre. L’intuition de cette rencontre est bonne, parce qu’elle rejoint une exigence mondiale. Mais on ne peut pas se contenter d’un règlement contraignant. L’alerte au sujet de la planète n’a d’intérêt que pour l’Humanité qui l’habite. Donc, chaque être humain est concerné. Et tout effort pour la planète ne peut se faire qu’avec la participation d’un chacun. Nos sociétés occidentales ne donnent de valeur qu’à ce qui réussit. Mais ce ne sont pas là les mœurs de Dieu pour qui l’essentiel : est le cœur de tous les Hommes.                                                                                                                                                 De même, la crise financière, qui a marqué tous les pays du monde depuis deux ans, laisse autant d’amertume. Les banques, les traders et tous ceux qui sont à l’origine de ce clash continuent à amasser et à fonctionner comme avant. En même temps, ceux qui ont payé les pots cassés en perdant leur emploi, leur maison, leur moyen de vivre, leurs économies se sentent abandonnés. A Copenhague l’enjeu était la terre des Hommes, et dans la lutte contre la crise financière, l’enjeu est le respect des échanges entre les gens et les peuples. Dans les deux cas on risque de penser aux moyens, aux finances en oubliant le devenir des personnes, alors qu’elles sont le vrai trésor.

Avec des Jeunes Haïtiens qui connaissent la misère nous pouvons partager Noël.                          « Si Noël, c’est la Paix, la Paix doit passer par nos mains.                                                                   Si Noël, c’est la Lumière, Dieu la met dans nos cœurs pour la porter aux autres.                               Si Noël est la Justice, nous devons en être les instruments.                                                                   Si Noël, c’est l’Espérance, elle doit briller dans nos yeux.                                                                     Si Noël, c’est la Joie, elle doit nous aider à comprendre la souffrance des autres.                              Si Noël, c’est la Liberté, elle doit nous porter au respect.                                                                      Si Noël, c’est la Vérité, elle doit faire partie de nos vies.                                                                    Que la Paix et la Promesse de Noël vous remplissent de Joie. »

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18 décembre 2009 5 18 /12 /décembre /2009 12:59

JOYEUX NOEL

Bonne Année 2010

 

 

 

 

ll y a deux mille ans naissait un nourrisson !

Ce soir, dans le noir, entends le monde qui gronde

Ecoute la vie frémir pour sortir de l’ombre

Ce monde qui avance, c’est notre humanité

Des hommes et des femmes debout pour notre société

Tu es parmi eux, tu peux devenir acteur

Ta nuit va s’éclairer si tu es solidaire

Du combat quotidien qui repousse la misère.

 

Un ange……. un messager vient nous parler…….

 

Il s’appelle : mon copain, mon voisin, mon collègue, le migrant, l’étranger.

« Folie de croire », des mots qu’il faut entendre.

« Parti pris d’espérance », des mots qui nous rassemblent

« Refuser le silence », des mots pour qu’on avance

Vivons tous ces paris….. marchons avec nos frères !

 

Allumons ….. nos maison et nos bureaux

Nos quartiers et nos écoles

Nos chantiers et nos usines

Pour que tombent : l’indifférence, le mépris,

Le racisme, les préjugés, la guerre

La course au profit,

l’envie d’être le plus fort

osons………    l’amour, le sourire, la solidarité

l’accueil, la tolérance, le respect

la justice, le partage, la lutte

 

De cette lumière sortie de la nuit, la liberté accouche !

 

Par ta venue, l’avenir est ouvert.

Dieu nous prend par la main !

Va à sa rencontre…. Il t’attend !

                        (extraits du message de Noël 2009 de la Mission Ouvrière)

               

 

 

 

 

Ce Christ que nous célébrons à Noël

nous ouvre un chemin de liberté

et de responsabilité dans notre monde.

Nous avons reçu de Dieu la Création

comme un don sacré,

non pour la piller,

mais pour la cultiver et en prendre soin

ainsi elle restera un environnement sain

et un lieu de culture pour tous.

 (extraits de : « Vivre Noël autrement 2009 »)

 

 

Un nouveau NOEL entraîne une nouvelle Année !

C’est l’occasion d’un bilan : tout ce qu’on a pu partager de bonheur, de difficulté, de réussite et d’espérance.

C’est aussi, l’occasion de nouveaux projets : la santé, l’amitié, la fraternité, la solidarité, la foi et la confiance.

 

Noël et la Nouvelle Année :

une belle occasion de renouveler notre sympathie

et vous offrir nos vœux les meilleurs,

à vous – à vos familles – à vos amis.

 

Nous souhaitons que les textes proposés vous soutiennent dans vos propres démarches humaines et chrétiennes.

Par là, nous souhaitons vous dire ce qui nous tient à cœur.

Bonnes fêtes

François et Jean-Marie, prêtres

 

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17 décembre 2009 4 17 /12 /décembre /2009 09:49

4e dimanche Avent « C » - 20 12 09

1ère lecture : Livre de Michée 5,1-4a

2ème lecture : Lettre aux Hébreux 10,5-10

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 1, 39-45

 

En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie de l'Esprit Saint, et s'écria d'une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi ? Car, lorsque j'ai entendu tes paroles de salutation, l'enfant a tressailli d'allégresse au-dedans de moi. Heureuse celle qui a cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur.»

 

Quel contraste entre la joie débordante exprimée par Marie et Elisabeth dans l’évangile que nous venons d’entendre, et le rassemblement mondial pour sauver la planète à Copenhague qui manifeste beaucoup plus de tensions et de suspicions que de confiance. D’un côté l’annonce de deux naissances inespérées, et de l’autre  côté des grandes difficultés pour avoir un projet commun pour la survie de notre terre.

Nous connaissons tous très bien le récit de Noël, ce qui s'est passé avec Marie et Joseph, l'annonce de l'ange, la joie et le cantique de Marie. Nous connaissons tellement bien ce récit que nous ne nous rendons peut-être pas toujours compte de ce que cela impliquait. Si aujourd'hui une jeune femme déclarait à son fiancé qu'elle est enceinte parce que le Saint Esprit est venu la visiter et l'a recouverte de son ombre, il dirait elle ment, elle m'a trompée. Que dirions-nous aujourd'hui, si une personne nous disait : Dieu m'a parlé, un ange de Dieu m'a transmis un message? Devenir enceinte tout en étant vierge, donner naissance à un enfant sans connaître d'homme, cela semble impossible! 

Marie et Élisabeth sont enceintes, toutes les deux partagent le bonheur et la surprise d'être mères. Leur corps abrite une vie nouvelle et leur cœur déborde d'amour pour l'enfant qu'elles mettront au monde. Elles éprouvent une grande joie, car chacune reçoit son enfant comme un cadeau. Élisabeth a conçu Jean-Baptiste alors qu'elle était âgée. Marie est une jeune fille. Elle s'est mise totalement à la disposition de Dieu, pour un projet fou qui la dépasse. Marie a dit oui à la parole de l'ange Gabriel. Elle sera la mère du Messie, de Jésus qui doit naître. Elle ne peut pas en parler, on ne la comprendrait pas. A qui parler, même Joseph avait pensé secrètement  la répudier. Alors elle va chez Elisabeth qui ne l’enfermera pas dans ce qui est l’incompréhensible,  ce qui est en dehors de notre expérience. Chez sa parente, elle sera accueillie, respectée, comprise. Elle savait que sa cousine ne se moquerait pas d'elle : elle aussi avait reçu un message troublant du même ange. Elle était ainsi préparée à croire l'incroyable récit que Marie est venue partager.

La hâte de Marie ne provient pas de la peur, mais de la joie. Elle court, de même que dans la nuit de Noël les bergers viendront en hâte voir Jésus, Marie et Joseph. N'en est-il pas ainsi pour chaque chrétien qui naît à la vie nouvelle ? Devant chaque merveille qui transforme la vie, et donne des perspectives, personne ne peut rester enfermée sur son passé. La nouveauté de la découverte a besoin d’être partagée et confirmée. Une bonne nouvelle ne peut être gardée pour soi. Ainsi l’Evangile dans son incarnation actuelle a besoin d’être communiquée pour  confirmer ceux qui en vivent.

Marie n'avait rien de particulier, rien qui ne la prédestinait aux yeux des hommes à recevoir le Fils de Dieu en elle. Elle avait pourtant une chose : elle se savait fragile, dépendante de la grâce de Dieu. En cela elle était dans la situation de nombreuses femmes. Si Marie est bénie pour être la mère du Seigneur, elle est dite bienheureuse pour sa FOI. Ainsi il est bien clair que son bonheur peut devenir le nôtre. Jésus dira plus tard: "Bienheureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et la gardent" (Lc 11.28).

Si Dieu n'entre pas dans nos vies, elle portera peu de fruits pour la vie éternelle. Nous pouvons faire beaucoup de choses, construire des églises mais cela ne suffit pas, si Dieu n'est pas présent. Dieu ne désire pas en premier lieu de beaux édifices, notre argent, notre savoir-faire, nos connaissances. Ce qu'il désire, ce sont des cœurs prêts à écouter son message et déceler sa présence. Écouter les autres, leur permet d’exister. Si c’est  vrai pour chacun d’entre nous, c’est vrai aussi pour Dieu lui-même. Ainsi Marie se présente à l'ange comme  la servante du Seigneur. Elle a bien entendu son message, et lui donne sa réponse : « Je suis la servante du Seigneur. ». Attention, Dieu ne demande pas à Marie une obéissance aveugle, sans rien comprendre, mais une obéissance réfléchie, issue du dialogue entre elle et Dieu. C'est ça la foi, c'est ce dialogue entre les hommes et Dieu, cette relation qui s'intensifie au fil de l'échange.  La foi, ce ne sont pas des affirmations toutes faites à apprendre par cœur.

Vivre la foi, c'est entrer dans ce dialogue, dialogue entre la parole de l'ange, la parole de Dieu et ma vie. Dieu nous permet de lui poser des questions, de réfléchir à sa parole. La foi, c'est une vie à deux d'abord, Dieu et moi, une relation qui évolue, comme une relation humaine évolue et doit évoluer si elle ne veut pas mourir. Dieu a parlé à Marie par l’intermédiaire de l'ange. Dans son dialogue, Marie a posé des questions et donné sa réponse. Ce n'est pas interdit de parler à Dieu, de lui poser des questions. C'est le début d'un dialogue avec Lui.

Dieu a besoin des hommes pour exister au milieu d’eux. Nous avons besoin de Lui pour  donner vie et sens à tout ce qu’il nous a confié. Pour Lui, nous sommes de précieux partenaires. En aucun cas,  Il ne peut pas se passer de nous, comme il a eu besoin de Marie pour s’incarner en son fils Jésus. En cette période de Noël, le monde n’est pas d’abord suspendu aux décors et aux guirlandes de Noël, mais la rencontre  de Copenhague rappelle l’urgence de sauver la planète en danger. Les hommes qui la peuplent, ne peuvent pas survivre sans tenir compte des autres. Ainsi, le fossé toujours plus grand entre riches et pauvres, engloutira l’humanité si la justice, la fraternité, le respect et le soutien des plus fragiles n’est pas mise en œuvre. Il ne suffit pas de le dire, il faut le faire.

Notre prière aujourd’hui doit porter ce souci et nos efforts pour poursuivre notre route dans la confiance et dans la joie.

 

 

 

 

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8 décembre 2009 2 08 /12 /décembre /2009 09:01

3e dimanche Avent « C »  13 Décembre 09

1ère lecture : Sophonie3,14-18a                                                                                                             2ème lecture : St Paul aux Philippiens 4,4-7

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 3, 10-18

Les foules lui demandaient : « Que devons-nous faire ? »  Jean leur répondait : «Celui qui a deux vêtements, qu'il partage avec celui qui n'en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu'il fasse de même ! »  Des publicains (collecteurs d'impôts) vinrent aussi se faire baptiser et lui dirent : « Maître, que devons-nous faire ? ». Il leur répondit : « N'exigez rien de plus que ce qui vous est fixé. »  A leur tour, des soldats lui demandaient : « Et nous, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « Ne faites ni violence ni tort à personne ; et contentez-vous de votre solde. » Or, le peuple était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n'était pas le Messie.  Jean s'adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l'eau ; mais il vient, celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de défaire la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l'Esprit Saint et dans le feu. Il tient à la main la pelle à vanner pour nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier ; quant à la paille, il la brûlera dans un feu qui ne s'éteint pas. »  Par ces exhortations et bien d'autres encore, il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle.

« Que devons-nous faire?» Voilà une question qui est au cœur de l’existence humaine. Elle est d’autant plus importante quand nous sommes en période d’incertitude. Ainsi l’adolescence est une période d’essai et d’apprentissage pour chercher ce qui correspond le mieux aux qualités d’un jeune et aux besoins de la société.  De même, des jeunes adultes s’interrogent sur l’intérêt d’une vie de couple alors qu’ils voient de multiples échecs. Où mettre sa confiance ? Est-ce opportun d’avoir des enfants quand l’économie marche au ralenti ? Que devons-nous faire, c’est la question de tous les représentants du monde rassemblés à Copenhague ? Le réchauffement de la planète inquiète tout le monde. Il importe de trouver de bonnes solutions où chacun est impliqué. Les Eglises prennent aussi la mesure du problème. « Pour contribuer au succès du sommet de Copenhague (7-18 décembre), Benoît XVI invite à adopter un style de vie responsable et à respecter les lois de la nature. Il plaide pour que les « pauvres » et les « générations futures » soient au centre des mesures prises.                                                                                                       

Que devons-nous faire pour nous convertir, pour grandir en enfants de Dieu, pour devenir plus humains, pour réussir notre vie et bâtir une civilisation de l'amour ?

La conversion comporte nécessairement des actes concrets. Alors, que devons-nous faire ? D'abord cesser de « laisser faire ». Notre conscience fait souvent la sourde oreille aux dénonciations comme si nous ne pouvions être responsables des injustices à travers le monde. Nous connaissons bien les excuses susceptibles d'endormir nos consciences: « J'ai fait mon possible. J'ai travaillé toute ma vie. Mon argent, je l'ai gagné à la sueur de mon front. C'est ma propriété et c'est mon droit légitime. »

Que devons-nous faire? A cette question des soldats Jean-Baptiste répond : « Ne faites ni violence, ni tort à personnes ; et contentez-vous de votre solde. » Jean s’adresse alors à tous : « Moi, je vous baptiste avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus puissant que moi… » Par ces paroles, Jean nous demande de prendre au sérieux les petites choses de la vie qui sont à notre portée : la droiture, le respect, l’attention aux plus fragiles, le pardon… Ce ne sont pas des banalités, ils conditionnent la venue du Messie, la Bonne Nouvelle. Et cette Bonne Nouvelle nous avons à la partager au plus grand nombre possible, comme nous y invite Paul : « que votre sérénité soit connue de tous les hommes. »                                                                                                                        

Un proverbe russe dit : "Partage ton pain, il diminue. Partage ta joie, elle augmente." Le temps de l'Avent offre de multiples lieux d'engagement, de partage et de communion avec les plus pauvres. Par exemple, plusieurs sont impliqués dans les diverses campagnes de  Noël ou les campagnes de financement avec des organismes d'entraide. Notre joie augmente quand elle est partagée. On pourrait dire la même chose de beaucoup d'autres richesses, que chacun possède, même le plus pauvre : nos bonnes idées, nos paroles d'amitié, notre espérance, nos bons souvenirs et nos expériences de vie. Tous ces trésors grandissent dans le partage. Ce que nous avons de plus précieux dans notre monde, c'est notre temps. Lui aussi s'enrichit quand nous le partageons. Le temps donné aux autres, c'est du temps gagné, du temps qui se transforme en joie de vivre.

Chaque fois que nous acceptons de partager, nous faisons grandir la joie en nous et autour de nous. C'est là le sens de la fête de Noël que nous célébrerons dans quelques jours. Dieu se fait tout proche et vulnérable comme un enfant. Dieu est avec nous, et il trouve sa joie d'être au milieu de nous comme nous le rappelait le prophète Sophonie: "Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour. "

Nous avons tous besoin de ces petits clins d'œil de bonheur pour garder bien présentes en nous nos raisons d'espérer et de poursuivre notre chemin dans la confiance.                                                   

 Pour croire que demain sera peut-être meilleur qu'aujourd'hui.                                             Alors, que devons-nous faire ?                                                                                                       Alors... que ferons-nous?

 

 

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3 décembre 2009 4 03 /12 /décembre /2009 09:47

2e dimanche de l'Avent « C » – 6 Décembre 09

 

1ère lecture : Livre de Baruc 5,1-9

2ème lecture :St Paul aux Philippiens 1,4-6.8-11

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 3, 1-6

 

L'an quinze du règne de l'empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode prince de Galilée, son frère Philippe prince du pays d'Iturée et de Traconitide, Lysanias prince d'Abilène,  les grands prêtres étant Anne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, fils de Zacharie.

Il parcourut toute la région du Jourdain ; il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés, comme il est écrit dans le livre du prophète Isaïe :

A travers le désert, une voix crie : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les routes déformées seront aplanies; et tout homme verra le salut de Dieu.

 

En relisant l'évangile d'aujourd'hui, je me disais: « Le monde n'a pas tellement changé, le cœur de l'homme est toujours aussi replié sur lui-même. » Le monde de l'an 28-29 de notre ère semble apparemment en ordre. Tous les grands personnages politiques et religieux sont à leur poste, accrochés à leur pouvoir et à leurs intérêts - Tibère, Ponce-Pilate, Hérode, Philippe, Anne et Caïphe. Ils sont isolés dans leur palais, à l'abri des cris « des mal foutus ». Un monde en équilibre grâce à plein de compromissions et en même temps traversé par toutes sortes d'injustices. Pas de place pour la femme. Les hommes occupent tout l'espace. Le pouvoir se concentre entre les mains de quelques privilégiés, le petit peuple, lui, est écrasé comme du bétail. Les intérêts économiques et politiques seuls comptent. On ne vit que pour exercer le pouvoir, non pour bâtir ensemble un projet de société. Un monde imperméable. Le monde de toujours et d'aujourd'hui. Ça n'a pas tellement changé, on va même plus loin en administrant le monde de la santé, de l'éducation, des services publics à la manière des grandes entreprises qui n’ont comme but que ce qui rapporte de l‘argent. Tout ce qui est humain, tout ce que la société voulait assurer comme équilibre de vie à chaque  citoyen est devenu quantité négligeable voire méprisable.

Cependant, il y a un mais... La Parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, fils de Zacharie. Aujourd'hui, elle est adressée à chacune et chacun d'entre nous dans notre quotidien. Dans le désert, pas dans les cocktails, pas dans les vernissages, pas dans les bals, pas dans les capitales, pas dans les officines du pouvoir, pas au grand monde, mais dans la place laissée libre à tout vent.  Dans le désert, dans le silence, là on peut entendre une autre voix que celle de l’autorité, là où l’impensable est possible. Dans ce monde où on étouffe, il y a toujours une espérance de salut offerte, et l’Evangile, la Bonne Nouvelle en est une qui mérite toute notre attention : « A travers le désert, une voix crie : préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route. » C’est en retroussant nos manches pour permettre la fraternité que chacun peut vivre de l’amour de Dieu. Quand le prophète Isaïe parle du chemin du Seigneur, il parle de la venue de l’Amour de Dieu au milieu de son peuple.

La Bonne Nouvelle nous vient de Jean Baptiste, un homme qui n'a pas été récupéré par le pouvoir, il est comme une fleur du désert, un trublion des puissants de l’époque. Il nous révèle que le monde est comme un grand chantier  où chacun doit s’engager. Un chantier qui commence chez-moi,  par l'accueil de mes semblables.  Jean parcourt le pays, il fait du porte à porte, du cœur à cœur, il casse les murs, il crée un monde de fraternité. Oui Jean Baptiste invite à la conversion des cœurs et des mentalités.

Ce baptême proclamé par Jean, comme le baptême de tous les chrétiens est un engagement à mettre l’Amour de Dieu en valeur. Cet Amour est à l’œuvre au milieu de son peuple, encore faut-il le reconnaître.

Osons poser un regard de confiance sur le monde, sur les autres, sur nous-mêmes. Changeons notre regard pour déceler en chacun un reflet de la beauté de Dieu. Tous les  regards de mépris n’ont pas droit de citer pour cet amour.

Les échos suscités par le vote Suisse contre les Minarets ont réveillé chez beaucoup des réflexes de peur et de haine qui faussent les relations à l’égard de l’Islam. Le Minaret est une œuvre architecturale que de nombreux touristes visitent. Par contre, les « rognes » sont  ravivées en permanence par l’actualité. Le port du voile et de la burka marque une différence de coutumes et creuse un fossé de méfiance. Les méfaits de quelques jeunes délinquants dans nos quartiers entraînent à généraliser la culpabilité de la jeunesse musulmane, alors qu’ils ont besoin de travail, de confiance, de respect comme tous nos jeunes. Pour s’en rendre compte, il suffit de repenser à toutes les blagues qu’on reçoit et qu’on diffuse, soi-disant pour rire, et avec ça, on remet en cause la fraternité. En effet il est plus facile de réveiller la méfiance et le mépris que de favoriser la compréhension et le vivre ensemble. Laissons-nous désarmer pour accueillir toute personne dans le respect, la gratuité,  et la confiance.

Osons mettre au sommet de notre échelle de valeur la dignité  de chaque personne créée à l'image de Dieu, appelée à lui ressembler. En Jésus, né à Bethléem un jour de notre histoire, Dieu s'est livré à nous dans la confiance la plus totale. Son amour a pris le visage d'un petit enfant désarmé pour nous ouvrir un nouveau chemin de confiance.

Osons suivre Jésus, petit enfant sans défense, qui nous a ouvert un chemin  d'amitié humblement offert  à toutes les bonnes volontés. Tous ceux qui s’investissent pour donner aux enfants démunis les moyens d’exister et de grandir connaissent quelque chose de la gratuité de l’amour de Dieu.  Le 20 novembre 2009, la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE), le traité international le plus ratifié au monde, vient de fêter ses 20 années d’existence. Nous pouvons nous en réjouir, sans oublier tout ce qui reste à faire pour connaître et faire connaître les droits des enfants. Osons croire que nous pouvons tous ensemble faire un bout de chemin vers ce royaume de Dieu.

La Parole de Dieu m'est toujours adressée et elle me vient à travers les cris de ceux et celles qui attendent d'être écoutés, qui ont besoin d'être écoutés et soutenus. Est-ce que je sais encore accueillir cette Parole dans les réalités d’aujourd’hui? Il faut  aplanir la route, combler les ravins... Tout est toujours possible. Mais, il y a un mais... Si tu veux... si je veux...

 

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