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25 septembre 2019 3 25 /09 /septembre /2019 08:10

26° dimanche du Tps Ord « C » 29 09 19

Première Lecture : Amos 6 1, 4–7

Deuxième Lecture : 1Timothée 6 11–16

Évangile de Jésus Christ selon St Luc 16 19–31

 

« En ce temps-là, Jésus disait aux pharisiens : « Il y avait un homme riche, vêtu de pourpre et de lin fin, qui faisait chaque jour des festins somptueux. Devant son portail gisait un pauvre nommé Lazare, qui était couvert d’ulcères. Il aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table du riche ; mais les chiens, eux, venaient lécher ses ulcères. Or le pauvre mourut, et les anges l’emportèrent auprès d’Abraham. Le riche mourut aussi, et on l’enterra. « Au séjour des morts, il était en proie à la torture ; levant les yeux, il vit Abraham de loin et Lazare tout près de lui. Alors il cria : “Père Abraham, prends pitié de moi et envoie Lazare tremper le bout de son doigt dans l’eau pour me rafraîchir la langue, car je souffre terriblement dans cette fournaise. – Mon enfant, répondit Abraham, rappelle-toi : tu as reçu le bonheur pendant ta vie, et Lazare, le malheur pendant la sienne. Maintenant, lui, il trouve ici la consolation, et toi, la souffrance. Et en plus de tout cela, un grand abîme a été établi entre vous et nous, pour que ceux qui voudraient passer vers vous ne le puissent pas, et que, de là-bas non plus, on ne traverse pas vers nous.” Le riche répliqua : “Eh bien ! père, je te prie d’envoyer Lazare dans la maison de mon père. En effet, j’ai cinq frères : qu’il leur porte son témoignage, de peur qu’eux aussi ne viennent dans ce lieu de torture !” Abraham lui dit : “Ils ont Moïse et les Prophètes : qu’ils les écoutent ! – Non, père Abraham, dit-il, mais si quelqu’un de chez les morts vient les trouver, ils se convertiront.” Abraham répondit : “S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes, quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus.” »

 

Les lectures d’Amos et de l’évangile de ce dimanche, dénoncent ce que nous appelons aujourd'hui « la fracture sociale. » Nous constatons ces dernières années combien le fossé entre les riches et les pauvres est devenu énorme. La richesse insolente de quelques-uns est étalée sans honte. Cela devient du mépris à l’égard des pauvres qui s'enfoncent de plus en plus dans la misère. Il suffit de regarder les différences entre les revenus. Mais la pauvreté n'est pas que matérielle. Il y a aussi une grande misère de tous ceux qui sont privés d'instruction, de culture, de considération sociale et surtout d'amour.


L'évangile de ce dimanche nous annonce que cette situation ne peut pas durer. Ce que nous faisons aujourd'hui engage l’avenir bien au-delà de ce qu’on en voit. Jésus nous explique cela à travers une parabole qui doit nous faire réfléchir. Il s’agit de deux hommes : d'un côté, il y a un riche qui se goinfre et qui est vautré dans son bien-être. A sa porte, il y a un pauvre malheureux qui meurt dans un état de délabrement extrême, où seuls les chiens viennent lui lécher ses ulcères.

Jésus ne dit pas que le riche est méchant envers le pauvre. Il ne lui reproche pas d'être riche. Son seul tort, c'est de ne pas voir Lazare à sa porte et donc de ne rien faire pour le soutenir. Face à ce grand vide, le remède n’est-ce pas  d’éduquer notre regard et d’ouvrir nos oreilles pour mieux compatir et comprendre tous ceux qui souffrent ?


Ce que Jésus dénonce c'est d'abord l'indifférence du fortuné à l'égard du malheureux. C'est le contraire de l’attitude de Dieu qui est proche de tous ceux qui souffrent et qui peinent. Jésus s’identifie à  chacun d'eux : « Ce que tu fais à ton frère, c’est à moi que tu le fais ». Alors ne pas voir la détresse de nos semblables, détruit le cœur de l’être humain en lui enlevant sa dignité.

Jésus nous dit : Arrivés en fin de  vie, Dieu reconnaît en chacun sa vraie grandeur. Ainsi, les situations de Lazare et du riche sont inversées. Et ce dernier s'aperçoit trop tard des conséquences de son aveuglement. Il a passé toute sa vie à ne penser qu'à lui et dans son cœur, il n'y a pas de place pour les pauvres. La parabole suggère  qu'il n'a même pas de convives à sa table bien garnie. Il est seul et il va le rester, parce qu’il a organisé sa façon de vivre seul.  Aujourd’hui, les fortunés sont-ils en capacité de voir, d’entendre et de comprendre les cris de ceux qui sont en souffrance autour d’eux ? Cette semaine, il n’y a eu que 66 pays sur 193 qui ont répondu à l’invitation de l’ONU en vue de la préservation d’une terre vivable. Or il s’agit de la vie des générations futures et nous sommes tous concernés.

De même en France, le cri des gilets jaunes et de tous ceux qui expriment leur malaise, leur désarroi devant la dureté de la vie, ont été détournés dans les manifestations, par les violences de tous bords. Et on a retenu que cette violence, en oubliant les souffrances et les motivations des plus fragiles.

 

L'égoïsme et l'indifférence ne sont pas seulement des défauts ou des péchés. C'est surtout un grand malheur. Aujourd’hui, l'égoïste ne cherche son bonheur que dans l'accumulation des biens de consommation et dans l’argent. En fait, il restera toujours insatisfait. Rien ne pourra le combler pleinement. Tant qu'il continuera à vivre dans cet état d'esprit, il ne sera jamais vraiment heureux. Nous chrétiens, nous savons que le secret du vrai bonheur se trouve dans la Bonne Nouvelle de l'évangile. Ce qui fait la valeur d'une vie, c'est la manière dont nous regardons l'autre et surtout la manière dont nous l'aimons à travers les gestes d'ouverture, d'accueil, de respect et de disponibilité. La vraie richesse, c’est la qualité de nos relations humaines.

L'évangile nous parle d'un abîme que le riche a introduit entre lui et Lazare. Et il nous met en garde contre cet abîme où nous risquons de nous enfoncer. Mais la bonne nouvelle de ce dimanche c'est que sur ce chemin de conversion, nous ne sommes pas seuls. Le Christ est là pour nous ouvrir les yeux et les oreilles. Il continue à nous montrer tous ceux qui ont faim de nourriture, faim d'amour, de dignité et de reconnaissance. S'il est venu dans notre monde et s'il continue à venir dans notre vie concrète, c'est pour établir une relation forte entre Dieu et nous. Il nous appelle à nous unir à lui et entre nous. Notre mission c'est de travailler avec le Christ à la construction d'un monde nouveau, plus juste, plus fraternel et plus solidaire.


 

 

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