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17 mars 2021 3 17 /03 /mars /2021 07:25

                   5° Dimanche de Carême « B » 21 03 21

 

Première Lecture : Jérémie 31 31–34

Deuxième Lecture : Hébreux 5 7–9

Évangile de Jésus Christ selon St Jean 12 20–33

« En ce temps-là, il y avait quelques Grecs parmi ceux qui étaient montés à Jérusalem pour adorer Dieu pendant la fête de la Pâque. Ils abordèrent Philippe, qui était de Bethsaïde en Galilée, et lui firent cette demande : « Nous voudrions voir Jésus. » Philippe va le dire à André, et tous deux vont le dire à Jésus. Alors Jésus leur déclare : « L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Qui aime sa vie la perd; qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle. Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive; et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera. Maintenant mon âme est bouleversée. Que vais-je dire ? “Père, sauve-moi de cette heure” ? – Mais non! C’est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci! Père, glorifie ton nom! » Alors, du ciel vint une voix qui disait : « Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore. » En l’entendant, la foule qui se tenait là disait que c’était un coup de tonnerre. D’autres disaient : « C’est un ange qui lui a parlé. » Mais Jésus leur répondit : « Ce n’est pas pour moi qu’il y a eu cette voix, mais pour vous. Maintenant a lieu le jugement de ce monde; maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors; et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. » Il signifiait par là de quel genre de mort il allait mourir ».

 

Nous voilà déjà au printemps, et la nature nous donne quelques signes de renouveau. Le réveil printanier de la nature nous offre un vert tendre accompagné par les premières fleurs et les gazouillis des oiseaux. Qui de nous, un jour dans son enfance, n’a pas enfoui dans la terre ou sur du coton : un haricot, un grain de blé pour voir ce qui allait se passer ? Et nous étions émerveillés devant l’apparition de cette vie nouvelle, si frêle et si tendre. Ainsi nous avons pu observer que la vie traverse la mort. 

Aujourd’hui, à force d’entendre tous les commentaires contradictoires, concernant le Covid19, on ne sait plus qui croire, en qui mettre sa confiance ! Voilà que ce matin, la Bonne Nouvelle du Christ nous invite précisément à la confiance. Nous savons très bien que la paix, intérieure et entre les hommes, ne tombe pas tout droit du ciel ! Elle naît, elle prend ses racines dans le cœur de tout homme épris de justice et de pardon. Animés par l’Amour du créateur, nous sommes invités par lui, à l’Amour des autres.                             

Dans l’évangile de ce jour, les Grecs de passage à Jérusalem voulaient également voir Jésus de près. Beaucoup parlaient de lui avec admiration. Ils interrogent Philippe, qui en parle à André. Ensemble, ils vont voir Jésus. Et Jésus répond à leur curiosité en disant que : le Chemin de Vie qui s’ouvre devant lui, passe par la mort et mène à la libération de Pâques ! « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit… » Jésus utilise cette parabole du grain en terre, pour bien manifester que son choix de marcher vers Jérusalem et vers la mort, n’est pas une fantaisie, ni une volonté de sacrifice, c’est un passage obligé pour déboucher sur une vie nouvelle.

Aujourd’hui, nous sommes comme les Grecs qui interrogent les apôtres pour en savoir plus sur l’originalité de Jésus. Nous avons besoin les uns des autres pour progresser ensemble, que ce soit dans la vie de la société ou dans la vie spirituelle. Dès qu’on se met ensemble, pour partager et chercher ce qu’il a de meilleur face aux difficultés qui nous marquent, on est toujours surpris des transformations possibles. Encore faut-il reconnaître, les clins d’œil que Dieu nous donne, pour affirmer que c’est bien lui qui est à l’œuvre dans nos vies.

Dans notre marche vers Pâques, à la suite de Jésus, il importe de ne pas oublier tous ceux qui peinent sous les multiples fardeaux. Tous ceux qui se trouvent au bord de la détresse et qui n’arrivent plus à donner sens à leur existence. Rongés par la pandémie, par le cancer, la mort d’un être cher, la violence incompréhensible chez des jeunes, on est vite brisé par la dureté de la vie. Jésus en circulant sur les routes de Palestine, s’est dépensé sans compter pour guérir, pour relever, pour apaiser les souffrances, offrir des chemins nouveaux de paix et de réconciliation. Par-là, il voulait témoigner à tous les souffrants d’hier et d’aujourd’hui, sa proximité, sa compréhension, et sa tendresse. N’est-ce pas le témoignage que nous donne actuellement le pape François dans ses déplacements et dans ses discours. ?                                                                                           

Quand les événements de la vie déchirent nos projets les plus généreux, quand nous sommes affrontés à des difficultés énormes, que ce soit en famille, à l’école, sur les chantiers de nos vies ; quand nous avons du mal à assumer nos contradictions, Jésus invite chacun à prendre des risques. A se donner comme lui se donne, pour que grandisse la vie ensemble. Ouvrons nos cœurs à ceux qui luttent contre la maladie, l’exclusion, la solitude, le vieillissement. Là encore, Jésus est proche de ceux qui peinent. Il nous comprend et veut nous sauver du désespoir. Ayant passé lui-même par le chemin de la souffrance et de la mort, Jésus est en capacité de nous comprendre et de nous aider. Oui, « Il faut le vivre, pour comprendre » disait une maman éprouvée. A la suite du Christ, soyons des semeurs d’espérance et de paix.

Chrétiens, nous savons que la résurrection de Jésus est Vie, Bonne Nouvelle, pour tous les peuples. Lorsque reculent la faim, la misère, l’analphabétisme, et toutes les formes d’injustices, c’est la Bonne Nouvelle du Christ qui retentit chez les pauvres et annonce la Paix. En participant à la collecte du CCFD-Terre Solidaire, nous unissons nos efforts à ceux des peuples pauvres qui construisent leur avenir et leur bonheur. Soyons à leurs côtés pour que naisse et renaisse sans cesse une paix durable et partagée par tous, comme Jésus nous la donne.

Prochaine homélie PAQUES !

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10 mars 2021 3 10 /03 /mars /2021 06:54

4e dimanche du Carême 14 03 21

1ère lecture Second livre des Chronique 36,14-16 et 19-23

2ème lecture St Paul aux Ephésiens 2,4-10

Evangile de Jésus-Christ selon St Jean 3, 14-21

« En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème : « De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au Jugement, celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. Et le Jugement, le voici: la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Celui qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dénoncées; mais celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. »

 

Dans l’Evangile de ce jour, Jésus fait référence au serpent de bronze que Moïse a fait élever au désert. Il donne de l’actualité à ce symbole : le serpent peut être mortel, mais aussi source de guérison.  Aussi, ce symbole est mis en valeur par les caducées qui signalent les pharmacies, les ambulances, les infirmiers, les médecins.

Revenons un instant à la situation des Hébreux au désert. Ils ont connu la fatigue et la faim lors de leur marche au désert, sans ombres, sans eaux, sans refuges. Comble de malheur, à toutes ces épreuves s’ajoutent les morsures mortelles des serpents. Ceux qui sont les plus faibles, sont les premières victimes. Il y a de quoi désespérer. Pour sauver son peuple, Moïse leur propose le salut de Dieu : « le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, et celui qui porte son regard sur ce symbole, sera sauvé ». Ce symbole n’a rien de magique, il rappelle, de la part de Dieu, qu’il faut regarder les difficultés en face et les prendre à bras le corps. C’est la meilleure façon de faire face à tous les dangers. Dieu n’a pas créé l’homme pour qu’il désespère, mais pour qu’il cherche et trouve ce qui ouvre l’avenir, ce qui est porteur d’espérance. Le remède n’est jamais de s’enfermer sur soi-même ou encore de se plaindre de son sort. C’est ensemble que nous avons à alerter, à sensibiliser et à chercher les remèdes les plus appropriés pour faire face à tout ce qui empoisonne notre existence. Pour ce faire, il faut s’arracher à la peur qui est toujours mauvaise conseillère. Bien souvent, la peur est utilisée par ceux qui veulent réorganiser la société. N’est-ce pas une façon de dominer et de diviser la population pour régner avec autorité ? Il importe de regarder plus haut, plus loin et plus large au lieu de rester paralysé par la difficulté.                                     

Jésus se propose lui-même comme repère entre la vie et la mort, entre la lumière et les ténèbres. Suivre le Christ, dans la perspective d’une vie nouvelle, n’est pas sans difficultés. On n‘échappe pas aux épreuves, comme lui-même a connu la trahison, le reniement et la mort sur la croix. A l’image des Hébreux dans le désert qui regardaient le serpent de bronze, les chrétiens sont renouvelés et dynamisés lorsqu’ils regardent la force d’Amour du ressuscité qui est mort sur la croix : « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime. » Donner sa vie, donner le meilleur de soi-même pour la « vie ensemble », c’est la seule façon de mettre en valeur les intérêts et les possibilités de chacun. Avoir des perspectives dans la vie, des repères, savoir où aller et ne pas tourner en rond, ce sont autant d’expressions qui disent le désarroi devant les urgences.  

Le récent voyage du pape François en Irak, sur les lieux où a coulé le sang des martyrs, nous interpelle dans notre façon de vivre les uns avec les autres. Nous sommes tous enfants d’un même Père, et c’est ensemble que nous avons à chercher des chemins nouveaux, d’un monde nouveau qui est déjà en train de germer. Comme nous sommes pris par l’immédiat, on oublie l’essentiel, les perspectives, le but du voyage.                                                                                                                        

Le temps du carême, n’est pas fait pour les privations, encore nécessaires pour ceux qui vivent trop bien, mais pour s’astreindre à regarder où on va, et ce qu’on sert en vérité. Affrontés à des événements imprévus comme la pandémie, la mort, le chômage, le divorce, la perspective d’une vie meilleure nous paraît fermée. Malgré tous nos efforts, l’impuissance semble avoir le dernier mot. Détrempez-vous, à toutes nouvelles épreuves, il y a des solutions et des remèdes, non pas magiques, mais grâce aux efforts conjugués, la pandémie peut être maîtrisée aujourd’hui. Mais arrêtons les grands discours pleins de promesses ; le peuple n’en peut plus. Sommes-nous sourds à tous ces cris de désespoir des blessés de la vie qui ont besoin de soutien et de remèdes à leurs difficultés

 Au-delà de tous ces drames, la peur ne fait que grandir et entraîne au repli sur soi. Il faut bien sûr apporter secours et soutien à ceux qui risquent de rester sur le « carreau », mais il est encore plus urgent d’éviter que se poursuive la cause de tous ces malheurs. Les trafics internationaux ne s’arrêtent pas avec des discours, c’est comme la gangrène, il y a des choses à couper pour que ça s’arrête. « Dieu a envoyé le Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé grâce à lui. » Ce carême prend une couleur particulière avec l’actualité, il est donc important de vivre cette mutation dans notre propre vie de chrétien. Si le Christ est ressuscité, on peut lui faire confiance, car il nous conduit sur le chemin de la VIE. Oui, portons notre regard sur le Christ Ressuscité, vainqueur de la mort et de tous les maux.

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3 mars 2021 3 03 /03 /mars /2021 07:10

3e dimanche du Carême « B » 07 03 21

1ère lecture du livre de l’Exode 20,1-17

2ème lecture : 1ère de St Paul aux Corinthiens 1,22-25

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 2, 13-25

« Comme la Pâque juive était proche, Jésus monta à Jérusalem. Dans le Temple, il trouva installés les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs. Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple, ainsi que les brebis et les bœufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs, et dit aux marchands de colombes : « Enlevez cela d’ici. Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce. » Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit : L’amour de ta maison fera mon tourment. Des Juifs l’interpellèrent : « Quel signe peux-tu nous donner pour agir ainsi ? » Jésus leur répondit : « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai. » Les Juifs lui répliquèrent : « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce sanctuaire, et toi, en trois jours tu le relèverais ! » Mais lui parlait du sanctuaire de son corps.

Aussi, quand il se réveilla d’entre les morts, ses disciples se rappe­lèrent qu’il avait dit cela ; ils crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite.

Pendant qu’il était à Jérusalem pour la fête de la Pâque, beaucoup crurent en son nom, à la vue des signes qu’il accomplissait. Jésus, lui, ne se fiait pas à eux, parce qu’il les connaissait tous et n’avait besoin d’aucun témoignage sur l’homme ; lui-même, en effet, connaissait ce qu’il y a dans l’homme. »

 

Attitude surprenante de la part de Jésus, à se demander, mais quelle mouche l’a piqué pour agir de la sorte? Il s’attaque à ce que les Juifs ont de plus sacré, à savoir le Temple de Jérusalem, haut lieu de la rencontre de Dieu avec les Hommes. Si Jésus entre dans le Temple comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, c’est que le Temple était devenu à ses yeux un supermarché de trafic, où l’argent était devenu sacré. Il ne manquait plus que les cartes postales, les souvenirs et le snack à frites.

Voilà que Jésus fait le ménage. Il n’a rien contre les marchands, il faut bien qu’ils vivent. Il s’en prend à l’utilisation détournée des choses saintes, pour s’enrichir et faire de l’argent, non pas un moyen de subsistance, mais pour une fin. Vous comprenez, que face à ce trafic, Jésus a dû faire une poussée d’adrénaline. Là on peut parler de « colère sainte » parce qu’on utilise Dieu pour le profit.

L’occasion lui est donnée de révéler à ceux qui l’interrogeaient « Quel signe peux-tu nous donner pour agir ainsi ?......Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai. » Il vient leur révéler que le Temple nouveau n’est pas une construction matérielle mais une présence, càd lui-même : son Corps livré et son sang versé pour la multitude. Ce qui veut dire que Dieu n’est pas lié à un lieu géographique. Qu’on ne peut pas le réduire à la seule présence du tabernacle. Les fondations du vrai Temple où Dieu aime venir habiter, n’est-ce pas dans nos communautés humaines, là où on vit ? Ayons une vision plus planétaire, et si le Temple de Dieu était le monde entier ? A l’âge de la mondialisation, la question n’est pas saugrenue. D’autant plus qu’un autre dieu, plus puissant que jamais s’impose de plus en plus à nous, c’est « la loi du profit où l’argent est devenu le maître ou le dieu argent.

Ce geste fort que Jésus pose dans le Temple est d’une grande actualité dans notre monde qui veut transformer tout en monnaie. Cette façon de faire a entraîné toute la société dans une crise mondiale, au point que les plus faibles sont les premières victimes, innocentes de surcroît. On n’hésite pas à publier les énormes bénéfices de quelques sociétés et en même temps on annonce les fermetures, les licenciements et les mises en chômage économique. De même la publication des revenus phénoménaux de quelques sportifs, de présentateurs de télé et de grands patrons est scandaleuse quand tant de personnes vivent dans la misère.

Par ailleurs, il me semble que le vrai problème n’est pas la Covid19, ni le nombre de malades, mais bien la suppression de lits (en 20 ans 112 000 en France et six cents hôpitaux fermés en Allemagne), pas assez de soignants, pas assez de matériel, sans parler des fermetures d’hôpitaux. Une fois de plus nous sommes en présence de l’argent-roi qui décrète, sans humanité, de faire des économies.

L’évangile d’aujourd’hui nous met en garde contre l’argent trompeur. Des milliers de familles sont endettées parce qu’on leur a fait miroiter une vie plus facile, plus aisée en consommant toujours d’avantage. Ne faudrait-il pas réagir efficacement? Aujourd’hui, la montée du culte de l’argent-roi est alarmante et, pour beaucoup, dramatique.

En ce temps de carême comment allons-nous réagir pour remettre l’Homme au cœur de la vie avec Dieu et non pas l’argent. Il faut laisser l’argent comme un serviteur. N’est-ce pas cela le développement durable? Comme au temps de Jésus, il faut changer les mentalités ici, il faut prendre des risques dans nos choix de société.

Jésus s’est engagé avec éclat dans l’action non-violente, là où elle interpelle le plus et pénètre les consciences. Il a pris tous les risques : rejet, incompréhension, isolement, mort. Il a montré que dans la vie il faut savoir prendre des risques. La résurrection qu’il annonce dépend de son engagement total. Nous aussi, nous avons des risques à prendre. Notre fidélité à Jésus nous engage à mettre tout en œuvre : nos forces physiques et morales, nos liens humains, nos biens matériels, tout cela doit être utilisé pour faire vivre l’ensemble.

L’invitation du CCFD-Terre Solidaire nous invite à prendre au sérieux les enjeux du « vivre ensemble » qui nous lient les uns aux autres.

 Avec cet Evangile, il est important de chasser toutes les compromissions, tous les trafics de nos vies pour laisser place au « VIVRE ENSEMBLE ».

 

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22 février 2021 1 22 /02 /février /2021 06:58

 

2° Dimanche de Carême – 28 02 21

Première Lecture : Genèse 22 1–2, 9–18

Deuxième Lecture : Romains 8 31–34

Évangile de Jésus Christ selon St Marc 9 2–10

« En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmena, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux. Ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille. Élie leur apparut avec Moïse, et tous deux s’entretenaient avec Jésus. Pierre alors prend la parole et dit à Jésus : « Rabbi, il est bon que nous soyons ici! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » De fait, Pierre ne savait que dire, tant leur frayeur était grande. Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le! » Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux. Ils descendirent de la montagne, et Jésus leur ordonna de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. Et ils restèrent fermement attachés à cette parole, tout en se demandant entre eux ce que voulait dire : « ressusciter d’entre les morts ».

 

Tous les jours nous avons droit à des commentaires, parfois contradictoires, sur le virus et sa contamination aux variants. A force de rabâcher, les gens sont fatigués et ça joue sur leur moral. Ces dernières semaines on a souligné que les Français étaient devenus les champions du pessimisme depuis cette pandémie. On peut énumérer les difficultés à venir qui paraissent insurmontables : les magasins qui mettent la clé sous le paillasson, le nombre croissant des chômeurs, les fermetures d’entreprises, réduction d’emplois dans les services publics, les étudiants sont dans l’expectative et attendent de quoi sera fait demain ! Chacun a de quoi allonger la liste.

Est-ce que l’Evangile que nous venons d’entendre, n’a pas ses racines plantées dans un terrain semblable ? Devant ces foules désorientées, écrasées qui cherchent des solutions, il y a de quoi s’user, se fatiguer et désespérer.  Alors, « Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmène, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux. »

Nous connaissons tous des visages qui redonnent confiance, qu’ils soient jeunes ou adultes, souffrants ou déformés, élégants ou difformes, qui rayonnent d’indicible beauté. Ils disent mieux que tous les mots et les discours : la richesse intérieure, l’amitié, la chaleur, la lumière. On se sent bien en leur compagnie et on souhaite que cela puisse durer. Cette expérience nous l’avons vécue comme bénévoles et aumônier auprès de nos frères handicapés.

Un visage et un regard suffisent parfois - souvent - à fonder l’aventure d’une vie sur un amour partagé avant les premiers échanges et les premiers projets.

Les disciples voient, lors de la transfiguration, le visage de Jésus brillant comme le soleil. Leurs mots, sans doute, sont impuissants à décrire vraiment ce qu’il leur est donné de voir, car ils quittent un instant le monde des hommes et de la terre qui leur colle à la peau, pour entrer dans le monde de Dieu, la terre promise à tous les élus. Visage de Jésus, visage rayonnant d’un Dieu épris de l’homme.

En un éclair, les trois disciples privilégiés - Pierre, Jacques et Jean - voient, l’Ancien et le Nouveau Testament réunis. Dans la rencontre de Jésus avec Moïse et Elie, ils comprennent que Jésus, leur ami, se situe dans la tradition de la loi et des prophètes. Dans cette symphonie de lumière et de blancheur, ils soupçonnent un monde nouveau. Ils s’en souviendront aux heures sombres du doute, de l’incompréhension, de la croix, de la mort. Dans la nuée, ils approchent la vérité de Dieu et de son amour sans limites. Cette vision est un moment exceptionnel. Chacun peut avoir la grâce d’en être illuminé. Ce sont des moments forts et rares qui méritent qu’on s’en souvienne, parce qu’ils seront essentiels dans les moments difficiles. Ces moments de lucidité ont aidé Jésus dans les moments difficiles d’affrontements, de contestations sur le chemin qui va le conduire à la mort. Sans ces temps forts, si nécessaires à notre vie, la vie perd son goût, sa saveur, son sens : à quoi bon vivre !

« Jésus leur défendit de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu avant que le Fils de l’Homme soit ressuscité d’entre les morts. »  Au stade où ils en étaient, les apôtres ne pouvaient pas comprendre la signification de cette vision. Après les événements de la mort et de la résurrection, ils se rappelleront que Jésus leur avait annoncé sa résurrection. Ne sommes-nous pas dans la même situation que les apôtres devant les épreuves qui nous tombent dessus ? C’est en faisant la relecture de notre vie, que nous pouvons décrypter, comprendre, approcher d’une façon nouvelle le mystère de Dieu présent à notre existence. Pour cela, il faut prendre les moyens.

En ce temps de carême des chrétiens se retrouvent pour réfléchir sur l’actualité de la Bonne Nouvelle. L’Eglise, en proposant ces 40 jours de carême tous les ans, a conscience de l’évolution de la vie et de la société. C’est pourquoi, chacun est appelé à se renouveler sérieusement, non pas pour faire semblant mais pour toucher les questions essentielles de la vie d’aujourd’hui.

Il y a des lieux concrets où nous vivons, où nous sommes engagés, où nous réagissons : dans nos familles, nos quartiers, nos lieux de travail, la rue, la voiture, l’école, les associations. C’est dans ces lieux bien concrets, si nous voulons bien l’écouter, que Dieu nous interpelle sur notre façon de vivre et de nous comporter.

Quoiqu’il arrive, Dieu nous aime, il ne revient pas en arrière et il a besoin de chacun pour que grandissent la paix, la justice, le respect, en un mot son Royaume ! Puissions-nous entendre, reconnaître et mettre en œuvre ce message du Père : « Tu es mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis tout mon amour » !

 

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17 février 2021 3 17 /02 /février /2021 06:46

1er Dimanche de Carême  « B »  21 02 21

 

Première Lecture : Genèse 9 8–15

Deuxième Lecture : 1Pierre 3 18–22

Évangile   de Jésus Christ selon St Marc 1 12–15

 

« En ce temps-là, Jésus venait d’être baptisé. Aussitôt l’Esprit le pousse au désert et, dans le désert, il resta quarante jours, tenté par Satan. Il vivait parmi les bêtes sauvages, et les anges le servaient. Après l’arrestation de Jean, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu; il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »

 

Jésus est à un carrefour important de son existence. Il ne s’agit pas d’un déroulement naturel de sa vie. Il est devant un choix qui va engager tout son avenir et aussi celui de ses proches. Pour ce faire, il va prendre du recul pour se préparer à cette mission: « L’Esprit le pousse au désert où il resta 40 jours. » Désert : lieu d’hostilité, de solitude, de dépaysement ; le désert oblige à revenir à l’essentiel, à se concentrer sur des gestes vitaux. Le désert est une épreuve. Il produit un choc d’où l’on sort soit plus fort, soit complètement épuisé et anéanti. Le désert est d’abord un contact avec soi-même, avec sa propre personne, ses propres tentations. Pourquoi Jésus choisit le désert ? Il veut sortir du « train-train » habituel de la vie, pour être plus libre et plus disponible à l’appel de Dieu. Cette mission consiste à faire découvrir un visage tout à fait nouveau de son Père, amoureux de l’humanité. Un Père qui ne se laisse pas enfermer dans des images menaçantes, mais un Père toujours plein d’attention et de miséricorde à l’égard de ses enfants.

L’Eglise, en ce premier dimanche de Carême, nous invite à entrer dans la même démarche que Jésus. Nous sommes également à un carrefour important de notre existence et il nous faut absolument prendre du recul pour discerner les enjeux de la mission que Dieu nous confie. Nous sommes devant d’énormes questions sur l’avenir. En premier lieu la santé avec cette pandémie qui nous fait peur. A force d’entendre les avis contradictoires, on ne sait plus faire le tri entre ce qui est vrai et faux. Puis les questions concernant la planète, les peuples, la démocratie, la foi. On a de la peine à voir clair dans cet éventail de tous les aspects importants de notre existence. Tellement saoulé par toutes ces informations que la majorité des gens décrochent. Or, rien n’est à négliger, tout mérite une grande attention et délicatesse de notre part. Le temps du carême, temps de recul et de réflexion est nécessaire pour la mise à jour des services que nous avons à rendre à l’humanité. Et ces services sont multiples.

- Par exemple, en ce qui concerne la planète. On ne peut plus continuer à gaspiller les richesses accumulées depuis des millénaires : le pétrole, le gaz, le charbon et tous les autres minéraux à notre portée. Il faut apprendre à vivre ensemble et permettre à tous de faire le meilleur usage de ce qui est à notre disposition sans compromettre l’avenir. Pourtant on nous sérine que l’avenir, c’est l’électricité. Il a suffi d’un bon coup de gel, et vlan, tous les bus électriques Némo à Amiens sont KO. Certes il faut innover, chercher de nouveaux chemins qui permettent la prise en compte de l’avenir, mais à quel prix ?

- Il est urgent de permettre à tous les peuples de se retrouver autour de la même table de décisions et de partages. Devant le fossé de plus en plus énorme entre les puissants et les peuples dépendants, plongés dans la misère, il est nécessaire de rétablir le droit de chacun à la vie. Il est grand temps que les peuples choisissent des dirigeants intègres dans tous les domaines de la vie. Chaque peuple, chaque groupe a besoin d’être entraîné par des responsables qui épousent la cause des pauvres, des plus faibles au lieu de se mettre au service des riches et de se laisser envahir par l’enrichissement et le cumul. Cette vision ouvre un avenir de paix, de justice et de fraternité. Affirmer cela, dans le contexte de notre société, dite « développée », c’est passer pour un naïf.   Pour s’en rendre compte, il suffit d’observer les conflits actuels qui laissent tant de travailleurs sur le carreau avec des promesses de chômage encore plus désastreuses. 

- Le but du carême, c’est de revenir à l’essentiel : le devenir de l’Homme dans la société. C’est le cœur même de notre foi. Dieu a créé l’Homme à son image, nous dit la bible. Et Jésus ajoute que Dieu aime l’Homme quoiqu’il arrive, en rappelant : « Ce que tu fais aux plus petits, c’est à moi que tu le fais. » Or, parce que Dieu aime l’Homme, en retour, l’Homme peut lui faire confiance ! Un chrétien ne peut pas admettre que Dieu soit remplacé par le pouvoir tout-puissant de l’argent. « Il faut choisir entre Dieu et l’argent » L’argent est un moyen, un outil qui doit être mis au service de tous. Quand on l’utilise comme maître, il devient le dictateur de tous. Par contre, Dieu est Amour, et il nous invite à vivre de cet Amour. Et c’est cet Amour qu’il nous faut renouveler chaque jour à l’égard du créateur et de ses créatures.

Voilà des efforts de Carême que Dieu apprécie !

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10 février 2021 3 10 /02 /février /2021 07:30

6° Dimanche du Tps Ord - « B »  14 02 21

 

1ère lect. : Livre des Lévites (13, 1‑2. 45‑46)

2ème lect. : 1ère lettre St Paul apôtre aux Corinthiens (10, 31 – 11, 1)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (1, 40‑45)

 

« En ce temps-là, un lépreux vint auprès de Jésus; il le supplia et, tombant à ses genoux, lui dit: « Si tu le veux, tu peux me purifier. » Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit: « Je le veux, sois purifié. » À l’instant même, la lèpre le quitta et il fut purifié. Avec fermeté, Jésus le renvoya aussitôt en lui disant: « Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre, et donne pour ta purification ce que Moïse a prescrit dans la Loi: cela sera pour les gens un témoignage. » Une fois parti, cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville, mais restait à l’écart, dans des endroits déserts. De partout cependant on venait à lui. »

 

Si les hommes sont parvenus à maîtriser certaines maladies: la peste, le choléra, la tuberculose, la poliomyélite, la variole et même la lèpre, si l'on commence à voir des lueurs d'espoir du côté du sida, du cancer, et aujourd’hui du Covid-19, il n'en reste pas moins que les maladies continuent à faire des ravages.

A la maladie corporelle nous pouvons joindre toutes les maladies psychiques et morales. La santé mentale se dégrade et les maux s’accumulent : stress, anxiété, déprime, démotivation…Et les cabinets des psychologues et psychiatres connaissent une affluence record.

Aujourd'hui, l'évangéliste Marc nous fait bien remarquer que Jésus est « pris de pitié », une expression qui revient plusieurs fois et qui nous montre que Jésus était souvent pris par l'émotion, une émotion qui se transformait aussitôt en acte.  Il n'hésite même pas à braver les interdits et la loi pour venir au secours de celui qui est malade et exclu.  Le spectacle de ce lépreux le bouleverse, il est ému, s'approche de lui et le touche sans se soucier de se souiller et de devenir lui-même lépreux. 

Pourquoi Jésus a-t-il donc posé ce geste?  Pour montrer qu'aux yeux de Dieu, aucun de ses enfants ne peut être exclu et pour montrer au lépreux qu'il avait droit à toute l'attention et l'affection des siens. En le guérissant, Jésus lui a redonné toute sa dignité et son droit d’être à nouveau accueilli au sein de la communauté.

N'est-ce pas aussi tout simplement un exemple que Jésus a voulu donner à ses disciples? « J'étais malade et vous m'avez visité » leur dira-t-il un peu plus tard.

Il est vrai, qu'accompagner un malade, le visiter, écouter ses doléances, le consoler, perdre du temps à son chevet, c’est parfois éprouvant parce qu’on se sent démuni. Mais cette présence à son chevet n'est-ce pas une priorité, une nécessité quasi aussi grande que de lutter contre la maladie? C'est lui montrer qu'il a encore de l'importance et qu'il garde à nos yeux toute sa dignité.

Il est certain que tous, dans notre propre famille, notre voisinage…nous connaissons des malades, des personnes en difficultés auprès de qui nous pouvons apporter beaucoup de consolation et d'encouragement.

Je suis souvent émerveillé de voir combien elles sont nombreuses les personnes qui dans leur quartier vivent déjà cette solidarité de manière gratuite, anonyme …mais combien efficace!

Puisse cet évangile d'aujourd'hui raviver notre émotion et dynamiser nos engagements auprès des premiers pauvres que sont nos malades et tous ceux qui souffrent.

Comme Jésus, « pris de pitié » que notre cœur se laisse « toucher » pour ensuite oser nous approcher, « tendre la main et toucher », toucher la chair déchirée, toucher l’homme ravagé, repoussant, et ainsi lui rendre la vie.

C’est par des gestes et des paroles toutes simples que nous pourrons ouvrir aux exclus une nouvelle existence, les réintégrer, les insérer dans nos communautés, les faire naître à une vie nouvelle.

Le lépreux après sa guérison, ne peut garder pour lui la merveille de sa guérison. Jésus lui demande de ne rien dire à personne, mais pour le lépreux, une nouvelle histoire d’amour est enclenchée. En permettant à chacun de prendre sa place dans le concret de sa vie, on peut reconnaître que l’amour de Dieu est à l’œuvre. 

 

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3 février 2021 3 03 /02 /février /2021 16:58

5° Dimanche du Tps Ord « B » – 07 02 21

 

1ère lecture du livre de Job 7,1-4.6-7

        

« Job prit la parole et dit : « Vraiment, la vie de l’homme sur la terre est une corvée, il fait des journées de manœuvre. Comme l’esclave qui désire un peu d’ombre, comme le manœuvre qui attend sa paye, depuis des mois je n’ai en partage que le néant, je ne compte que des nuits de souffrance. À peine couché, je me dis : “Quand pourrai-je me lever ?” Le soir n’en finit pas : je suis envahi de cauchemars jusqu’à l’aube. Mes jours sont plus rapides que la navette du tisserand, ils s’achèvent faute de fil. Souviens-toi, Seigneur : ma vie n’est qu’un souffle, mes yeux ne verront plus le bonheur. » – Parole du Seigneur.

 

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 1, 29-39

 

« En ce temps-là, aussitôt sortis de la synagogue de Capharnaüm, Jésus et ses disciples allèrent, avec Jacques et Jean, dans la maison de Simon et d’André. Or, la belle-mère de Simon était au lit, elle avait de la fièvre. Aussitôt, on parla à Jésus de la malade. Jésus s’approcha, la saisit par la main et la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait. Le soir venu, après le coucher du soleil, on lui amenait tous ceux qui étaient atteint de toutes sortes de maladies, et il expulsa beaucoup de démons; il empêchait les démons de parler, parce qu’ils savaient, eux, qui il était. Le lendemain, Jésus se leva, bien avant l’aube. Il sortit et se rendit dans un endroit désert, et là il priait. Simon et ceux qui étaient avec lui partirent à sa recherche. Ils le trouvent et lui disent : « Tout le monde te cherche. » Jésus leur dit : « Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Évangile ; car c’est pour cela que je suis sorti. » Et il parcourut toute la Galilée, proclamant l’Évangile dans leurs synagogues, et expulsant les démons. »

 

Le cri de Job est toujours d’actualité ! Ce cri est celui de toutes les victimes de la pandémie, des cataclysmes naturels, de ceux qui viennent de perdre un être cher. C’est aussi le cri de toutes les victimes de la méchanceté humaine. Il résonne aujourd’hui encore lorsque le terrorisme fait peur au niveau international. Il y a aussi des cris de désespoir quand la neige, si abondante cette année, devient un cauchemar pour toutes les stations d’hiver. Il en va de même pour les restaurateurs, commerçants, entreprises qui sont au bord de la faillite. Toutes ces clameurs ne résonnent-elles pas comme le cri de chaque être humain touché par les maladies, les catastrophes et les injustices ?

Les cris de désespoir, de révolte et de vengeance font partie de notre condition humaine créée par Dieu. Trop de gens, surtout parmi ceux qui ont eu une ‘’ éducation rigoriste’’ s’imaginent que ces sentiments-là sont des péchés. L’auteur du récit de la Genèse dit bien que Dieu nous a créés à son image et à sa ressemblance. Et en nous donnant un cœur, et non un bloc de glace à la place du cœur, Dieu a pris le risque d’y voir fleurir dans ce cœur l’amour et jaillir la haine.

Job est plus proche de nous que nous ne le pensons. Car Job, comme Jonas, est un personnage imaginaire, il est présent en chacun de nous ! La question qui est posée dans le livre de Job est celle-ci : existe-t-il quelqu’un qui soit capable, à partir d’une souffrance injuste, d’affirmer sa foi et sa confiance en Dieu, donc de bien parler de Dieu ?

Et en effet, Dieu donnera sa réponse, mais cinq siècles plus tard. Sa réponse s’appellera Jésus de Nazareth, dont le nom signifie « Dieu sauve ». Jésus ne fait jamais de discours sur la souffrance, mais toujours il est proche et soutient tous ceux qui peinent. Il refusera toujours d’expliquer la souffrance. Par son attitude, il vient l’habiter de sa présence. C’est ce que l’évangile de Marc nous montre au cours de cette journée type de Jésus. Là, on s’aperçoit qu’il va d’abord vers tous ceux qui ont le visage même de Job, l’innocente victime du malheur : les lépreux, les paralysés, les déprimés.  Par contre, il ne ménage pas tous ceux qui « faussent les balances et vendent le pauvre pour une paire de sandales »

Jésus continue à venir à nous, de même qu’il est allé chez la belle-mère de Simon et chez tous les paumés du quartier et les blessés de la vie. Il continue à venir à nous avec une « oreille attentive ». Il se tient au pied du lit de chaque malade pour leur manifester la tendresse de son Père.

En ce dimanche des malades, l’Eglise tient à manifester cette attention particulière de Dieu à l’égard de tous ceux qui font l’expérience du mal, de la détresse, de l’injustice et qui cherchent une main, un réconfort, une compréhension et un sourire de tendresse. Oui, « Tout le monde te cherche Seigneur » particulièrement dans les événements tragiques…

Pour nous aujourd’hui, Jésus nous invite à mesurer les souffrances qui écrasent tant de gens et de peuples. On a fait d’énormes progrès pour apaiser la douleur physique, mais il y a toujours des déchirements qui persistent au cœur de tant de personnes. A toutes les souffrances que certains combattent, d’autres en rajoutent encore. Pas si longtemps encore, certains ont cru voir le doigt de Dieu dans la maladie du sida, comme peut-être aujourd’hui dans ce Convid19. Faut-il encore rajouter une couche à celui qui est déjà atteint, comme s’il ne suffisait pas au malade d’être malade et qu’il fallait en plus l’écraser, le juger, le calomnier, le condamner ? Jésus prend la main de la malade et la remet debout. C’est tout ! Dans l’Evangile le discours sur la maladie n’existe pas. Jésus agit ! Combien de bénévoles visitent les malades dans les hôpitaux, dans les maisons de retraite  et d’handicapés. Ils n’ont peut être pas grand-chose à dire, mais leur présence les font exister et leur redonne goût à la vie. Savoir prendre la main de celui qui souffre, un sourire, c’est une autre façon de lui dire qu’il reste un frère.

Jésus ne cède pas à la tentation de la gloire facile, fruit des guérisons accomplies. Il se retire pour prier et repart sur les routes annoncer la Bonne Nouvelle. Rien ne le détournera de sa mission. Prier, annoncer, guérir: trois attitudes pour une unité de vie. Tout prend sa source dans l’intimité avec le Père, et les guérissons sont des signes de la proximité du Royaume.

Les mêmes mots peuvent être les piliers de toute vie chrétienne. Etre présent, témoigner, agir, aimer, prier, tendre la main au malheureux, être artisan de paix.... voilà un bon programme pour qui veut être un vrai disciple de Jésus-Christ. Voilà la source de toutes guérisons. Et la guérison donne confiance à chacun pour repartir vers une vie nouvelle.                                           

 

 

 

 

 

                                              

 

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25 janvier 2021 1 25 /01 /janvier /2021 07:01

4° Dimanche  du Tps Ord « B » – 31 01 21

Première Lecture : Deutéronome 18 15–20

Deuxième Lecture : 1Corinthiens 7 12–35

Évangile de Jésus Christ selon St Marc 1 21–28

« Jésus et ses disciples entrèrent à Capharnaüm. Aussitôt, le jour du sabbat, il se rendit à la synagogue, et là, il enseignait. On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes. Or, il y avait dans leur synagogue un homme tourmenté par un esprit impur, qui se mit à crier : « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth? Es-tu venu pour nous perdre? Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu. » Jésus l’interpella vivement : « Tais-toi! Sors de cet homme. » L’esprit impur le fit entrer en convulsions, puis, poussant un grand cri, sortit de lui. Ils furent tous frappés de stupeur et se demandaient entre eux : « Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent. » Sa renommée se répandit aussitôt partout, dans toute la région de la Galilée. »

 

La Bonne Nouvelle annoncée par Jésus s’adresse à tout le monde. Dimanche dernier Jésus appelle ses premiers disciples. Ils vont être avec lui, les messagers de la Bonne Nouvelle. Et aujourd’hui, Jésus donne un témoignage exceptionnel : « Il parle avec autorité ». Sa Parle est crédible, parce qu’on peut lui faire confiance. Ce qu’il dit, est VRAI !

Enfin, voilà un homme qui n’hésite pas à s’attaquer au mal. Et il n’y a rien de mieux que de le dénoncer pour le combattre et permettre à chacun de retrouver sa liberté. Lorsque le mal est identifié, on peut l’attaquer de front. La difficulté, c’est de l’identifier comme « mal ». J’évoque souvent cette belle image du « serpent » dans le récit de la création. Il se faufile gentiment dans nos vies sous des attraits mirobolants en te faisant croire que tu es le meilleur et le plus beau. D’où l’importance du discernement.  En effet, il est tellement plus facile de trouver « un bouc émissaire » sur lequel on pourra se décharger de toutes ses rognes. Mais en fin de compte, si ça soulage sur le moment, ça ne règle pas le problème, et le mal sera toujours aussi pervers. Habituellement, on se contente de décrire et même de hurler ce qui fait souffrir et qui enchaîne. C’est vrai pour les maladies du corps, mais tout autant, pour les difficultés engendrées dans « le vivre ensemble ». Belle illustration : il suffit de suivre les « palabres stériles » qui ont lieu autour du projet de loi : « Séparatisme » (un petit exemple : Il ne faut surtout pas aborder la question du VOILE, le mal est déjà bien installé qu’on ne peut plus faire marche arrière. No comment !)

Jésus va à la synagogue et tout le monde est étonné, car il parle en Homme qui a autorité et non pas comme les scribes qui disent et ne font rien !. Si, les scribes et les pharisiens augmentent les charges qui deviennent des contraintes supplémentaires pour les gens du peuple, au lieu de les protéger. Jésus, par sa Parole et ses actions rend libre et redonne vie à ce qui paraît mort. En cela, ce qu’il dit est VRAI !  Sa parole est crédible parce qu’il débusque le mal et en même temps il le chasse. Le résultat, c’est que « l’homme tourmenté », présenté par l’évangile, retrouve pleinement sa place dans la société. Tous ceux qui sont présents, s’inquiètent. « Qui est donc cet homme qui parle avec autorité ? » Qui est ce Jésus ? Quel est son pouvoir ? Cette question des Juifs de Capharnaüm, c’est aussi notre question à nous aujourd’hui.

Jamais nous n’aurons fini de découvrir le mystère de Jésus, le mystère d’un Dieu qui aime tellement l’homme, qu’il s’est fait homme lui-même. Le fait d’épouser la condition humaine, met Jésus à notre portée. En aucun cas, Jésus ne se sert pas de la puissance du pouvoir sur les gens, mais il se comporte comme « le serviteur », celui qui rend service. Par son exemple, il invite chacun à le suivre sur ce chemin. Chacun a des services à rendre aux autres selon ses capacités, ses talents, son rang dans la société.

Ce qui fait l’autorité de Jésus, c’est qu’il est Fils de Dieu, l’envoyé du Père pour guérir et sauver tous les hommes. Jésus, par ses paroles et ses actions, transforme l’homme au plus profond de lui-même. Il l’invite à se dépasser, à sortir de lui-même pour qu’il prenne conscience, qu’il fait partie des enfants de Dieu.       

L’autorité de Jésus se fonde principalement sur le témoignage qu’il a donné tout au long de sa vie. Toute sa vie, Jésus a appelé les hommes à aimer, non en paroles mais en actes et en vérité, et lui-même a été jusqu’au bout de l’Amour.  En acceptant le risque de sa mort, il fait confiance à son Père. Tout ce que Jésus a fait durant toute sa vie n’a rien à voir avec un pouvoir personnel. Pour lui, l’essentiel, c’est de faire connaître l’amour du Père. Cette connaissance, rend libre !

En ce début d‘année 2021, au niveau de la « Maison Terre », l’avenir est plein d’incertitudes. Incertitudes devant l’évolution climatique, politique, économique et religieuse. En France, comme dans de nombreux autres pays, que d’inquiétudes occasionnées par cette pandémie ? Que d’inquiétudes devant l’avenir des jeunes quant à l’emploi, leurs loisirs, leur façon de vivre et même leur désespoir ? Et pour les plus jeunes, ceux qui vivent l’échec scolaire, les souffre douleur. Et pour les adultes, ce fossé toujours plus grand entre grandes richesses et grandes misères. Et entre ces deux extrêmes toujours plus criants, la majorité qui tend le dos.

Notre société, y compris l’Eglise, a besoin d’hommes audacieux, qui ont le courage de dénoncer le mensonge, les magouilles, les trafics de tout genre…Il y a bien trop de faux fuyants, de tromperies qui occupent le terrain, alors qu’on a besoin de gens qui se mettent au service de la Vérité, de la Justice et de la Paix.

Comme croyants, si nous voulons prendre la suite de Jésus et parler avec autorité, il faut que notre vie soit conforme à notre foi. Il importe de débusquer les racines du mal qui ronge tant de nos frères humains, pour y porter remède. Cela suppose des partages, des échanges, des recherches, une mobilisation et des actions. Ainsi, aujourd’hui, la 68° journée mondiale de lutte contre la lèpre est le résultat de la foi de Raoul Follereau. Quand il a vu la misère, provoquée par cette grave maladie, il a trouvé les moyens de rassembler des chercheurs, des médecins, des bénévoles. Aujourd’hui, on nous sollicite pour soutenir cette action bienfaisante pour toute l’humanité. Au lieu de baisser les bras, à l’exemple de cet homme, comme de tant d’autres qui ont suivi le Christ, puissions-nous entrer dans cette démarche d’identifier le mal pour « l’expulser » et naître à une vie nouvelle.

 

 

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13 janvier 2021 3 13 /01 /janvier /2021 08:02

2° Dimanche du Tps Ord - « B » 17 01 2021

1ère Lect. Du livre de Samuel 3,3b-10.19

2ème Lect. St Paul aux Corinthiens 6,13b-15a.17-20

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 1, 35-42

« En ce temps-là, Jean le Baptiste se trouvait avec deux de ses disciples. Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit : « Voici l’Agneau de Dieu. » Les deux disciples entendirent ce qu’il disait, et ils suivirent Jésus. Se retournant, Jésus vit qu’ils le suivaient, et leur dit : « Que cherchez-vous ? » Ils lui répondirent : « Rabbi – ce qui veut dire : Maître –, où demeures-tu? » Il leur dit : « Venez, et vous verrez. » Ils allèrent donc, ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là. C’était vers la dixième heure (environ quatre heures de l’après-midi). André, le frère de Simon-Pierre, était l’un des deux disciples qui avaient entendu la parole de Jean et qui avaient suivi Jésus. Il trouve d’abord Simon, son propre frère, et lui dit : « Nous avons trouvé le Messie » – ce qui veut dire : Christ. André amena son frère à Jésus. Jésus posa son regard sur lui et dit : « Tu es Simon, fils de Jean; tu t’appelleras Kèphas » – ce qui veut dire : Pierre. »

 

Les textes que nous venons d’entendre, nous parle d’un Dieu qui appelle, d’un Dieu qui prend l’initiative. Dieu appelle Abraham : « Va, quitte ton pays… » ; Moïse : « Va, je t’envoie en Egypte pour libérer mon peuple de l’esclavage… » Aujourd’hui, Dieu continue à nous appeler par le prénom du baptême, pour accomplir une mission.

Dans la 1ère lecture de ce jour, il s’agit de l’appel de Samuel.  En pleine nuit, le jeune Samuel est seul à entendre cet appel. Il était disponible, et à l’invitation du prêtre Eli, il se rend encore plus disponible: « Me voici Seigneur, parle, ton serviteur écoute ! » Eli lui a permis de comprendre cet appel. Nous avons toujours besoin des autres pour entendre et comprendre les appels de Dieu. C’est le temps du discernement !

De même, dans l’Evangile de ce jour, sur l’indication de Jean Baptiste, Jean et André interrogent Jésus pour mieux le connaître : « Maître –, où demeures-tu ? ». Alors ils découvrent quelqu’un de confiance. André parle de Jésus à son frère Simon. Ainsi, Jean Baptiste a rempli sa mission d’indicateur, de révélateur : « C’est lui l’Agneau de Dieu… ».

N’est-ce pas la mission de chaque prêtre de donner des repères pour accueillir l’Evangile dans notre existence ? Aider à reconnaître les signes que Dieu nous donne pour telle ou telle mission ? Ce discernement se fait par les rencontres, les célébrations, les homélies, la catéchèse, les rencontres bibliques, les rencontres de carême. Les occasions ne manquent pas pour celui qui veut approfondir sa foi et répondre aux appels de Dieu. Encore faut-il que les chrétiens se sentent interpellés par la Bonne Nouvelle !

Et si nous croyons avoir entendu l’appel de Dieu, comment savoir que c’est bien un appel de Dieu et pas le fruit de notre imagination ? L’histoire passée, et malheureusement toujours actuelle, nous avons appris comment des soi-disant appels de Dieu ont été utilisés ou sont encore utilisés pour justifier des idéologies voire des ambitions purement humaines. Du “Dieu le veut” des croisés jusqu’au “Allah akbar ” actuel.

Si nous sommes là aujourd’hui c’est bien que, d’une certaine manière, nous avons suivi l’appel du Seigneur. N’est-ce pas à un moment de notre vie nous avons eu de ces instants inoubliables de lumière, des états de grâce où nous sentions quelque chose comme Sa présence en nous?

Il est essentiel que les chrétiens découvrent la présence de Dieu dans leur existence. Sinon, ils ne s’appuient sur rien pour en parler et en témoigner. Donner des principes, faire des déclarations, jurer de sa bonne foi, c’est ce qui se fait couramment aujourd’hui. Mais ça reste vide, si cela ne repose pas sur l’expérience humaine et sur le vécu d’un chacun. Jésus a vivement interpellé les Pharisiens qui connaissaient bien toutes les règles et mettaient des fardeaux sur le dos des gens, sans y toucher. « Ils disent et ne font pas ». Dans le débat public, c’est ce qui marque le plus notre société. Combien de gens disent : « On ne peut plus avoir confiance en personne, on ne sait plus où regarder. » Nos contemporains connaissent trop de chocs qui perturbent leur existence. Cette pandémie que nous vivons actuellement en fait partie de tous ces malaises. Beaucoup n’ont d’autres solutions, pour éviter le pire, que de chercher un abri, un refuge, en s’enfermant dans le chacun pour soi. C’est comme l’instinct de survie, qui isole et en même temps empêche tout progrès.  

Au contraire, l’Evangile invite chacun à se servir de ses qualités humaines. Cette Bonne Nouvelle est une ouverture, un dépassement, une recherche et non une prison.

Grâce au soutien de Eli, Samuel a pu identifier et reconnaître l’appel de Dieu. Grâce à Jean Baptiste, Jean et André ont découvert un homme nouveau en Jésus. Grâce à André, Pierre a découvert le Messie. Et depuis deux mille ans, cette reconnaissance se transmet, de génération en génération, avec plus ou moins de bonheur.  Et chacun de nous peut accueillir la foi en Dieu par de multiples échanges, partages et interpellations

Saurons-nous repérer dans les paroles proclamées et dans les gens rencontrés, des signes de la présence que le Seigneur nous fait ? Ce sont là, autant d’appels pour une mission bien précise : « Paix aux hommes que Dieu ne cesse d’aimer ! »

Jésus et son Evangile apportent quelque chose de beau et de grand à l’existence humaine.  Ça vaut le coup d’en parler et de s’engager à sa suite. Osons dire à nos enfants, à nos amis la foi qui nous habite et nous bouscule.  Ainsi, Dieu pourra aussi passer par nous. 

 

 

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6 janvier 2021 3 06 /01 /janvier /2021 07:03

Baptême de Jésus - « B » – 10 01 21

1ère lecture : Isaïe 55,1-11

2ème lecture 1ère lettre de St Jean 5,1-9

Evangile de Jésus Christ selon St Marc 1,7-11

 

« En ce temps-là, Jean le Baptiste proclamait : « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. » En ces jours-là, Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain. Et aussitôt, en remontant de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. Il y eut une voix venant des cieux : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. » 

 

« Jésus vit les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur Lui comme une colombe ». Ainsi s’accomplit le cri lancé par le prophète Isaïe en pleine captivité à Babylone : « Ah, si tu déchirais les cieux et si tu descendais, les montagnes seraient ébranlées devant ta face… » Is 63, 19.                                                  Ce cri du prophète Isaïe est le même cri de milliers hommes qui souffrent chez nous et dans le monde : du Covid19, de la faim, des guerres, du chômage, des catastrophes… ! Au cœur de ces tragédies, croire et espérer en un Dieu qui ne nous abandonne pas, tel est le défi que relève le prophète et qu’annonce le Baptême de Jésus. Par quels chemins, la Paix et la justice reviendront-elles là où elles ont déserté ? Là où les Hommes n’ont pas assumé leur responsabilité ? Là où les Hommes ont assis leur pouvoir sur le mensonge et les magouilles ? Il en faudra du temps et des tentatives pour que le cœur des hommes change sans que Dieu ait attenté à leur liberté ! Dieu nous a créés : libre et responsable. Ne rêvons pas : gagner la Paix a un coût. Faire régner la justice, partager ça veut dire vivre plus simplement « Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas, vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ? » Is 55, 2).

C’est dans un contexte très tendu que paraît Jésus. Oh ! il ne vient pas de la grande ville de Jérusalem où résident les chefs du peuple. Il vient de Nazareth en Galilée, un bourg décrié : « de Nazareth est-ce qu’il peut sortir quelque chose de bon, dit Nathanaël à Philippe » Jésus ne fait pas de bruit, pas d’arc de triomphe pour l’accueillir, pas de signes extérieurs, que le signe de l’Amour, de la Tendresse et du Pardon.                                                                                                                                                              

Il prend le chemin de ses compatriotes pour se faire baptiser par Jean. Dans cette démarche inimaginable, lui, Jésus le Fils de Dieu, se rend solidaire d’un peuple de pécheurs. Il ne se veut pas au-dessus des autres, il ne se met pas à part, mais il pose avec ses frères, un geste d’homme pécheur qui se tourne vers Dieu. Dans cette démarche, nous découvrons un Dieu qui se rend proche de tout homme, aux côtés des plus faibles, il veut être le frère de tous. Et nous, nous continuons à chercher Dieu dans les cieux et les temples en oubliant que le chemin privilégié de la rencontre avec Dieu se fait sur les chemins d’Humanité. Jésus s’identifie à l’Homme : « J’ai eu faim, soif…. Et tu m’as nourri… »

Là, au bord du Jourdain, au milieu de gens conscients de leurs limites et de leur fragilité avec un sentiment d’impuissance, une voix se fait entendre : « C’est toi mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. » C’est le Père qui révèle la divinité de Jésus et le rend fort de son amour pour le monde. Cette force d’Amour va conduire Jésus sur les routes de Palestine où il va susciter espérance, générosité, élan de foi. Mais il va aussi connaître les forces du mal qui vont le conduire à sa mort. Le dernier mot reviendra à l’Amour du Père qui le ressuscitera au matin de Pâques.

Chrétiens, avons-nous conscience que le baptême est un engagement que nous prenons pour mettre en pratique ce que Jésus nous propose : « Aimer Dieu et Aimer son prochain ». Comme lui, nous avons à combattre les forces du mal qui engendrent de plus en plus des chômeurs, des gens qui vivent la précarité, pour ne pas dire, la misère au quotidien, et même des exclus. En cette période de pandémie, combien de personnes sont en déprime, au bord du suicide, qui ont perdu la joie de vivre. Jésus aurait-il fait de la politique lorsqu’il interpelle les puissants qui oublient le pauvre à leur porte et lorsqu’il propose de nouvelles possibilités dans le récit de ses paraboles ?

C’est ce visage-là de Dieu que Jésus nous révèle. Il nous dit sans cesse : « Si toi aussi tu déchirais la nuit, si tu déchirais tes habitudes, si tu déchirais tes masques, si tu ouvrais un peu tes mains pour le partage, si tu déchirais la solitude qui enveloppe ton frère…. Alors ta nuit serait lumière de midi, Isaïe l’avait déjà annoncé. »

Que l’Eucharistie nous transforme en vrais baptisés, disciples du Christ, habités par la joie de vivre, le partage et l’amour fraternel.

 

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