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24 juin 2010 4 24 /06 /juin /2010 09:12

13e dimanche ordinaire « C » 27 juin 10

Première Lecture :        1Rois 19, 16, 19–21

Deuxième Lecture :       Galates 5, 1, 13–18

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 9, 51-62

 

Comme le temps approchait où Jésus allait être enlevé de ce monde, il prit avec courage la route de Jérusalem. Il envoya des messagers devant lui ; ceux-ci se mirent en route et entrèrent dans un village de Samaritains pour préparer sa venue. Mais on refusa de le recevoir, parce qu'il se dirigeait vers Jérusalem.

Devant ce refus, les disciples Jacques et Jean intervinrent : " Seigneur, veux-tu que nous ordonnions que le feu tombe du ciel pour les détruire ? " Mais Jésus se retourna et les interpella vivement. Et ils partirent pour un autre village.

En cours de route, un homme dit à Jésus : " Je te suivrai partout où tu iras. " Jésus lui déclara : " Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l'homme n'a pas d'endroit où reposer la tête. " Il dit à un autre : "Suis-moi. " L'homme répondit :" Permets-moi d'aller d'abord enterrer mon père. " Mais Jésus répliqua : " Laisse les morts enterrer leurs morts. Toi, va annoncer le Règne de Dieu."

Un autre encore lui dit : " Je te suivrai, Seigneur ; mais laisse-moi d'abord faire mes adieux aux gens de ma maison. " Jésus lui répondit : " Celui qui met la main à la charrue et regarde en arrière n'est pas fait pour le Royaume de Dieu. "

 

« Comme le temps approchait où Jésus allait être enlevé de ce monde, il prit avec courage la route de Jérusalem ».

Sur cette route qui le menait à son Père, Jésus rencontrera la croix. Même la peur de la mort ne le fera pas devier. Or curieusement, ce Jésus attire : voici trois hommes qui se présentent. Ils sont prêts à suivre le Maître sans bien savoir où il va. A l'un, qui lui dit : "Je te suivrai partout où tu iras", il répond que "les renards ont une tanière, les oiseaux un nid, mais que le Fils de l'homme n'a pas d'endroit où reposer sa tête." Au deuxième qui veut d'abord aller enterrer son père, il répond par cette phrase énigmatique: "Laisse les morts enterrer leurs morts", et au troisième qui veut d'abord faire ses adieux à sa famille, Jésus commande de ne pas regarder en arrière. A chacun il souligne une difficulté qui peut devenir un empêchement à l’objectif premier qui est de le suivre.                                                                                                Chemin faisant, il interpelle tous ceux qui veulent bien l’écouter. A chacun il demande de  développer ses qualités pour les mettre aux services des autres. Et au fur et à mesure, les uns et les autres annoncent toutes les bonnes raisons qui les empêchent de le suivre.  Aujourd’hui, nous sommes dans une situation semblable, les plus beaux projets sont toujours contrariés par des empêchements dont il faut faire l’inventaire. Les connaître, c’est mesurer le pour et le contre ; c’est donc aussi vérifier si cela correspond à notre objectif. Il suffit de repenser à tout ce qui a été dit autour de l’équipe des « Bleus ».

Jésus ne minimise pas les difficultés à le suivre. Il respecte la liberté, et fait appel à la conscience de chacun. En faisant des propositions, Jésus invite ses disciples à se déterminer sans parler à la légère. N’avons-nous pas  nos excuses et nos empêchements pour le suivre ? Il y a toujours beaucoup de calcul dans nos manières de répondre à toutes les sollicitations. Que chacun regarde ses réflexions quand il est sollicité par des membres de sa  famille, par des associations, par des syndicats, et par l’Eglise. Il y a les arguments avancés qui ne font que suivre des façons de faire, ce qui est bien vue pour se justifier et se situer du bon côté.

Et puis, il y a nos vraies motivations, celles qui sont le moteur de notre existence, ce pourquoi on est prêt à s’investir et à risquer sa vie. Ce qui plaît à Jésus, c’est d’être vrai, libre et responsable dans tout ce que nous entreprenons.  N’a-t-il pas dit : « Je suis le chemin, la Vérité et la Vie. »  Jn 14

Ces trois hommes, ces trois anonymes de l'évangile, c'est vous, c'est moi, à qui le Christ s'adresse ce matin. Son message peut nous sembler dur - et il l'est en effet -, mais, en y réfléchissant un peu, nous nous apercevons qu'il est le seul chemin possible pour accéder à la liberté. Jésus nous invite à prendre courageusement notre vie en main pour lui donner sens et valeur.                                                                                                                                 Pour cela, il faut des renoncements. On ne renonce à quelque chose que pour acquérir quelque chose de plus important. Le renoncement est la condition nécessaire de la liberté. Et le Christ nous propose la liberté. Le premier degré de la liberté, nous dit-il aujourd'hui, c'est de ne pas avoir de "fil à la patte." Pas même un "lieu où reposer sa tête." Donc, indépendance vis-à-vis des "terriers" et des "nids". Combien d'hommes sont emprisonnés par une maison, une situation, des biens matériels, un poste envié, « un parachute doré » qui paralysent tout au lieu d’être une aide et une libération.

Aujourd’hui, devant tant de scandales et d’enrichissements outranciers, beaucoup de citoyens s’inquiètent des conséquences des nouvelles mesures sur leur retraite. Les manifestations du 24 juin illustrent cette inquiétude.  Elle est partagée par un grand nombre de personnes qui vivent déjà au bord de la misère. A titre d’exempte : l’augmentation du prix du gaz en France, alors qu’il est en baisse au niveau mondial, a fait 10 000 coupures en 2008 et 100 000 en 2009, il y a déjà 110 000 de janvier à mai et on prévoit 300 000 pour l’année 2010. (RL du 24 06 ) Ces chiffres ne disent pas toute la souffrance vécue dans de nombreuses familles. Même si un certain nombre d’entre nous ne se croient pas touchés pour le moment, peuvent-ils rester indifférents à toutes ces souffrances ?

Sur le chemin qui le mène à Jérusalem, Jésus est très accueillant et compatissant à l’égard de toutes les misères qu’il rencontre. Jésus nous présente le visage d’un homme constamment en marche, résolument tourné vers l’avenir, heureux d’aller à la rencontre de la vie, passionné par le mystère de ce monde.  Suivre Jésus, c’est prendre le même chemin avec la même attention. C'est ce que nous souhaitons à tous les chrétiens. Et en particulier à ceux qui recevoir ces-jours-ci l'ordination sacerdotale et diaconale.

 

 

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17 juin 2010 4 17 /06 /juin /2010 09:23

                        12° dimanche du Temps de l’Eglise « C » - 20 juin 10

Première Lecture : Zacharie 12, 1–11; 13 1

Deuxième Lecture : Galates 3, 26–29

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc  9, 18-24

 

Un jour, Jésus priait à l'écart. Comme ses disciples étaient là, il les interrogea : «Pour la foule, qui suis-je ? » Ils répondirent : « Jean Baptiste ; pour d'autres, Élie ; pour d'autres, un prophète d'autrefois qui serait ressuscité. » Jésus leur dit : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Pierre prit la parole et répondit : «Le Messie de Dieu. » Et Jésus leur défendit vivement de le révéler à personne, en expliquant : « Il faut que le Fils de l'homme souffre beaucoup, qu'il soit rejeté par les anciens, les chefs des prêtres et les scribes, qu'il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite. » Jésus disait à la foule : « Celui qui veut marcher à ma suite, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix chaque jour, et qu'il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi la sauvera. »

Et si ce matin, nous avions à répondre à la même question que Jésus pose à ses disciples : « pour vous qui suis-je ? » Chacun, avec son expérience, ses questions, ses recherches peut répondre à sa façon.

Les uns diront : Jésus est l’exemple de l’homme libre qui ne se laisse influencer ni par la menace, ni par la flatterie. Il parle en homme qui a autorité : « Amen, Amen, je vous le dis… » Et ce qu’il dit, est vrai ! C’est une parole qui tranche sur beaucoup de discours officiels.

 D’autres diront : Jésus est l’homme qui a su faire de sa vie un don d’amour pour les autres.  Il a pris soin des malades, des pauvres et de tous les marginaux de la société. En cela, il est leur seule espérance : « Il n’y a pas de plus grandes preuves d’amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. »

Pour beaucoup, Jésus fait partie de cette longue chaîne d’hommes exceptionnels de tous les temps qui ont consacré leur vie à défendre les droits des pauvres et des opprimés : « j’ai eu faim…j’étais un étranger… j’étais nu… et tu m’as donné à manger, tu m’as accueilli, tu m’as habillé… »

Et puis, reconnaissons que pour un certain nombre de baptisés, Jésus est un personnage illustre et exceptionnel, fondateur de leur religion.  Mais pour le croyant, Jésus est d’abord le Fils du Dieu vivant, mort et ressuscité. Dieu mêlé à l’histoire humaine !

Jésus accepte que ceux qui le suivent de loin puissent dire : « C’est Jean-Baptiste…  Elie… ou un grand prophète. », Mais de la part de ses proches collaborateurs, il en demande un peu plus : «Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Pierre  proclame le lien qui l’unit à son Maître. « Tu es le Messie de Dieu ». Jésus accepte l’expression de Pierre tout en refusant de le « révéler à personne ». Pour la raison qu’elle ne pouvait pas être bien comprise.

Quant à lui, Jésus se présente comme le serviteur souffrant, annoncé par le prophète Isaïe. Il sera méconnu, rejeté par les puissants de ce monde, il va souffrir, il va être exécuté sur une croix sans jamais faillir à sa mission. Nous rêvons d’un Dieu possessif, puissant, dominateur…alors qu’il se présente à nous : dépouillé, humble, vulnérable, effacé… « Il passa au milieu d’eux… »

Concrètement aujourd’hui, essayons de retrouver cet esprit de Jésus dans les événements qui marquent notre temps. En France, la période des examens pour les élèves, et les négociations pour la retraite. Et au niveau mondial, le foot en Afrique du Sud qui mobilise beaucoup d’attention. Sans oublier les points chauds, comme la Palestine, l’Afghanistan et ses richesses, la pollution des océans et l’extermination de certains poissons…. Comme au temps de Jésus, la vie humaine est tributaire de nombreux paramètres. Souvent les meilleures intentions sont annoncées mais en même temps, beaucoup se servent sans gêne au détriment de la planète. Et les scandales dans ce domaine ne manquent pas. Jésus a payé de ses efforts et de sa vie pour que les plus fragiles retrouvent une place au milieu de leurs frères. Et il nous redit : « Celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi la sauvera. »        Quel rôle allons-nous jouer devant tous ces événements du monde ? Va-t-on se contenter de ce que disent les médias ou essayer de comprendre ce qui arrive aux plus fragiles engagés dans ces  événements ? 

C’est une exigence de réflexion, de partage, de compréhension, de lecture qui ne se contente pas de réponse sans suite. Etre disciple du Christ, c’est prendre sa suite, c’est renoncer à ses satisfactions immédiates pour rejoindre les préoccupations de Jésus. Alors il sera pour nous : Fils de Dieu.

N’a-t-il pas donné priorité aux plus faibles et aux plus petits pour leur redonner confiance en l’avenir ?  Ainsi, dans les écoles de guides de haute montagne, il y a une exigence absolue pour la sécurité : c’est de régler le rythme et les capacités du groupe sur le plus faible. Dans nos sociétés, on est arrivé à l’objectif opposé, à savoir éliminer le « maillon faible ». N’est-ce pas la source de nombreuses misères qui s’ajoutent à tant d’autres ?

 

« Pour vous, qui suis-je ? »

En réponse à la question que Jésus nous pose, oserions-nous lui dire ce matin : « Tu es celui qui nous aimes…… Tu es celui qui veut l’homme vivant, debout, heureux……. Tu es celui qui valorises les plus fragiles et qui offres une chance à chacun…. Tu es le Dieu de la vie….. Tu comptes aussi sur nous… »

« Oui Seigneur, nous croyons, mais fais grandir en nous la FOI. »

 

 

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10 juin 2010 4 10 /06 /juin /2010 17:49

 

11e Dimanche ordinaire « C »  13 Juin 10

 

Première Lecture :         2Samuel 12 7–10, 13

Deuxième Lecture :       Galates 2 16–21

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 7, 36-50

 

Un pharisien avait invité Jésus à manger avec lui. Jésus entra chez lui et prit place à table. Survint une femme de la ville, une pécheresse. Elle avait appris que Jésus mangeait chez e pharisien, et elle apportait un vase précieux plein de parfum. Tout en pleurs, elle se tenait derrière, et ses larmes mouillaient les pieds de Jésus. Elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers et y versé le parfum.

En voyant cela, le pharisien qui avait invité Jésus se dit en lui-même : « Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et ce qu’elle est : une pécheresse. »

Jésus prit la parole : « Simon, j’ai quelque chose à te dire. – Parle, Maître. » Jésus reprit : « Un créancier avait deux débiteurs ; le premier lui devait cinq cents pièces d’argent, l’autre cinquante. Comme ni l’un ni l’autre ne pouvait rembourser, il remit à tous deux leur dette. Lequel des deux l’aimera davantage ? » Simon répondit : « C’est celui à qui il a remis davantage, il me semble. – Tu as raison » lui dit Jésus.

Il se tourna vers la femme en disant à Simon: «  Tu vois cette femme? Je suis entré chez toi, et tu ne m'as pas versé d'eau sur mes pieds ; elle, elle les a mouillés de ses larmes et essuyés avec ses cheveux. Tu ne m'as pas embrassé ; elle, depuis son entrée, elle n'a pas cessé d’embrasser mes pieds. Tu ne m'as pas versé de parfum sur  la tête ; elle, elle m’a versé un parfum précieux sur les pieds. Je te le dis: si ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés, c’est à cause de son grand amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour. »

Puis il s’adressa à la femme : « Tes péchés sont pardonnés. » Les invités dirent : « Qui est cet homme, qui va jusqu’à pardonner les péchés ? » Jésus dit alors à la femme : «  Ta foi t’a sauvé. Va en paix ! »

 

Jésus est invité chez Simon le pharisien, comme chacun peut être invité chez des proches. Ce jour là, Simon avait invité un bon nombre de ses amis. C’était pour lui, l’occasion d’une belle rencontre et de s’entretenir avec lui sur bien des sujets. Les conversations étaient à peine engagées, lorsqu’une femme de la ville, en pleurs, vient se mettre aux pieds de Jésus. La plupart d’entre eux, connaissant sa renommée, étaient scandalisés. Le pharisien pensait que Jésus était suffisamment lucide pour voir qui le touchait. Alors Jésus, sans lui faire de reproche, l’interroge. Il lui demande son avis sur une remise de dette et l’amour qui en découle. Et Simon répond avec sagesse. Puisqu’il est capable de voir juste, Jésus lui rappelle gentiment les règles de l’hospitalité : laver et essuyer les pieds, embrasser et parfumer son invité. Il lui rappelle que cette femme a fait tout cela à sa place.  Puis s‘adressant à l’ensemble des invités, il rappelle que ses péchés sont pardonnés à cause de son grand amour. Jésus n’entre pas dans la discussion sur les péchés de cette femme. Par contre, il rappelle que seul l’amour peut entraîner le pardon. En concluant que celui à qui on pardonne peu, montre peu d’amour. Mais en disant à cette femme : « tes péchés sont pardonnés » il provoque tollé et incompréhension. 

Nous voilà en présence de deux personnes qui admirent Jésus et cherchent à mieux le connaître. Luc, l’évangéliste a voulu certainement provoquer les réactions de ses lecteurs, et les nôtres aussi aujourd’hui. D’un côté, cette femme de mauvaise renommée trouve grâce aux yeux de Jésus  parce qu’elle a été retournée par son enseignement. D’autre part ce pharisien exemplaire reste enfermé et prisonnier de son image. Autrement dit, suivre Jésus exige une forme de liberté capable de dépasser tous les préjugés.

A l’image des invités, nous aussi nous pouvons nous contenter du « qu’en dira-t-on », des bienséances, des habitudes, alors que toutes les rencontres sont aussi des chances nouvelles d’un nouveau départ, d’une meilleure compréhension. Trop souvent on se contente de rajouter du mécontentement à celui qui est mécontent, de la rogne à celui qui enrage, de la méfiance à celui qui ne partage pas. C’est exactement le contraire de l’Evangile. Jésus nous invite à entrer dans une nouvelle démarche qui donne priorité aux faibles, aux marginaux, aux exclus qui sont aussi ses frères. Le pardon est au cœur de cette démarche. Il concerne autant celui qui le donne que celui qui le reçoit. Le pardon fait place à l’amour qui est Esprit de Dieu en chacun. Aussi, le pardon ne peut pas se contenter de belles paroles, il se vérifie à l‘attention renouvelée et aux actes posés. Chacun peut mesurer les difficultés pour franchir des étapes nouvelles dans la compréhension et dans la réconciliation.

Nous pensons aux Israéliens et Palestiniens qui entendent en permanence les pires horreurs les uns sur les autres. Et régulièrement des crimes et des attentats semblent confirmer l’impossibilité de s’entendre. Pourtant dans chaque camp, des voix s’élèvent pour  rappeler cette possibilité. Construire des ponts au lieu des murs ne peut être compris que par ceux qui cherchent des chemins de paix et de pardon.                                                                    Si nous ne sommes pas animés par cette conviction, rien de neuf ne pourra naître. D’où l’expression et l’admiration de Jésus à l’égard de cette femme : « Ta foi t’a sauvé. Va en paix ! » Cette même phrase n’est-elle pas destinée à nous tous aujourd’hui dans la mesure où nous entrons dans la même démarche.

 

 

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3 juin 2010 4 03 /06 /juin /2010 08:29

Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ « C » 6 juin 10

 

 

Première Lecture : Genèse 14 18–20

 

Deuxième Lecture : 1Corinthiens 11 23–26

Je vous ai moi-même transmis ce que j’avais reçu et qui venait du Seigneur : la nuit où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, rendit grâce et le partagea en disant : »Ceci est mon corps donné pour vous, faites ceci en mémoire de moi ». De même pour le calice après le repas ; il dit : « Ce calice est la nouvelle alliance grâce à mon sang. Toutes les fois que vous la boirez, vous le ferez en mémoire de moi ». Voyez donc : toutes les fois que vous mangez ce pain et buvez ce calice, vous proclamez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne.

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc : Lc 9, 11b-17

 

Jésus parlait du règne de Dieu à la foule, et il guérissait ceux qui en avaient besoin.

Le jour commençait à baisser. Les Douze s'approchèrent de lui et lui dirent : «Renvoie cette foule, ils pourront aller dans les villages et les fermes des environs pour y loger et trouver de quoi manger : ici nous sommes dans un endroit désert. »

Mais il leur dit : « Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Ils répondirent : « Nous n'avons pas plus de cinq pains et deux poissons... à moins d'aller nous-mêmes acheter de la nourriture pour tout ce monde. » Il y avait bien cinq mille hommes. Jésus dit à ses disciples : « Faites-les asseoir par groupes de cinquante. »

Ils obéirent et firent asseoir tout le monde. Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il les bénit, les rompit et les donna à ses disciples pour qu'ils distribuent à tout le monde. Tous mangèrent à leur faim, et l'on ramassa les morceaux qui restaient : cela remplit douze paniers.

 

 

Ce soir là, la veille de sa mort, Jésus confie à ses apôtres ce qu’il a de plus cher : son testament appuyé sur sa présence vivante à travers l’histoire humaine. : « Prenez et mangez en tous, ceci est mon corps…faites ceci en mémoire de moi… » Le Christ a l'art de dire des choses profondes avec les mots et les images les plus simples. Il sait que le pain est le symbole de tout ce qui nourrit  et fait grandir l'homme. Il sait aussi la place du vin dans nos fêtes.

S'il avait vécu dans une autre culture, sous d'autres tropiques, il aurait probablement évoqué le riz, le manioc ou le maïs.

Jésus connaît bien toutes les faims profondes de l'homme.

Faim physique, bien sûr ! Mais aussi faim d'amour, d'aimer et d'être aimé.
Faim de justice, de dignité, de liberté, de paix, de confiance, de fraternité. Faim de bonheur.

Faim de trouver un emploi stable, durable. Faim de trouver un sens à sa vie.

Jésus, Lui, se présente comme le pain de vie capable de rassasier toutes nos faims humaines. "Je suis le pain Vivant. Qui vient à moi n'aura plus jamais faim. Qui croit en moi n'aura plus jamais soif."

Lorsque nous participons à l’Eucharistie, nous utilisons les mêmes mots : Corps et Sang du Christ, Communion…mais le contenu n’est-il pas différent pour chacun de nous selon son histoire, son vécu, sa foi ? Jésus prit du pain et du vin : des aliments qui n’existent pas dans la nature. Ne sont-ils pas le résultat du don de Dieu et du travail des hommes ? Au cœur de l’Evangile de ce jour, Jésus coupe court à toutes solutions de facilités. Contrairement aux douze qui suggèrent de renvoyer la foule, Jésus leur dit : « Donnez-leur vous-mêmes à manger ». Ensuite, il leur propose de s’organiser par groupe de cinquante. Devant le miracle de l’Evangile, où un échange merveilleux nourrit toute une foule, nous risquons d’être plus à l’affût de gestes magiques qui pourraient nous  épater. La grande merveille de cette rencontre, c’est que chacun s’est senti concerné par le besoin d’ouvrir son sac pour partager la nourriture avec les autres.

En ce jour de la fête du Corps du Christ, on peut se demander ce que nous avons fait de ce repas du Seigneur! Ne l'avons-nous pas souvent réduit à un simple rite religieux assez formel ? Une adoration  théorique et aseptisée sans lien concret avec la vie et les besoins des hommes de ce temps ? Alors que Jésus est toujours au plus prêt des besoins réels des hommes.

Et de plus, vivant au sein d'une société d'abondance, nous risquons de ne plus bien voir la nécessité du geste de Jésus : rompre et partager le pain. Depuis les semailles jusqu'à cette table, ce pain est aussi le symbole de la vie et de l'histoire de l'homme. Ce pain représente, à lui seul, la fécondité et les richesses de la terre, la fraîcheur de l'eau et la chaleur du soleil, le savoir-faire de l'artisan, l'intelligence de l'ingénieur, la responsabilité des chefs d'entreprises, la solidarité des travailleurs, le cœur et la sueur de l'homme qui maîtrise et transforme la terre. Dieu n’exclut personne dans la confection et le partage de ce pain. Malgré ce projet de Dieu pour l’humanité, combien d’humains sont mis en marge de la société : enfermés dans des ghettos comme la bande de Gaza où un million et demi de palestiniens sont enfermés dans une prison à ciel ouvert ; tous les sans papiers enfermés dans des centres de rétention, et tant d’autres goulags qui ne disent pas leur nom.

Le pain est l l'espérance des pauvres, l'angoisse des chômeurs, la révolte et le cri des affamés, les luttes et les souffrances des paysans qui, dans certaines régions sont spoliés de leur terre par les grands propriétaires ou les multinationales.

Célébrer le repas du Seigneur ce n'est donc pas assister à un souper aux chandelles ou à une simple cérémonie du souvenir. Ce repas est subversif ! Parce qu'il nous engage à revivre tous les gestes libérateurs du Christ, à risquer, comme lui, notre vie sur les chemins de l'homme.

Comment pourrions-nous par exemple rompre et partager le pain avec le Christ en laissant mourir de faim les trois quarts de l'humanité !  Célébrer le repas du Seigneur, c'est entrer, jour après jour, dans la logique de son amour, faire mourir en nous tout ce qui nous empêche d'aimer, de partager, de vivre. Aujourd’hui, ouvrant notre sac comblé des dons de Dieu pour les partager.

Dans ce repas du Seigneur, l'Eglise redécouvre ce qu'elle est et ce qu'elle doit devenir: la vie, la table de Dieu offerte à tous les hommes.

 

 

 

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27 mai 2010 4 27 /05 /mai /2010 17:48

TRINITE  « C » 30 Mai 10

Première Lecture :      Proverbes 8, 22–31

Deuxième Lecture :    Romains 5, 1–5

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  16, 12-15

 

À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : «J’aurais encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous n’avez pas la force de les porter. Quand il viendra, lui, l'Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité tout entière. En effet, ce qu'il dira ne viendra pas de lui-même : il redira tout ce qu'il aura entendu ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître. Il me glorifiera, car il reprendra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. Tout ce qui appartient au Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : Il reprend ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. »

 

Un jour ou l’autre, nous avons tous fait l’expérience de la faiblesse du langage  pour exprimer quelque chose de très important.  Il nous est difficile de trouver les mots pour exprimer la densité d’une expérience, d’un amour, d’une rencontre, d’un partage. Parfois la poésie, une parabole, la musique, la peinture, l’art en général peuvent prendre le relais de nos limites de langage et exprimer autrement tout ce que nous ressentons vraiment.
            L’expérience chrétienne se heurte à la même difficulté lorsqu’il s’agit de rendre compte de sa foi, de son Dieu. Le langage ne suffit pas. Toutes les formes de témoignage d’autrui  viennent au secours de nos limites.  Et des témoins, par leur vie, mettent en valeur certains aspects : « C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres, que l’on reconnaîtra que vous êtes mes disciples. »  Le courage et l’audace de certaines personnes engagées au service de leurs frères sont plus parlant de ce qui leur tient à cœur, que tous les beaux discours. Ainsi, il est facile de souhaiter une Retraite décente à ceux qui ont travaillé dur toute leur existence. Par contre, se mobiliser, s’engager, trouver des moyens pour défendre leurs droits peut paraître impossible. Or, ce n’est que justice à rendre à ceux qui ont travaillé toute leur vie. Pourtant, combien de veuves de mineurs vivent dans la misère ? Combien de salariés à la retraite subissent la misère et sont incapables de payer un loyer correct ? Et pendant ce temps là, des créneaux protègent de façon confortable  des catégories de privilégiés, sans parler des paradis fiscaux qui sont les véritables cancers pour nos sociétés. Les manifestations de ce jeudi mettent la question des retraites au cœur du débat social. Il ne s’agit pas de rajouter des paroles aux paroles, mais de soutenir les droits inaliénables. Il ne faut pas  se justifier, mais rendre justice. En cela, l’Esprit de Dieu nous parle aujourd’hui. Chrétiens, à quoi allons-nous être attentifs au milieu de tous ces débats contradictoires ?

 

Que pouvons-nous retenir aujourd’hui ?

A la lumière de la Ste Trinité, nous découvrons que l’homme, créé à l’image de Dieu, est un être de relation qui a besoin d’aimer, d’être aimé, d’échanger pour devenir un homme. C’est pourquoi la solitude, le drame du chômage par exemple, qui touche des millions d’hommes et de femmes de par le monde, ne peut pas être considéré comme un simple avatar socio-économique mais bien comme un crime psychologique, spirituel qui tue l’identité profonde de l’homme dans son besoin de créer, de donner et d’échanger.

A la lumière de la Ste Trinité, nous découvrons le fondement et les exigences de la fraternité universelle. Toute relation vraie, créatrice, suppose ce don total de soi, cet accueil respectueux de l’autre, cet échange confiant. – Si dans un couple, dans les relations internationales, dans une communauté, ce sont toujours les mêmes qui donnent, il n’y a pas de véritables relations humaines.  

A la lumière de la Ste Trinité, nous devons donc lutter, dans nos familles, au sein de la société et de l’Eglise , dans les relations entre peuples et entre cultures, contre toute forme de marginalisation, de domination ou de paternalisme qui, plus ou moins subtilement, méprise, écrase et engendre des êtres infantilisés ou assistés et non des Hommes debout.

Seul l’amour, à tous les niveaux des relations humaines, permet de donner sans asservir, et de recevoir sans s’aliéner. Ainsi, de nombreux retraités s’investissent gratuitement au service de leurs frères, de leur communauté et de la fraternité humaine.

 Chaque fois que nous donnons, que nous recevons, que nous échangeons avec amour, nous faisons l’apprentissage de l’amour qui se vit dans la Trinité, le Père, le Fils et l’Esprit !

Enfin, souvenons-nous, que dans sa célèbre icône de la Ste Trinité, le peintre russe Andrei Roublev nous montre les 3 personnes divines assises autour d’une même table, invitant l’homme à occuper la quatrième place. N’est-ce pas le mystère de notre eucharistie d’aujourd’hui où le Christ nous redit : « Si quelqu’un m’aime, mon Père l’aimera, nous viendrons chez lui et nous ferons chez lui notre demeure. »

 

Vous pouvez consulter, si le cœur vous en dit, les photos du pèlerinage en Terre Sainte et de la Chine sur GOOGLE : Blog de François Riehl

 

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20 mai 2010 4 20 /05 /mai /2010 10:09
                             PENTECÔTE  « C » 23 Mai 10

Première Lecture :      Actes 2 1–11

Deuxième Lecture :    Romains 8 8–17

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  14, 15-16.23b-26

 

À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Si vous m’aimez, vous resterez fidèles à mes commandements. Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : l'Esprit de vérité. Si quelqu'un m'aime, il restera fidèle à ma parole ; mon Père l'aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui. Celui qui ne m'aime pas ne restera pas fidèle à mes paroles. Or, la parole que vous entendez n'est pas de moi : elle est du Père, qui m'a envoyé. Je vous dis tout cela pendant que je demeure encore avec vous ; mais le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. »

 

Après l'Ascension de Jésus au ciel, nous trouvons ses disciples assidus à la prière, avec quelques femmes dont Marie, mère de Jésus. Et voici que l'Esprit Saint fait irruption dans la vie de ces premiers chrétiens pour les transformer en témoins crédibles de l'amour de Dieu. La religion n’est pas une façon d’échapper aux réalités de la vie. Comme nous le voyons dans le texte des Actes, les apôtres recherchaient la sécurité de la chambre haute, derrière des portes closes, mais l’Esprit Saint les obligea à sortir dans la rue. Les apôtres étaient enfermés parce qu’ils avaient peur. L’Esprit leur a donné le courage d’aller dans le monde et d’affronter les défis de la vie. La vie de l’Église c’est d’être un signe de l’amour de Dieu pour notre monde.

 

La Pentecôte, c’est le contraire de la Tour de Babel, là où les gens parlaient différentes langues et ne se comprenaient pas. L’Église a pour mission de témoigner de l’Evangile. Et pour cela, son premier souci, c’est de se faire entendre et se faire comprendre de tous, dans toutes les langues, dans toutes les cultures et dans toutes les situations. N’oublions pas que l’Evangile a une histoire de deux milles ans. Et il ne peut garder toute sa saveur que mêlé à l’existence de ceux à qui il s’adresse.  C’est ainsi que chacun peut répondre aux interpellations du Christ. En cela, l’Evangile est une nouveauté toujours d’actualité.

La fête de la Pentecôte nous rappelle que l’Esprit de Dieu est distribué largement à tous ceux qui veulent bien l’accueillir. La Bible nous parle de ce même Esprit à l’œuvre dès le début de la création. L’Esprit planait sur les eaux et a fécondé la terre. Grâce au souffle de l’Esprit, l’Homme surgit. Jésus nous garantit qu’après son départ, ce même Esprit du Père  est toujours à l’œuvre.

 

La Pentecôte nous invite à accueillir aujourd’hui l’Esprit qui nous donne le courage de vivre en chrétiens et elle nous enseigne les vraies valeurs de notre monde : la Vérité, la Justice, l’Amour, la Paix… L’Esprit de Pentecôte nous l’avons reçu par des signes tel que le Baptême, la Confirmation et les autres sacrements, mais nous lui faisons place aussi chaque fois que nous mettons un peu plus de Vérité, de Justice, d’Amour et de Paix dans nos vies. Ce qui se traduit concrètement dans le courage des engagements pour la Vérité, la Justice, la Paix. Chacun a reçu l’Esprit pour discerner le bien du mal, et apporter ses énergies et sa compréhension pour faire grandir les liens humains. Comment se fait-il que la crédibilité à l’égard de toutes les institutions qui font tenir debout notre société soit remise en cause ? Que ce soit les différentes organisations associatives, syndicales, politiques et ecclésiales ? Personne n’échappe à l’actualité de la confiance. On ne peut donner sa foi à quelqu’un qui cache ses vraies intentions. En effet, alors qu’on met en valeur les intentions considérées comme bonnes, on fait silence sur les trafics, les combines, les dessous de table et les arrangements secrets. C’est ce qui tue la crédibilité. C’est à croire qu’on éduque la jeunesse à tromper son monde pour obtenir les plus grands avantages. N’est-ce pas trop souvent le spectacle que donnent les grands de ce monde ? Comment se fait-il qu’avec tous les progrès techniques, il faille travailler plus qu’avant ? Comment se fait-il que malgré les progrès de la Justice, le fossé entre les riches et les pauvres ne cesse de s’agrandir ? Comment se fait-il, qu’après la deuxième guerre mondiale nous avons trouvé des réponses à la pauvreté, à la destruction grâce à la reconstruction, à la sécurité sociale et la santé publique, à l’éducation nationale, et les droits à la retraite ? Tous ces acquis ont amené un mieux être et un progrès inespéré pour toute la société. N’est-ce pas le résultat d’un travail en commun de tous les partenaires de la résistance à la deuxième guerre mondiale ?  Aujourd’hui, 65 ans après ces temps d’espérance, on ne parle plus que de déficits, de dettes, de faillites, de fermetures d’usines et de menaces pour les nouvelles générations.

 

L’Esprit de la Pentecôte a travaillé le cœur de ceux qui se sont investis dans ce grand chantier d’après guerre. L’Esprit de Pentecôte est toujours à l’œuvre aujourd’hui et nous interpelle. Il me semble que le spectacle des injustices qui scandalisent tant de nos concitoyens, est une  mise à nu de la Vérité. On ne peut pas continuer à faire semblant et à s’en tenir aux conventions. Il est devenu urgent de refuser les compromissions avec le mensonge, le trucage et avec toutes les formes de mépris, sinon on est complice.

A la suite du Christ il nous faut utiliser les moyens concrets que nous avons aujourd’hui pour que la Vérité éclate, que la Justice soit rendue aux fragilisés. La fraternité et la confiance sont le ciment du vivre ensemble. Chacun doit donner le meilleur de lui-même à l’autre. C’est à partir de ce que nous ferons que d’autres pourront reconnaître l’œuvre de l’Esprit Saint. Alors prions Dieu aujourd’hui, de nous éclairer sur notre façon de témoigner de son Amour pour tous les hommes.

 

Bonne fête de la Pentecôte.
François

 

D’ici quelques jours, vous pourrez visionner sur mon Blog les photos prises au dernier pèlerinage en Terre Sainte du 29 mars au 5 avril, et du deuxième voyage effectué en Chine : « Les Ethnies du Sud » du 5 au 17 mai.

 

 

 

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5 mai 2010 3 05 /05 /mai /2010 07:25

6e dimanche de Pâques « C » 9 Mai 10

 

1ère lecture : Actes des apôtres 15,1-2.22-29

2ème lecture : Apocalypse de St Jean 21,10-14,22-23

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 14, 23-29

 

Jésus lui répondit : « Si quelqu'un m'aime, il restera fidèle à ma parole ; mon Père l'aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui.  Celui qui ne m'aime pas ne restera pas fidèle à mes paroles. Or, la parole que vous entendez n'est pas de moi : elle est du Père, qui m'a envoyé. Je vous dis tout cela pendant que je demeure encore avec vous ; mais le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.

C'est la paix que je vous laisse, c'est ma paix que je vous donne ; ce n'est pas à la manière du monde que je vous la donne. Ne soyez donc pas bouleversés et effrayés. Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m'en vais, et je reviens vers vous. Si vous m'aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi. Je vous ai dit toutes ces choses maintenant, avant qu'elles n'arrivent ; ainsi, lorsqu'elles arriveront, vous croirez.

 

 

 

« C'est la paix que je vous laisse, c'est ma paix que je vous donne ; ce n'est pas à la manière du monde que je vous la donne ». La paix « à la manière du monde » est souvent un précaire équilibre de forces qui, un jour ou l'autre, en viennent à s'opposer à nouveau. La paix de Dieu est le fruit de l’Amour qui exige justice, respect du plus petit, fraternité. C’est l’œuvre de l’Esprit Saint promis par Jésus.

En notre monde troublé par les conflits et le déchaînement des haines aveugles, du chacun pour soi qui entraînent les pires catastrophes sur terre, il est important de vérifier de qui on est le soutien. Bien souvent on se laisse entraîner et enfermer dans les causes qui sont le contraire de la paix. Il suffit de regarder tout ce qui se passe dans la crise financière où la Grèce est devenue une cible, ou encore la catastrophe déclenchée par l’explosion d’une plate-forme pétrolière dans le golfe du Mexique, les craintes d’attentats qui se multiplient…. entraînant un sentiment profond de fragilité et d’impuissance. Il est plus facile de dénoncer les coupables que de chercher une meilleure façon de gérer les affaires. Et face à cela, le monde n’a rien d’autre à proposer que des illusions comme s’armer davantage ou s’isoler en construisant des murs, alors que les ponts et les chemins seuls permettent de se  rencontrer. Jésus, quant à lui, invite à chercher et à trouver des chemins de dialogue, de réconciliation et de partage. On court après l’argent, les économies, le cumul des avantages en oubliant l’essentiel de la vie qui est d’aimer.

Comme chrétiens nous ne sommes pas du tout déphasés par rapport aux événements qui surviennent et qui bousculent l’histoire des peuples, des nations, des familles, des quartiers. A moins que notre façon d’être chrétien soit à l’image de notre monde qui ne se laisse pas interpeler par l’Evangile et qui se laisse enfermer dans ses habitudes. Pour nous y aider, Jésus nous donne des repères. En effet, pour les chrétiens, l’Amour est au cœur de l’existence et ça change tout. C’est une énergie extraordinaire. Elle est gratuite et elle se développe quand elle est partagée. Par contre tous les autres moyens sont éphémères et pleins de limites. La force musculaire comme le pétrole, le charbon, l’uranium quand ils sont utilisés, ils s’épuisent et laissent des montagnes de déchets. Par contre, la Résurrection, qui est le résultat de l’Amour du Père, est une invitation à croire que ce souffle peut nous faire vivre et porter des fruits de paix, de justice….  «Si vous m'aimiez, vous seriez dans la joie » Le chrétien est dans le monde comme tous les humains où avec eux il doit utiliser les moyens mis à sa disposition ; mais parce que chrétien, il  est chargé d’une mission particulière, à savoir : transmettre l’Amour que Dieu nous porte. Il ne suffit pas seulement d’être baptisés mais aussi, être porteurs de Paix comme Jésus nous y envoie. 

Créer des occasions de paix, c’est créer des rencontres vraies.  A une époque où tant d'êtres sont déracinés, il est important de demeurer dans l'amour de quelqu'un pour affronter les traverses de la vie. C'est le prix de toutes les affections qui nous aident, si souvent, à reprendre souffle. Tout amour humain est fragile, voire inconstant, mais l’amour de Dieu nous est assuré.  A la suite de Jésus, quand nous nous sentons seuls ou désemparés, nous pouvons toujours nous tourner vers Dieu car, quoi qu'il arrive Dieu nous aime. Savoir cela doit rendre joyeux et peut nous émerveiller.

 

Prochain Wort zum Sonntag: la PENTECÔTE

 

 

 

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29 avril 2010 4 29 /04 /avril /2010 10:08

5° DIMANCHE DE PAQUES  « C » - 02 Mai 10

1ère Lecture : Actes 14 21–27

2ème lecture : Apocalypse 21 1–5

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean Jn 13, 31-33a.34-35

 

Au cours du dernier repas que Jésus prenait avec ses disciples, quand Juda fut sorti, Jésus déclara : « Maintenant le Fils de l'homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui.

Si Dieu est glorifié en lui, Dieu en retour lui donnera sa propre gloire ; et il la lui donnera bientôt. Mes petits enfants, je suis encore avec vous, mais pour peu de temps, et vous me chercherez. J'ai dit aux Juifs : Là où je m'en vais, vous ne pouvez pas y aller. Je vous le dis maintenant à vous aussi. Mes petits enfants, je suis encore avec vous, mais pour peu de temps. Au cours du dernier repas que Jésus prenait avec ses disciples, quand Judas fut sorti, Jésus déclara : « Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui. Mes petits enfants, je suis encore avec vous, mais pour peu de temps. Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres. »

 

            Dans l’évangile que nous venons d’entendre, Jésus nous livre en quelques mots l’essentiel de sa mission. C’est comme un testament qu’il veut partager avec tous ceux qui lui font confiance. Ceux qui ont des biens auxquels ils tiennent, cherchent à les transmettre à leurs successeurs pour qu’ils puissent en faire un bon usage. Il en va de même pour tous les patrimoines de l’humanité, les sciences, les arts, les lettres et la Bible pour les croyants. Il est important de ne pas perdre tout ce qui peut aider à construire la continuité de l’histoire humaine. En transmettant le meilleur permet une forme de survivre. Mais n’avons-nous que des biens matériels à transmettre aux générations montantes ?                                                                                                                                                   Jésus, lui aussi, dans les heures qui précédaient son arrestation, sachant quel serait son destin, a laissé à ses amis son testament, leur a légué ce qu'il avait de plus cher. Ce qui était le cœur de sa vie, c'est l'AMOUR. Cet amour qui émanait de son Père et qu’il n’a cessé de mettre en œuvre dans toutes ses entreprises et toutes ses paroles. Jésus souhaite que cet Amour soit au cœur de tous ceux qui veulent le suivre.   « Comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c‘est l‘amour que vous aurez les uns pour les autres ».                                                                                                              Jésus parle d'un commandement nouveau qui consiste à ne pas faire semblant mais d’être comme Lui animé par l’amour. Jésus accomplit ce que le Lévitique souhaitait : "N'aie aucune pensée de haine contre ton frère...Ne te venge pas, ne sois pas rancunier : c'est ainsi que tu aimeras ton prochain comme toi-même."

En quoi ce commandement est-il " nouveau " ? Simplement du fait qu'il s'agit d'aimer COMME Jésus. Il nous invite à avoir le même regard que Lui sur les autres. Elle s'était manifestée, cette attention amicale, de multiples manières. D'abord par sa proximité vis-à-vis de ceux qui avaient le plus besoin d'amour: ceux qui étaient méprisés, humiliés, rejetés par la bonne société, pécheurs, malades, voleurs, prostituées, femmes, enfants, mendiants : les exclus de son temps. Pour Lui tous ces gens, contrairement au jugement tout faits, ont des capacités à développer et à faire partager. Ainsi il amorce des libérations inespérées: « les sourds entendent, les boiteux marchent…. » Tous ses gestes manifestent sa volonté de les réintégrer dans une relation humaine authentique avec leurs semblables. Par ces gestes, Jésus leur permet de retrouver les moyens pour être un homme à part entière.

            La situation actuelle  de l’humanité de notre temps n’est pas plus souriante que celle de l’époque de Jésus. Au milieu des difficultés vécues par  tant de nos concitoyens, il  nous faut repérer cet esprit d’amour du Père. Voici quelques extraits de la lettre de Mgr Guy Poulard, évêque des Cayes en Haïti, écrite le 25 janvier 2010, au nom du presbyterium de son diocèse, il soulignait: « …Notre présente désolation, n’est pas la conséquence d’une malédiction de Dieu….Nous saluons les efforts individuels et communautaires…..Nous apprécions l’effort de la solidarité de la communauté internationale et des organisations non-gouvernementales. Ceci prouve que la collaboration entre les peuples reste encore une valeur de haute qualité……Le chemin est long. Bon nombre d’entre nous peuvent s’essouffler….Nous avons besoin de la prière, de beaucoup de prières; non pas de celles qui accusent Dieu de nous avoir puni pour nos fautes; non pas de services religieux qui profitent de la misère de notre peuple pour l’attirer dans nos assemblées; non pas d’un culte qui entretient la peur, mais d’une prière d’un enfant à son père, d’une prière éclairante et révélatrice sur ce que nous devons faire. Que l’Esprit Saint nous éclaire en ces temps difficiles! L’épreuve est rude: des personnes sont mortes, d’autres sont portées disparues, des maisons sont détruites. Des édifices publics de l’Etat et de l’Eglise ont succombés. Mais, nous sommes là, bien vivants. Tenons le flambeau de l’espérance allumé! Soyons solidaires pour rebâtir Haïti! »

 

 

 

 

 

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22 avril 2010 4 22 /04 /avril /2010 08:15

4° dimanche de Pâques "C" 25 Avril 10

 

1ère Lecture : Actes des Apôtres 13, 14.43-52

 

2ème lecture : Apocalypse 7 9, 14–17

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean  10, 27-30

 

Jésus avait dit aux Juifs : « Je suis le Bon Pasteur (le vrai berger). » Il leur dit encore : « Mes brebis écoutent ma voix ; moi je les connais, et elles me suivent.

Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, personne ne les arrachera de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut rien arracher de la main du Père. Le Père et moi, nous sommes UN. »

 

 

Il y a 5 ans déjà, le Cardinal Ratzinger a été élu Pape de l’Eglise Catholique Romaine. En fêtant cet anniversaire, les médias ont surtout souligné les dérives, les incohérences et la marginalisation de l’Eglise officielle par rapport à l’évolution du monde. A force de vouloir montrer une image idéale et pleine de sérénité, les responsables ont occulté, depuis fort longtemps, les difficultés réelles auxquelles chaque croyant  est confronté au même titre que n’importe quel citoyen.  On a souvent l’impression que les autorités religieuses parlent avec détermination et avec conviction comme si c’était une parole de foi qui engagerait tout chrétien .Or, On souffre encore de l’excommunication de cette maman brésilienne dont la fille a été violentée par le père ; des oukases sur le préservatif, du silence sur l’esclavage et de la misère qui continuent à progresser…… Il est un fait  que  le Concile Vatican II, auquel tout le monde fait référence, avait mis les questions d’humanité au cœur de l’Eglise.  « Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur » (Gaudium et Spes)                                                                                                                                     

 Aujourd’hui, aucun chrétien ne peut être appelé à un service autre que le bien de l’humanité. Sur ce chemin, les mouvements d’Action Catholique s’inscrivent au jour le jour dans cette recherche. Et ils sont nombreux ceux qui s’investissent dans des associations humanitaires, sans autre but que de permettre un minimum vital à ceux qui sont les plus démunis : le manger, le boire, le vêtir et le toit, la visite et les soins. Il y a aussi tous ceux qui s’investissent dans d’autres associations, les syndicats et les partis politiques.  Après l’urgence, il y a l’éveil de la conscience. Comme dans tout dialogue, il  y a un échange. On a besoin des uns et des autres pour vivre. Comme dans une famille, la vie, l’estime et la confiance ne sont pas le produit d’une personne mais de l’ensemble. Que ce soit en famille, au travail, dans les quartiers et les organisations, et bien sûr dans l’Eglise, il est nécessaire de faire la Vérité. Même si parfois elle semble impossible à réaliser, on n’a pas le droit de prendre des raccourcis car ils débouchent sur des  catastrophes. La mission même que Jésus annonce à Pilate : « Moi, je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la Vérité. Tous ceux qui appartiennent à la Vérité, écoutent mes paroles. »St Jean 18,37b                                                                                                              

  Aujourd’hui, dans cette journée de prière pour les vocations, il ne faut surtout pas avoir peur de la Vérité et de ses tâtonnements pour y arriver. La Vérité, c’est la base de la conscience. Et la conscience éclairée, c’est le dernier recours selon le droit canon. Jésus,  qui a été trahi par un baiser, vendu pour 30 pièces d’argent, renié trois fois, est à même de comprendre les turbulences qui traversent les Eglises. Aujourd’hui, il s’adresse à tous ceux qui le suivent : « Mes brebis écoutent ma voix ; moi je les connais, et elles me suivent. » Etre pasteur, quelque soit son rang, c’est connaître ses brebis à savoir les gens qui lui sont confiés. Il y a quelques années, j’ai été outré par les propos d’un séminariste, devenu prêtre aujourd’hui, disant : « Si les gens ne sont pas d’accord avec moi, ils n’ont qu’à changer de paroisse. » J’avais appris que la première mission était d’être proche des gens, de les connaître et de leur proposer Jésus-Christ, alors brutalement il m’affirme le contraire : c’est aux gens de s’adapter à moi.                                                                                                     L’Eglise n’a pas besoin de prêtres qui seraient sans lien avec le courant de la vie que Dieu nous   donne.                                                                                                                                                        

 La relation privilégiée que nous pouvons avoir avec Dieu et les hommes ne nous donne pas le droit de nous installer, de vivre enfermés dans nos ghettos, dans les sécurités  d’un monde fini, dépassé. Au contraire, être disciple du Christ c’est recevoir la force de son Esprit pour nous mettre en route, aller de l’avant, être attentifs aux signes que Dieu nous fait dans le quotidien d’aujourd’hui. Suivre le Christ c’est exigeant.  C'est s'aventurer sur des chemins qui ne sont pas tracés d'avance et qui sont parsemés d’espérance et de surprises. Ce chemin n’est pas une impasse, même s’il passe par le calvaire, il mène à la résurrection. Jésus nous laisse apprécier notre façon de le suivre en disant : « Ayez de l’amour les uns pour les autres. Alors tout le monde saura que vous êtes mes disciples.» St Jean 13,35.

 

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14 avril 2010 3 14 /04 /avril /2010 09:31

3e dimanche de Pâques « C »,   18 avril 2010

 

1ère lecture : Actes des Apôtres 5,27b-32,40b-41

2ème lecture : Apocalypse de St Jean 5,11-14

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean Jn 21, 1-19

 

Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord du lac de Tibériade, et voici comment. Il y avait là Simon-Pierre, avec Thomas (dont le nom signifie : Jumeau), Nathanaël, de Cana en Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres disciples. Simon-Pierre leur dit : « Je m'en vais à la pêche. » Ils lui répondent : « Nous allons avec toi. » Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, ils passèrent la nuit sans rien prendre. Au lever du jour, Jésus était là, sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c'était lui. Jésus les appelle : « Les enfants, auriez-vous un peu de poisson ? » Ils lui répondent : « Non. » Il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. » Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n'arrivaient pas à le ramener, tellement il y avait de poisson. Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C'est le Seigneur ! » Quand Simon-Pierre l'entendit déclarer que c'était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n'avait rien sur lui, et il se jeta à l'eau. Les autres disciples arrivent en barque, tirant le filet plein de poissons ; la terre n'était qu'à une centaine de mètres. En débarquant sur le rivage, ils voient un feu de braise avec du poisson posé dessus, et du pain. Jésus leur dit : « Apportez donc de ce poisson que vous venez de prendre. » Simon-Pierre monta dans la barque et amena jusqu'à terre le filet plein de gros poissons : il y en avait cent cinquante-trois. Et, malgré cette quantité, le filet ne s'était pas déchiré. Jésus dit alors : «Venez déjeuner. » Aucun des disciples n'osait lui demander : « Qui es-tu ? » Ils savaient que c'était le Seigneur. Jésus s'approche, prend le pain et le leur donne, ainsi que le poisson. C'était la troisième fois que Jésus ressuscité d'entre les morts se manifestait à ses disciples. Quand ils eurent déjeuné, Jésus dit à Simon-Pierre : « Simon, fils de Jean, m'aimes-tu plus que ceux-ci ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur, je t'aime, tu le sais. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes agneaux. »  Il lui dit une deuxième fois : « Simon, fils de Jean, m'aimes-tu ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur, je t'aime, tu le sais. » Jésus lui dit : « Sois le pasteur de mes brebis. »  Il lui dit, pour la troisième fois : « Simon, fils de Jean, est-ce que tu m'aimes ? » Pierre fut peiné parce que, pour la troisième fois, il lui demandait : « Est-ce que tu m'aimes ? » et il répondit : « Seigneur, tu sais tout : tu sais bien que je t'aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes brebis. Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c'est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t'emmener là où tu ne voudrais pas aller. » Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu. Puis il lui dit encore : «Suis-moi. »

 

 

Au milieu des fêtes de Pâques, alors que les autorités Polonaises et Russes organisaient la reconnaissance d’une barbarie à ne plus renouveler, un tragique accident d’avion vient ternir cette fête pleine d’espérance. Parmi les victimes,  il y a de nombreuses autorités civiles, religieuses et militaires. Ce drame vient réveiller  la conscience de tous ceux qui ont des liens d’amitié et des racines Polonaises, en lien avec  les chemins difficiles vécus par ce peuple tout au long de son histoire. Des chrétiens polonais, dont un ancien premier ministre refusent le mot : fatalité. De fait, en célébrant Pâques, les chrétiens se tournent vers l’Avenir en essayant de repérer, de mettre en valeur, de soutenir tous les signes qui sont contraires à la mort mais porteurs d’espérance.

C’est en vivant concrètement l’arrestation, la condamnation et la mort de Jésus que ses disciples ont été choqués par la question vitale : que sont devenues toutes nos espérances fondées sur Jésus ? Qu’en reste-t-il aujourd’hui ?

C’est dans leur quotidien que les disciples ont repéré des signes parlant du « Ressuscité ». Le récit d’aujourd’hui nous les montre dans leur métier de pêcheurs. Là aussi ils vivent l’échec et la réussite inespérée qui leur fait prendre conscience d’une présence particulière : « Aucun des disciples n'osait lui demander : « Qui es-tu ? » Ils savaient que c'était le Seigneur. »

Pour en revenir à nos questionnements et nos doutes, le fatalisme est un penchant naturel. Que chacun se rappelle ses propres réactions devant les grosses difficultés que la vie impose : la maladie, la mort d’un être cher, l’emploi, le divorce, les accidents…. rapidement démunis ou désespérés, nous avons  besoin de retrouver des repères  et des gens sur qui compter. C’est une étape de la vie qui rend très fragile, mais qui peut être aussi la  chance d’un nouveau départ.

 Voici trois mois, le séisme de Haïti a ému le monde entier. Les reportages de ces jours-ci tentent de nous informer sur les difficultés et les espérances de ceux qui ont toujours vécu dans la misère. En regardant ce qui se passe sur notre planète, nous retrouvons toujours ces deux aspects, à savoir : les catastrophes survenues dans les favelas de Rio et aujourd’hui un nouveau séisme en Chine qui remettent la vie en cause et la recherche insatiable  de tous les signes qui aident à vivre et à faire de nouveaux projets.

 C’est dans le prolongement de ce deuxième aspect que se situe pour les chrétiens la résurrection du Christ. La résurrection de Jésus s’inscrit dans la continuité d’une vie pleine d’amour, d’échange et de fraternité.  Mais elle est aussi en rupture avec cette histoire concrète des hommes. Jésus le vivant est bien là, mais ils ne le reconnaissent pas, comme Marie-Madeleine au tombeau, comme les disciples à Emmaüs, Quand ils le reconnaissent, il disparaît à leurs yeux. Jésus ne peut être enfermé dans ce que nous connaissons de lui, mais il nous conduit sur un chemin que nous avons à découvrir jour après jour.

La confrontation entre Pierre et Jésus est une des scènes les plus touchantes de l'Évangile. Pierre, le pilier de l'Église, le premier d'entre les disciples, était auparavant  comme tous les autres un pécheur repenti et un  témoin du pardon illimité offert par Dieu. Le triple questionnement et la réponse de Pierre correspondent au triple reniement lors de la passion de Jésus. Pierre le fougueux, prêt à livrer sa vie pour que rien n’arrive à Jésus a été surpris par sa propre trahison. Sa reconnaissance de Jésus le Ressuscité le trouble profondément : « il passa un vêtement, car il n'avait rien sur lui, et il se jeta à l'eau ».

L’Eglise en utilisant ces textes invite tous les chrétiens à la même démarche. Il ne suffit pas de parler fort, d’affirmer des idées toutes faites y compris sur le Royaume de Dieu et la Résurrection. Il faut prendre la suite de Jésus à l’image de Pierre qui fait une démarche discrète, humble mais pleine de confiance.

 Les disciples du Christ aujourd’hui sont confrontés à des gens marqués par les situations concrètes et difficiles de notre temps. Et comme le Christ, notre première mission, c’est de servir la réconciliation des hommes entre eux, la défense du plus faible, le respect du méprisé, la priorité « aux petits ». C’est notre façon aujourd’hui de rendre présent le Royaume du Christ Ressuscité.

 

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