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12 janvier 2022 3 12 /01 /janvier /2022 08:50

2e Dimanche du Tps Ord « C » 16 01 22

Première Lecture : Isaïe 62 1–5

Deuxième Lecture : 1Corinthiens 12 4–11

Évangile de Jésus Christ selon St Jean 2 1–11

« En ce temps-là, il y eut un mariage à Cana de Galilée. La mère de Jésus était là. Jésus aussi avait été invité au mariage avec ses disciples. Or, on manqua de vin. La mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont pas de vin. » Jésus lui répond : « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. » Sa mère dit à ceux qui servaient : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. » Or, il y avait là six jarres de pierre pour les purifications rituelles des Juifs; chacune contenait deux à trois mesures (c’est-à-dire environ cent litres). Jésus dit à ceux qui servaient : « Remplissez d’eau les jarres. » Et ils les remplirent jusqu’au bord. Il leur dit : « Maintenant, puisez, et portez-en au maître du repas. » Ils lui en portèrent. Et celui-ci goûta l’eau changée en vin. Il ne savait pas d’où venait ce vin, mais ceux qui servaient le savaient bien, eux qui avaient puisé l’eau. Alors le maître du repas appelle le marié et lui dit : « Tout le monde sert le bon vin en premier et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon. Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. » Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana de Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui »

 

Voilà une bonne nouvelle qui devrait nous réjouir ! Ce repas des noces est l’annonce des Noces Eternelles de Dieu avec l’Homme créé à son image, à sa ressemblance. C’est surprenant de voir Jésus, avec ses disciples, inaugurer sa mission, lors d’une fête par excellence : une noce ! Faire la fête, hier comme aujourd’hui, c’est essentiel à l’équilibre et à la vie de la société, surtout en cette période de pandémie qui dure. En effet, nous faisons tous l’expérience qu’il y a toujours des obstacles, des difficultés, des contrariétés qui rendent la vie difficile et parfois insupportable. D’où l’importance de se retrouver pour partager et faire la fête. L’histoire nous montre, que dans les moments difficiles, le peuple est capable de se ressaisir. Souvenez-vous, après la deuxième guerre mondiale, le peuple français a su réagir en organisant l’avenir : la reconnaissance de la place des femmes, la législation du travail, la sécurité sociale…. Signe, qu’ensemble, nous avons les capacités de rebondir.

Au cœur de notre réflexion d’aujourd’hui sur l’évangile, je vous propose de mettre en évidence le constat de Marie : « Ils n’ont plus de vin. » Pourquoi retenir cette interpellation ? Dans toutes les cultures, le vin est le signe de la fête, « il réjouit le cœur de l’Homme ». N’oublions pas que le vin, et en particulier le vin rouge, est bénéfique à la santé pour son tanin. Bien sûr, l’abus est néfaste. Le bon Samaritain, dans l’évangile, a versé de l’huile et du vin sur les plaies de celui qui avait été laissé pour mort par les brigands.

Le vin est le symbole de la fête, du rassemblement au point que Jésus en a fait le symbole de son sang versé pour nous et de sa présence au milieu de nous. Au soir du jeudi-St, lors du dernier repas, celui de la Ste Cène, Jésus annonce à ses disciples : « Je vous le déclare: dès maintenant, je ne boirai plus de ce vin jusqu'au jour où je boirai avec vous le vin nouveau dans le Royaume de mon Père. »  (St Mat au chapitre 26,26) Quelle belle image festive de la promesse d’un Royaume, où nous allons tous connaître l’ivresse d’une joie débordante de l’Amour de Dieu, illustrée par la présence des 6 jarres de 100 litres chacune. Ça veut dire que l’Amour de Dieu n’a pas de limites

Ce n’est pas un hasard, si St Jean nous raconte cette vision des noces de Cana au début de son évangile. Il s’agit tout simplement de traduire en bande dessinée « les épousailles du Fils de Dieu avec l’humanité. » Il s’agit de « l’Alliance » dont parle la bible. Autrement dit : dans cette Alliance, personne n’est exclu de cette fête de la vie de Dieu avec l’humanité. Aux noces de Cana, la salle du festin est comble au point que les organisateurs ne s’attendaient pas à une telle ampleur au point que le vin fit défaut. Jean nous associe au rêve de Dieu et nous dit : « Voilà comment ce sera, ce qui nous est promis et à quoi je vous destine. Venez à la fête ! » Ils sont tous là pour célébrer le mariage du Fils de Dieu avec son peuple. « C’est le commencement des signes que Jésus accomplit ». Comme tout mariage, ces noces sont un commencement. C’est vraiment l’inauguration d’une célébration universelle. C’est la fête de l’incarnation, c’est la fête de la rencontre de Dieu avec l’Humanité.

Comme Jésus commence sa mission par sa présence active aux noces, cet évangile nous invite à une attention nouvelle. Il importe d’écouter, d’essayer de comprendre, de repérer, comme Marie, « les vrais manques, les vrais besoins » qui empêchent d’être pleinement Homme dans le monde d’aujourd’hui.

Dans le même sens, le pape François prend le relais de l’enseignement de Jésus en renvoyant chacun vers les « périphéries », vers ceux qui manquent toujours de l’essentiel pour une vie digne.  Et en même temps, « la Miséricorde » est au cœur de son action. A savoir, avant tout palabre, il faut commencer par Aimer les gens qui sont en difficultés. Et pour les aimer, il faut chercher à les connaître et à découvrir en eux des fils de Dieu. C’est à ce titre qu’ils ont droit au même respect que chacun d’entre nous.

Même s’il y a de nombreuses polémiques autour de toutes les interpellations du pape, François ne fait qu’actualiser l’Evangile qui est une Bonne Nouvelle pour tous.

A nous également, l’Evangile demande de donner du concret à sa Parole.

 

           

 

 

 

 

 

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25 décembre 2021 6 25 /12 /décembre /2021 08:11

Ste Famille 26 12 21

 

Genèse 15,1-6 ; 21,1-3

Lettre aux Hébreux 11,8.11-12.17-19

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 2, 22-40

« Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification, les selon ce qui est écrit dans la Loi : Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur. Ils venaient aussi offrir le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur : un couple de tourterelles ou deux petites colombes. Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C’était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur. Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple. Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait, Syméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant : « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. » Le père et la mère de l’enfant s’étonnaient de ce qui était dit de lui. Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction – et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. » Il y avait aussi une femme prophète, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser. Elle était très avancée en âge ; après sept ans de mariage, demeurée veuve, elle était arrivée à l’âge de 84 ans. Elle ne s’éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière. Survenant à cette heure même, elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem. Lorsqu’ils eurent achevé tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth. L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui. »

Toutes les enquêtes jusqu’au niveau européen sont unanimes pour dire que la famille est considérée comme la 1ère des valeurs avant l’argent, les amis, le travail….

Pourtant plus que jamais nous voyons des familles éclatées à cause de séparation, de divorce, de deuil. Combien de familles ne sont-elles pas reconstituées après de lourdes épreuves ?

Il y a aussi les familles où l’on ne se parle plus à table. C’est la télévision, les IPhones et les tablettes qui prennent le relais. Il y a aussi des familles monoparentales où la misère est grande, des familles dont l’avenir est incertain, des familles où les enfants ne se comprennent plus, ne se parlent plus.

Et voici qu’aujourd’hui la liturgie nous invite à célébrer la Sainte Famille !

Mais qu’est-ce qu’une Sainte Famille ?  Elle est peut-être celle dont nous rêvons tous : un lieu chaleureux où nous sommes heureux de nous retrouver.

Mais, est-ce bien ça l’image que Marie, Joseph et Jésus nous donnent de la sainte famille ? Ne nous présentent-ils pas une famille pleine de difficultés : l’incertitude de la paternité de Jésus, accouchement en catastrophe dans une grotte à Bethléem, loin de sa maison et des siens qui sécurisent, une famille déracinée qui connaît le chemin de l’exil en Egypte.

Pourquoi alors l’appelons-nous la sainte famille ?  Elle est sainte non pas parce qu’elle est idéale, idyllique, de bonne conduite, mais parce que visitée par Dieu ! Dieu y est présent. Et l’Evangile nous montre que Dieu ne se met pas du côté des familles qui peuvent montrer un certificat de bonne conduite. Dieu est là partout où l’on partage la joie et le bonheur et plus encore là où l’on porte ensemble le poids des épreuves, de la souffrance et du déchirement.

Fêter la sainte famille c’est d’abord nous défaire de nos jugements sur toutes les familles qui connaissent des épreuves quelles qu’elles soient.

Célébrer la sainte Famille, c’est nous rendre présents à toutes ces familles qui luttent, qui espèrent et prennent le risque de la confiance jusqu’au pardon.

C’est Ben Sirac le Sage, qui, mieux que quiconque, disait il y a plus de 2000 ans déjà : « honore ton père et ta mère, soutiens les dans leur vieillesse, ne les chagrine pas pendant leur vie, même si leur esprit les abandonne, sois indulgent ».

Nous connaissons aussi ces paroles de St. Paul : « revêtez votre cœur de tendresse, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience. Supportez-vous mutuellement, pardonnez si vous avez des reproches à vous faire ».

Voici des mots tout simples mais qui ont encore toute leur puissance actuelle. Que n’a-t-on pas écrit et chanté sur l’amour, comme si vivre l’Amour était facile. L’Amour est avant tout un don de soi à l’autre, sans calcul et sans retour.

Ces paroles sont tout un programme et résument admirablement le souhait le plus profond que je formule aujourd’hui pour chacun de vous : A vous tous qui essayez de construire votre famille au jour le jour, je vous souhaite de vous laisser visiter par Dieu et de mettre en pratique toutes ces vertus de tendresse envers les autres qui sont vos frères et vos sœurs dans la famille de Dieu.

Désolé de vous annoncer, que pour raison de santé - la VUE (un petit AVC dans l’œil gauche), à moins amélioration, ce sera mon dernier envoi.

MERCI à vous tous et Bonne Année 2022 ! François

 

 

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22 décembre 2021 3 22 /12 /décembre /2021 11:26

NOEL 25 décembre 21

Première Lecture : Isaïe 9 1–3, 5–6

Deuxième Lecture : Tite 2 11–14

Évangile de Jésus Christ selon St Luc 2 1–14

 

« Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (2, 1-14) 

En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre – ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville d’origine. Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth, vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée Bethléem. Il était en effet de la maison et de la lignée de David. Il venait se faire recenser avec Marie, qui lui avait été accordée en mariage et qui était enceinte. Or, pendant qu’ils étaient là, le temps où elle devait enfanter fut accompli. Et elle mit au monde son fils premier-né; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune. Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »

Depuis deux mille ans résonne ce chant, que Luc a mis dans la bouche des Anges : « Gloire à Dieu au plus haut des Cieux, et Paix sur la terre aux hommes qu’il aime. » C’est le cœur de la fête de Noël ! Dans la situation concrète de l’époque, ce chant redonnait espérance à des gens ballotés par les événements, les guerres, les maladies. C’est dans ce contexte qu’a lieu le recensement.  Et ce recensement apporte aussi sa part de difficultés : déplacement, logement, nourriture, accouchement… Et voilà que la Bonne nouvelle arrive par le chant des Anges aux gens en attente : « Paix aux hommes que Dieu aime. » Autrement dit : Dieu vous aime. Quoiqu’il arrive,  vous pouvez compter sur Lui.

Or aujourd’hui, dans notre monde, tout est fait pour éliminer la dimension religieuse qui donne sens à l’existence humaine. Que de disputes inutiles autour des crèches et de tous les signes religieux, par ceux qui y sont opposés. Ils utilisent les règles de la laïcité pour imposer leur façon de voir. Comme ceux qui utilisent la religion pour imposer la peur et leur pouvoir  en allant jusqu’aux massacres les plus odieux : Charlie Hebdo, le Bataclan, les exécutions de toutes sortes…De la même façon ceux qui utilisent les lois démocratiques pour leurs affaires personnelles, ils éliminent et fragilisent les plus faibles. La laïcité comme la démocratie ont une dimension religieuse. Elles demandent à respecter les personnes et les droits des plus faibles et des plus fragiles.

Aujourd’hui, l’homme est entraîné à construire sa vie sans Dieu. Noël est devenu un temps de fête et de retrouvailles dans un monde très éclaté. La nostalgie de Noël demeure, mais que sont devenues les interpellations de cet enfant de Bethléem venu partager notre existence ?

Bien sûr, chacun souhaite que ses proches soient heureux et que le monde « tourne rond ». Pour les enfants, on ne manque pas de perspectives solides, mais en même temps, que d’incertitudes et de fragilités. Ah, si les petits pouvaient réussir leur scolarité et les grands trouver des créneaux sécurisés pour un travail. Dans un monde de plus en plus individualiste, on s’inquiète pour les liens humains et le vivre ensemble qui manquent de projets. Pour soi, on souhaite une bonne santé et un travail créateur et rémunérateur. Mais ces souhaits relèvent du rêve, car la réalité est bien différente. De même, pour le bébé de la crèche et le concert des anges de l’Evangile, la réalité c’est d’abord le poids de son environnement : le rejet, le froid, la nuit, l’incompréhension mais aussi l’accueil des bergers et de tous ceux qui ont fait place dans leur vie, à sa venue. Toutes les limites et toutes les possibilités n’empêchent pas Jésus d’accomplir sa mission au cœur de l’humanité.                                                                          

Jésus est venu réaliser la prophétie d’Isaïe : « Tu as du prix à mes yeux, tu comptes pour moi et je t’aime ». Ça veut dire que nous sommes plus importants qu'un petit grain de sable sur la Terre. En effet, la bible nous dit que « Dieu a créé l’homme à son image et à sa ressemblance ». Aujourd’hui, à Noël, nous voyons Dieu venir à nous en son fils Jésus. Il revêt la condition Humaine dans sa plus grande fragilité.                                                                                                                                

Adulte, Jésus parcourt les chemins de Palestine en guérissant les malades, en redonnant espérance, confiance et en annonçant la Bonne Nouvelle du Royaume. Cette Parole nous est parvenue à travers les méandres de l’histoire pour nous redonner espérance et confiance dans le concret de nos vies. Son contenu est tout simple : Dieu nous aime, il fait route avec nous. Et Jésus nous donne les moyens d’espérer en disant : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés... Pardonnez comme le Père vous pardonne... Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » De fait, quand on est pris par l’urgence, l’immédiat, on s’enferme dans les difficultés où le chacun pour soi reprend le dessus. Le vieil homme resurgit et fait l’impasse sur la beauté du message. Puissions-nous rester fidèles à ce projet d’Amour que Jésus vient partager avec nous.                                                                                                                                                 

           

 

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18 décembre 2021 6 18 /12 /décembre /2021 10:50

 

JOYEUX NOEL et BONNE ANNEE 2022 !

 

 « Le Fils de Dieu, fait homme, est né de nouveau »« comme une petite flamme allumée dans l’obscurité et dans le froid de la nuit »« envoyé dans le monde non pas pour le condamner, mais pour le sauver ». Pape François.

Chers amis,

Une nouvelle année se profile à l’horizon 2022 !

Nous nous approchons de cette nouvelle année avec tout ce qui a marqué fortement notre monde : coronavirus – violences – guerres – migration - précarité grandissante - harcèlement et j’en passe !

         Faut-il accueillir l’avenir comme une Promesse ou une menace ? Comme une Chance ou un danger ? Comme un nouveau sursaut d’une Vie Nouvelle ou une fatalité ?

         Ce monde, façonné par le souffle créateur de Dieu, n’obéit pas aux forces aveugles, il est habité par la grâce. Le royaume est là comme un ferment, comme une semence petite, fragile, mais qui porte déjà en elle la fleur et le fruit. Saurons-nous le reconnaître et rejoindre tous ceux et celles qui œuvrent dès à présent à cette nouvelle germination ?

         Puisse cette nouvelle année faire de nous des Vivants, des Veilleurs et des Heureux de Vivre !

         Ce sont là les meilleurs vœux que je vous adresse et que je confie au Seigneur dans la célébration de cette nuit sainte où nous est donné un « Sauveur » !

         Avec mes salutations fraternelles et amicales !

                                                                                 François

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15 décembre 2021 3 15 /12 /décembre /2021 06:59

4° Dimanche de l'Avent - "C" – 19 Décembre 21

1ère lecture : Livre de Michée 5,1-4a

2ème lecture : Lettre aux Hébreux 10,5-10

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 1, 39-45

 « En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

 L’évangile que nous venons d’entendre, nous parle de joie, d’empressement, de bonheur. Ce passage nous présente deux femmes exultant de joie, témoins de la promesse et de la venue du Christ en ce monde. Il n’y en a que pour elles dans cet évangile ! Joie et bonheur s’accumulent dans l’enthousiasme de l’Esprit : « Comment ai-je ce bonheur ! Tu es bénie entre toutes les femmes ! Heureuse es-tu d’avoir cru… »

En effet, la bible est une longue histoire de nombreuses manifestations de Dieu à son peuple. Malgré les infidélités des hommes, et parfois à cause d'elles, Dieu ne cesse de nous rejoindre sur notre « Maison Terre ». Notre Dieu est un Dieu de Tendresse, d’Amour et de Miséricorde !

Avec l’annonce de l’ange Gabriel, l'histoire s'apprête à inaugurer une ère nouvelle. Dans cette annonce de Gabriel, Marie est à la fois heureuse et bouleversée. C’est l’accomplissement de la prophétie d’Isaïe : « Le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la Vierge a conçu, et elle enfante un fils, et on lui donne le nom d’Emmanuel – (Dieu avec nous) ». C’est le Dieu de la Justice, de la Miséricorde, de la Tendresse et de la Confiance qui prend l’initiative dans cet événement de l’incarnation pour sauver son peuple « à la nuque raide et sans foi. 

Par sa naissance, Jésus rappelle la place essentielle et irremplaçable de la Femme dans la vie de chacun. Dans toutes les sociétés, on laisse aux Femmes des rôles subalternes, alors que les Hommes se réservent les aspects honorables pour se mettre en valeur.

On peut se demander si les choses ont beaucoup évolué durant les 2O siècles de christianisme ? Reconnaissons que toutes évolutions demandent du temps, de la patience et surtout un projet. Si on veut que le pain soit bon : il importe de travailler la pâte et lui laisser le temps de lever et de se transformer.

 Qu’en est-il de la place des femmes dans l’Eglise de ce temps? C’est une question brûlante et gênante. Pourtant, elles sont nombreuses à s’investir dans les différents services d’Eglise.  Même le pape François vient de nommer sœur franciscaine Raffaella Petrini,  la première femme à la tête du gouvernorat du Vatican, poursuivant ainsi sa volonté de parvenir à une plus grande égalité des sexes dans l’ Eglise. Il serait temps d’envisager l’ordination des femmes au diaconat. Pour évoluer dans cette perspective, le Pape François a créé le 2 août 2016 une commission d’études chargée d’examiner le rôle des femmes diacres, « surtout au regard des premiers temps de l’Église ». La société « Eglise catholique romaine » est dirigée par des hommes qui ont conscience de leur responsabilité et de leur pouvoir. N’est-ce pas toute la différence avec les deux femmes de l’évangile ? Elles partagent leur joie d’avoir cru que Dieu les a choisies comme partenaires. En effet, Dieu a besoin de chacune dans son œuvre d’amour. Comme il a besoin aussi de chacun de nous. En créant l’Homme et la Femme à son image, Dieu n’a pas créé de hiérarchie. Dieu lui-même s’est mis à la portée de chacun.

Ça rejoint certaines attitudes du Pape François qui est très proche des réalités quotidiennes. On est souvent surpris, parfois mal à l’aise parce que le pape met le doigt sur ce qui nous gêne et nous remet en question. Le Pape François a accepté la responsabilité de la gouvernance de l’Eglise, tout en sachant, qu’il va au-devant de grandes oppositions. C’est parce qu’il croit, que c’est l’honneur de Dieu qui est engagé dans le concret de notre existence, qu’il s’investit et prend des risques.

 A l'approche de Noël nous célébrons la foi de Marie. Une foi qui l'amène à s'aventurer sur les terres de Dieu. C’est là où Dieu s’est aventuré depuis la création de l’humanité, et d’une façon nouvelle à Noël en son Fils Jésus. Aujourd’hui encore Dieu a besoin d’un chacun pour continuer son œuvre.

Merci Marie d’avoir dit OUI ! Ton OUI a permis à Jésus de prendre le chemin de tous les hommes pour entrer en contact avec l'humanité. A partir de la foi de ces deux femmes, nous sommes invités, à quelques jours de Noël, à renouveler, à fortifier et à incarner la nôtre. Croire en l’impossible, c’est croire que chacun, comme Dieu, est capable « d’aimer et d’être aimé ».

 

 

 

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8 décembre 2021 3 08 /12 /décembre /2021 16:07

3e Dimanche de l’Avent « C » 12 12 21

Première Lecture : Sophonie 3 14–18

Deuxième Lecture : Philippiens 4 4–7

Évangile de Jésus Christ selon St Luc 3 10–18

 

« En ce temps-là, les foules qui venaient se faire baptiser par Jean lui demandaient : « Que devons-nous faire ? » Jean leur répondait : « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ! » Des publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) vinrent aussi pour être baptisés ; ils lui dirent : « Maître, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé. » Des soldats lui demandèrent à leur tour : « Et nous, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « Ne faites violence à personne, n’accusez personne à tort ; et contentez-vous de votre solde. » Or le peuple était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ. Jean s’adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Il tient à la main la pelle à vanner pour nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. » Par beaucoup d’autres exhortations encore, il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle. »

 

Permettez-moi de citer un extrait d’une prière du Frère Roger de Taizé: « Sauveur de toute vie, que se réjouissent ceux qui te cherchent. Dans une page d’évangile tu nous dis : « Je connais tes épreuves et ta pauvreté, pourtant tu es comblé. Comblé : par quoi ? Par les sources vives cachées au plus profond de chacun. »

Chers amis, pour moi, « ces sources cachées » évoquent les textes de la messe de ce 3° dimanche de l’Avent qui mettent en valeur la joie qui vient de Dieu.

Ce 3ème dimanche de l’Avent reste gravé dans ma mémoire. Appelé à célébrer l’eucharistie ce jour-là en paroisse devant un parterre important d’handicapés, j’ai posé la question à l’ensemble de la communauté : « Etes-vous heureux ? » Seuls les handicapés ont répondu « OUI » d’un seul cœur en levant les bras. Croyez-moi que j’étais bouleversé par ce cri de joie venant de ceux qui étaient marqués le plus durement dans leur chair. Ce n’est qu’à la fin de l’office que j’ai repris l’événement de ce « CRI de JOIE » spontané de mes frères. J’ai réalisé que la joie ne consiste pas seulement à marcher, courir, danser…mais que ce cri de joie émanait de la JOIE même de Dieu. Et cette JOIE personne ne peut nous la ravir ! Elle est plus forte que toutes les épreuves. Merci à mes frères handicapés, durant ces 20 années d’accompagnement, vous m’avez, ainsi qu’à tous les bénévoles, fait découvrir cette joie qui vous animait, et cette joie me parle de Dieu.

Et maintenant, quand je pose mon regard sur ce que vivent un grand nombre de Français, la joie n’est pas de tous les jours. « En 2021 on estime le nombre de Français sous le seuil de pauvreté à près de 12 millions, soit 18.46% de la population française. » La crise économique engendrée par la crise sanitaire COVID a fait exploser le nombre de pauvres en France. L’emploi se dégrade et la précarité se développe à la vitesse grand V. Et en même temps, on nous annonce que des gens très riches ont le « culot » de s’exiler pour éviter l’impôt que tous les autres devront payer à leur place.

On peut aussi reconnaître « ces sources vives cachées » au cœur des gens de la rue. Quand ils disent que ce qui est plus dur que le froid ou la faim pour eux, c’est la solitude et d’être transparent : être seul, sans parole, sans regard. Etre reconnu, estimé, pouvoir compter sur quelqu’un, c’est indispensable pour rester humain Quand l’écrasement est trop fort, on est tellement marqué par la souffrance que les autres sont nécessaires pour repérer et apprécier tous les signes discrets de joie, de partage, de paix et de pardon, alors peut naître et grandir l’espérance et la fête.

Revenons à l’évangile de ce jour. Jean Baptiste est bien conscient des difficultés que traversent les gens qui viennent à lui. Il ne demande à personne de se sacrifier ni d’oublier les conditions concrètes de sa vie. Il ne fait de reproche à personne, mais à chacun il demande de donner ce qu’il peut, ce qui est à sa portée. « Ce que vous avez reçu de par votre éducation et votre histoire  -  biens matériels, intelligence, autorité  -  ne reniez rien de tout cela mais apprenez à vous en servir pour servir ! » L’avoir, le savoir et le pouvoir feront toujours l’objet d’un discernement quasi quotidien. Ainsi, chacun est partenaire de Dieu.

La vie ensemble a besoin de repères et on ne peut pas faire n’importe quoi.  Il est nécessaire de respecter les règles. La société a établi des lois et on n’a pas le droit de les arranger selon ses intérêts. En premier dans l’évangile, il est question de justice, ensuite de partage. C’est la source de la confiance qui habite chacun. « Jean Baptiste dit aux collecteurs d’impôts : n’exiger rien de plus que ce qui vous est fixé. ……Aux soldats il leur dit : ne faites ni violence, ni torts à personnes et contentez-vous de votre solde ».

Dans la vie, on ne doit jamais justifier les magouilles, les mensonges, les trafics, car c’est une façon d’être complice et de soutenir la source de toutes les misères. On entend souvent : « D’autres le font, pourquoi je n’en profiterai pas ! » Jean Baptiste dans l’évangile dit : « Ne jouez pas à ce jeu là, ça tue la confiance et ça fausse les liens humains. »

Au contraire, notre marche vers Noël doit nous aider à entrer dans une nouvelle perspective et à commencer une nouvelle façon de vivre. Là où tu vis, qu’est-ce que tu espères, qu’est-ce qui te réjouis ? Alors, parles-en autour de vous et Dieu pourra naître dans le monde qui est aussi le tien. Je voudrai conclure par ce beau message de Paul Claudel : « On croit que tout est perdu. Et alors un oiseau se met à chanter. » Ce chant de l’oiseau vient : « des sources vives cachées au plus profond de chacun. »

 

 

 

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29 novembre 2021 1 29 /11 /novembre /2021 06:46

2e dimanche de l'Avent « C » – 05 12  21

1ère lecture : Livre de Baruc 5,1-9

2ème lecture : St Paul aux Philippiens 1,4-6.8-11

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 3, 1-6

 

« L’an quinze du règne de l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode étant alors au pouvoir en Galilée, son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide, Lysanias en Abilène, les grands prêtres étant Hanne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, le fils de Zacharie. Il parcourut toute la région du Jourdain, en proclamant un baptême de conversion pour le pardon des péchés, comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète : Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis ; et tout être vivant verra le salut de Dieu. »

 

L'évangile, que nous venons d’entendre, me renvoie en pleine actualité et je me disais : « Le monde n'a pas tellement changé, le cœur de l'homme est toujours aussi replié sur lui-même. » Le monde au temps de Jésus semble bien établi. Tous les grands personnages politiques et religieux sont à leur poste, accrochés à leur pouvoir et à leurs intérêts. Tibère, Ponce-Pilate, Hérode, Philippe, Hanne et Caïphe sont isolés dans leurs palais, à l'abri des cris « de tous les mal foutus ». Le monde est en équilibre grâce à de nombreuses compromissions, et en même temps, il est traversé par toutes sortes d'injustices. Pas de place pour la femme. Les hommes occupent tout l'espace public et religieux. Le pouvoir se concentre entre les mains de quelques privilégiés. Le petit peuple est réduit et écrasé comme du bétail. Seuls comptent, les intérêts économiques et politiques.

Le monde d’aujourd’hui n’a pas tellement changé, et on va même plus loin. Les mondes : de la santé, de l'éducation, des services publics, sont gérés à la manière des grandes entreprises. Elles n’ont qu’un but : ramasser le maximum d‘argent. Tout ce qui est humain, tout ce que la société devrait assurer comme équilibre de vie à chaque citoyen, est devenu quantité négligeable et même méprisable.

Cependant, il y a un mais... « La Parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, fils de Zacharie ». Aujourd'hui, elle est adressée à chacune et à chacun d'entre nous. C’est dans le désert, ni dans les cocktails, ni dans les vernissages, ni dans les bals, ni dans les capitales, ni dans les officines du pouvoir, ni dans le grand monde, mais c’est dans ce vaste désert que Jean proclame la Bonne Nouvelle à ceux qui l’ont rejoint. C’est dans le silence, là on peut entendre une autre voix que celle de l’autorité, là, l’impensable devient possible. Dans ce monde qui nous étouffe, il y a toujours une espérance de salut offerte. L’Evangile, la Bonne Nouvelle mérite toute notre attention : « A travers le désert, une voix crie : préparez le chemin du Seigneur, aplanissez sa route. » C’est en retroussant nos manches pour permettre la fraternité que chacun peut vivre de l’amour de Dieu. Quand le prophète Isaïe parle du chemin du Seigneur, il parle de la venue de l’Amour de Dieu au milieu de son peuple.

La Bonne Nouvelle nous vient de Jean Baptiste, un homme qui n'a pas été récupéré par le pouvoir. C’est un homme libre, nature comme une fleur du désert. Mais c’est un trublion pour les puissants de l’époque. Il nous révèle que le monde est comme un grand chantier, où chacun doit s’engager. Ce chantier commence chez-moi, par l'accueil de mes semblables.  Pour ce faire, Jean Baptiste invite à la conversion des cœurs et des mentalités.

Le baptême proclamé par Jean, comme le baptême de tous les chrétiens est un engagement à mettre l’Amour de Dieu au cœur de nos vies. Osons poser un regard de confiance sur le monde, sur les autres, sur nous-mêmes. Changeons notre regard pour déceler en chacun un reflet de la beauté de Dieu. En effet, tous les regards de mépris, de jugement téméraire ne laissent aucune place à cet Amour.

En Jésus, né à Bethléem un jour de notre histoire, Dieu s'est livré dans la confiance la plus totale.

Osons suivre Jésus, petit enfant sans défense. Il nous ouvre un chemin d’amitié. Il est offert à toutes les bonnes volontés. Tous ceux qui s’investissent pour donner aux enfants démunis et aux adultes en difficultés, les moyens d’exister et de grandir, sont déjà animés par l’Amour de Dieu.

Osons croire que nous pouvons tous ensemble faire un bout de chemin avec ce Dieu qui ne cesse de nous aimer.

 

 

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24 novembre 2021 3 24 /11 /novembre /2021 07:03

1er dimanche de l’Avent « C » 28 11 21

Première Lecture : Jérémie 33 14–16

Deuxième Lecture : 1Thessaloniciens 3 12—4 2

Évangile de Jésus Christ selon St Luc 21 25–28, 34–36

 

« En ce temps-là, Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots. Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire. Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste comme un filet ; il s’abattra, en effet, sur tous les habitants de la terre entière. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »

 

En portant notre regard autour de nous, nous voyons un monde au visage tourmenté et en panne d'espoir? Ce confinement, et l’ombre d’un nouveau confinement qui plane sur les français ne nous réjouissent guère à l’approche des fêtes de Noël. Et que penser de ces parents en Afghanistan qui doivent vendre un enfant pour pouvoir nourrir le reste de la famille. N’oublions pas ces peuples entiers, amaigris par la faim, le regard vide de ceux qui ne connaissent que la guerre et l'injustice.  Plus proche de nous, il y a les regards de ceux qui tendent la main, meurtris par le poids du chômage et de l'exclusion. Il y a les cris des gens et des enfants violentés, bafoués, assassinés qui deviennent presque normaux, tellement ils sont habituels. ll y a aussi les souffrances cachées et discrètes de ceux qui vivent la rupture de la confiance, la peur de la maladie, l'inquiétude de l'avenir.  Et nous-mêmes, ne sommes-nous pas aussi préoccupés par les soucis, venant des mille et un problèmes de l'existence ? Oui, de multiples aspects paralysent ce monde, qui semble en panne d'espoir.  On n'attend plus rien.  On se replie frileusement sur de petites joies ponctuelles ou individuelles.  Chacun est comme assis au bord du chemin.

Or, nous voici au départ d’un  temps nouveau, celui de l'Avent.  Quatre semaines pour découvrir et prendre conscience que Dieu visite aujourd’hui son peuple. Au milieu des aléas de la vie, Dieu fait germer le Droit et la Justice.  Les textes proposés aujourd’hui, nous invitent à nous redresser et à relever la tête.  Dans l’évangile, Jésus annonce sa venue en parlant de temps de crise, où les hommes connaîtront la peur et l'effroi.  La présence de Dieu mérite d’être confrontée à l'inquiétude des hommes.  En ces temps marqués par la peur de perdre les moyens de vivre dignement, où le fossé entre les riches et les pauvres parait de plus en plus infranchissable, des gens sans voix se dressent pour crier justice avec confiance. Ce cri n’aurait-il pas sa source en Dieu ? Ne sommes-nous pas que des hommes et des femmes attelées à la même mission : faire un monde où personne ne meurt de faim, de violence… faire un monde de fraternité où chacun est reconnu dans sa dignité d’Homme créé à l’image de Dieu. Tous ces sans voix et sans grade ne supportent plus que ceux qui nous gouvernent, des animateurs de télé, des footballeurs et des vedettes aient des payes qu’on compte par millions d’Euro par mois, alors qu’eux ont du mal à joindre les deux bouts. Ce n’est que la triste réalité. Quel affront à tous ceux qui tendent la main, quand une ministre dit : « J’ai dû augmenter à 5000€ mes employés, on ne peut vivre décemment en-dessous. » Sortons de notre bulle et regardons autour de nous.

Aujourd’hui, l'Evangile nous invite à mettre un terme à la spirale de la désespérance.  Il faut nous redresser, car l'homme vivant, c'est l'homme debout.  Il  faut lever la tête, car l'homme vivant, c'est l'homme qui se tourne vers l'avenir.  Cela est une exigence pour survivre dans la confiance. Il est urgent de profiter de ce temps de l’Avent, pour nous libérer des multiples liens qui paralysent la confiance en des jours meilleurs. Nos cœurs s'alourdissent par  l'indifférence, l'égoïsme, la mesquinerie ou l'envie.  Il est donc urgent d’être vigilants pour rester attentifs, pour accueillir le monde qui vient.  Ainsi notre espérance ne sera pas vaine.  Au-delà des signes de mort, il y a les signes d'un renouveau, d'une espérance toute neuve.  « Nous mettre debout » pourrait être le but à donner à ce temps de l'Avent.  Nous mettre debout et aider d'autres à se lever pour exister. Pour ce faire, il faut créer une dynamique, des lieux de rencontre pour réfléchir et partager ensemble ce qui doit durer dans notre vie.

Pour nous y aider, utilisons les recommandations de Jésus dans l'Evangile: « Redressez-vous... Relevez la tête... Tenez-vous sur vos gardes... Que votre coeur ne s'alourdisse pas dans les beuveries ou les soucis de la vie... Restez éveillés... Priez ... »

Au-delà de nos préoccupations du Noël traditionnel, ne nous laissons pas enfermer par les cadeaux  et l’immédiat de la fête, mais essayons de mieux découvrir ce Dieu fait Homme en cette fête de Noël. Il nous invite à travailler tous ensemble au Droit et à la Justice. N’est-ce pas cela qui peut changer notre vie en bonheur  de Dieu ?

 

Le bonheur de Noël

À Bethléem, dans une discrète étable, abri rustique et peu avenant,

Un petit enfant nous est né voilà plus de deux mille ans maintenant.

Cet enfant possédant un coeur sans frontières nous a enseigné la bonté,

La pondération et l’Amour en se faisant homme, en délaissant sa déité.

 

Voici venue la sainte nuit de Noël, la nuit de Jésus notre Sauveur.

C’est une nuit miraculeuse qui comble l’humanité de Ses faveurs.

Une joie immense inonde les cœurs car Noël est le moment bienvenu

Pour chacun afin d’accueillir en son coeur le Messie qui nous est venu.

 

Les cloches de Noël résonnent dans la nuit pour nous annoncer

L’heureux message de Noël afin que nos prières soient exaucées.

À Noël, tout devient générosité, tolérance, pardon et harmonie

Et toute la terre est illuminée par Sa Lumière et Son Amour infini.

 

L’enfant Jésus nous témoigne pour Noël Son message d’Amour

Et Il nous demande de nous aimer les uns les autres chaque jour.

Aussi, ouvrons nos cœurs, ouvrons nos maisons et nos chaumières

Afin d’y laisser pénétrer la joie de Noël et Sa chaleureuse Lumière.

 

Laissons entrer le bonheur de Noël dans nos cœurs et nos habitations

Car, en cette sainte nuit, l’Amour vient sauver les âmes en perdition.

Noël, c’est la paix retrouvée, la paix qui vient du fond des cœurs,

La paix qu’on donne à tous sans condition, sans colère ni rancœur.

 

Que ce Noël nous enveloppe de bonté, d’indulgence et d’humanité

Et que les faveurs de Noël réchauffent comme un soleil notre frilosité.

Que le bonheur de Noël frappe à la porte de tous ceux que nous chérissons

Pour y convier l’amitié et l’amour en faisant battre nos cœurs à l’unisson.

 

                                                                      Rémy Haas – Noël 2021

 

 

 

 

 

 

 

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19 novembre 2021 5 19 /11 /novembre /2021 16:54

Fête du Christ Roi  « B » 21 11 21

Première Lecture : Daniel 7 13–14

Deuxième Lecture : Apocalypse 1 5–8

Évangile de Jésus Christ  selon St Jean 18 33–37

 

« En ce temps-là, Pilate appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus lui demanda : « Dis-tu cela de toi-même, ou bien d’autres te l’ont dit à mon sujet ? » Pilate répondit : « Est-ce que je suis juif, moi ? Ta nation et les grands prêtres t’ont livré à moi : qu’as-tu donc fait ? » Jésus déclara : « Ma royauté n’est pas de ce monde ; si ma royauté était de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. En fait, ma royauté n’est pas d’ici. » Pilate lui dit : « Alors, tu es roi ? » Jésus répondit : « C’est toi-même qui dis que je suis roi. Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. »   

 

Contrairement à ce que « l’on raconte », les rois sont encore très nombreux de nos jours. En plus des monarques qui honorent ou dirigent des pays, il y a les rois de la presse, les rois du pétrole, les rois de la pègre ou de l’argent. Il y a aussi parmi nous : « l’enfant - roi » et « le client - roi »…

Derrière tous ces mots se cachent ou se manifestent un pouvoir, une zone d’influence, une force qui impose le respect ou même une forme de tyrannie. Celui qui est roi dans l’un de ces domaines fascine et fait peur, il attire et impose son autorité et dicte ses lois. On retrouve ces dérives dans tous les domaines : le spectacle, le sport, la finance, la robotique. Ce sont là des idoles qui se comportent comme des rois ou des reines : ils ont une cour, des admirateurs, des gardes du corps, des résidences somptueuses et ils en profitent pour s’enrichir sans mesure, et sans scrupule !

Que vient donc faire le Christ Roi de l’évangile, au milieu de tous ces rois ?

Jésus n’est soutenu ni par un groupe financier ni par un mouvement politique. Il n’a pas d’autre force que celle de son témoignage d’Amour et de Vérité.

Contrairement aux puissants, il n’impose rien, mais c’est le Dieu de la proposition, et qui invite à prendre le chemin de la « Lumière » !.

Il se présente comme un témoin : témoin de la Vérité.  Il montre qu’il n’y a de Vérité que dans l’Amour ! « Amour et vérité se rencontrent » dit le psalmiste.

Un monde où l’amour n’est pas roi, deviendrait rapidement un monde désespérant, désemparé, tyrannique.

Méfions-nous d’abord de ce titre de roi pour Jésus. Ce titre de roi, lié au pouvoir, c’est le risque le plus grave. Il peut amener les disciples de Jésus à  l’imposer, ou pire, s’imposer de force en son nom.

Suite au Concile Vatican II, le Pape Paul VI a renoncé à la tiare aux trois couronnes. Elle devait symboliser le pouvoir du pape et sa domination sur tous les pouvoirs terrestres. Et cette tentation de pouvoir, de reconnaissance est toujours présente chez les nostalgiques du passé.

Mais alors, le Christ est-il roi, oui ou non ? Oui ! Mais pas à la manière dont Pilate, les grands-prêtres et beaucoup d’hommes de notre temps le vénèrent. Toute la question est de savoir quel sens donnons-nous à la royauté de Jésus? Roi pour dominer et se faire obéir, ou Roi pour servir ? Rappelons l’onction royale du Roi David.  Le pouvoir lui a été donné par Dieu pour servir son peuple et non pas pour s’en servir. Cette question est toujours d’actualité et en particulier, quand le fossé entre les riches et les pauvres ne fait que s’agrandir. Comment se fait-il, quand il y a des difficultés, on ne trouve  pas d’autres solutions possibles que de s’en prendre aux plus faibles ?

Dans l’évangile et tout au long de l’histoire, Jésus nous a fait connaître son Père. Un Père qui est plein d’Amour et de Miséricorde pour tous ses enfants. Sans cesse, c’est Lui qui donne Vie, Soigne, Ressuscite !  C’est Lui le « tout aimant » qui nous propose un monde nouveau, qui a ses racines dans la vie d’aujourd’hui. Déjà dans ce monde, on peut reconnaître les traces du monde nouveau. Des bénévoles s’investissent et organisent des soutiens pour ceux qui ont faim, pour ceux qui sont enfermés dans l’ignorance et qui combattent les abus qui écrasent nos frères. En portant secours aux plus démunis, tous ces  bénévoles indiquent un chemin nouveau pour que vive la fraternité.

Grande aussi sera notre joie de rencontrer tous ceux qui aiment la vérité et qui sont animés par l’Amour qui vient de Dieu. Mais cet amour peut aussi nous conduire sur la croix comme Jésus et tant de crucifiés d’aujourd’hui. Il faut nous en souvenir. N’oublions pas la parole d’un crucifié à côté de Jésus : « Dans ton royaume, souviens-toi de moi Seigneur »…

Et la réponse de Jésus : « Aujourd’hui même, tu seras avec moi au paradis. » Quelle belle promesse à nous qui sommes pécheurs, encore faut-il se tourner vers Dieu pour le reconnaître !

 

 

           

 

 

 

 

 

 

 

 

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10 novembre 2021 3 10 /11 /novembre /2021 06:51

33e dimanche du Tps Ord « B » – 14 Novembre 21

Première Lecture : Daniel 12 1–13

Deuxième Lecture : Hébreux 10 11–14, 18

Évangile  de Jésus Christ selon St Marc 13 24–32

« En ce temps-là, Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « En ces jours-là, après une grande détresse, le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa clarté ; les étoiles tomberont du ciel, et les puissances célestes seront ébranlées. Alors on verra le Fils de l’homme venir dans les nuées avec grande puissance et avec gloire. Il enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, depuis l’extrémité de la terre jusqu’à l’extrémité du ciel. « Laissez-vous instruire par la comparaison du figuier : dès que ses branches deviennent tendres et que sortent les feuilles, vous savez que l’été est proche. De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte. Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive. Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. Quant à ce jour et à cette heure-là, nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père. »

 

L’Evangile est, par définition, une Bonne Nouvelle. Ce qui n’est pas d’emblée une évidence ! Qu’est-ce que Jésus nous annonce ce matin : des catastrophes.

En fait de catastrophes le monde n’a jamais été épargné. Il y a toujours eu des tremblements de terre, des inondations, tout autant des massacres, des tueries et toutes les horreurs inimaginables. Reconnaissons que, fragiles sont la paix et l'environnement de notre planète. Fragiles sont notre économie et notre technologie avancée : combien d’usines marchent au ralenti, faute d’approvisionnement de matières premières ? Fragile est notre santé : Covid19, cancer…. Fragiles sont nos relations humaines et l'amour des couples : on peut compter un couple sur 2 en instance de séparation. Fragile est notre équilibre social avec tant de personnes humaines exclues. Fragile aussi est notre foi...

Il faut croire que nous sommes à un tournant important dans notre histoire économique, politique, sociétale et religieuse.

C’est certainement le fruit de notre manière de vivre dans l'illusion du définitif; en réalité, nous évoluons dans le provisoire, plus de projet à long terme. Dans ce qui nous touche de près, il faut si peu de chose pour que tout bascule soudain. Nous ne sommes même pas sûrs du lendemain! L'appel du Seigneur à la vigilance est à prendre au sérieux. Nous sommes invités à l'espérance. Être vigilant ne veut pas dire sombrer dans le pessimisme et se résigner. Le message évangélique nous invite au contraire à une attente optimiste.

« Restez éveillés pour que le jour où l'épreuve viendra, vous ne soyez pas pris au dépourvu. »

Face à cette dureté de la vie, Merci Seigneur de nous livrer ce matin un message d'espérance qui veut nous apporter du courage et du réconfort dans l'épreuve. Non, Dieu n'abandonne pas son peuple et il ne le fera jamais. Ce qui est le plus important, c’est de rester sur nos gardes, bien en éveil. Ainsi quand le Seigneur viendra, nous ne sommes pas désemparés et pris au dépourvu. Marc nous invite à suivre Jésus qui est venu nous révéler son Père. Il est la source de la vie et Dieu fait sans cesse rejaillir la vie. Cette nouvelle création, ce monde nouveau, ce sera celui que Dieu nous prépare depuis toute éternité. C’est la grande réconciliation de tous les Hommes, réalisée dans la mort et la résurrection du Christ.

Si Dieu nous a fait vivre dans ce monde, c'est pour préparer avec lui le monde nouveau. Monde d'amour, Monde de justice, Monde de paix, où tous les hommes auront entre eux des relations vraiment fraternelles, dans la tolérance et la compréhension. Dieu ne nous a pas créés pour un néant éternel. En effet je fais confiance à Jésus qui dit : « Je suis la Résurrection et la vie. » Quand il nous parle de résurrection et de vie, ce n’est pas pour après la mort, c’est aujourd’hui que chacun est appelé à une vie renouvelée.
 

Alors oui, restons éveillés ! Le message de l'évangile ne cesse de bourgeonner même si cela ne fait pas, la une des médias. « Un arbre qui tombe fait plus de bruit que toute la forêt qui pousse. » (Proverbe Africain) Dès maintenant, préparons de tout notre cœur, ce Royaume d'amour, de justice et de paix, car Dieu veut rassembler tous les hommes dans une réconciliation universelle en Jésus Christ. Il ne s’agit pas d’une utopie, mais de notre foi : « Ta foi t’a sauvé ! »

 

 

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