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16 février 2024 5 16 /02 /février /2024 11:52

1er dimanche de Carême – « B » -18 Février 2024

1ère lecture du livre de la Genèse 9,8-15

2ème lecture : 1ère lettre de St Pierre Apôtre 3,18-22

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 1, 12‑15

« En ce temps-là, Jésus venait d’être baptisé. Aussitôt l’Esprit le pousse au désert et, dans le désert, il resta quarante jours, tenté par Satan. Il vivait parmi les bêtes sauvages, et les anges le servaient. Après l’arrestation de Jean, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu ; il disait : « Les temps sont accom­plis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »

                                                       « L’Esprit le pousse au désert ».

Ceux qui sont passés par le désert, à l’occasion d’un pèlerinage, savent que le désert est un lieu d’hostilité, de solitude, de dépaysement. Le désert oblige à revenir à l’essentiel, à se concentrer sur le cœur de l’existence. Le désert est un temps d’épreuve qui nous fait prendre conscience de nos limites, de nos fragilités. Il nous oblige à réagir pour chercher et trouver des chemins d’avenir. Il nous oblige à entrer en nous-mêmes pour faire la vérité sur la conduite de notre vie.

L’homme moderne n’a pas besoin d’aller dans un désert géographique, mais il a un besoin urgent de retrouver le silence, le calme, le recueillement. Agités et noyés par tous les bruits, distractions et sollicitations de notre environnement, pouvons-nous encore être attentifs, pour discerner ce qui mérite nos soins dans notre vie avec les autres ?  Pour cela, il est important de faire la clarté avec soi-même en vue d’entreprendre une conversion.

La foi au Christ exige un engagement, une marche en avant. Jésus nous invite à chercher des chemins nouveaux, à regarder ce qu’on sert réellement. N’est-ce pas le contraire de nos vieilles habitudes ? Il est urgent de se rassembler et de chercher ensemble ce qui mérite nos soins, nos efforts au service de l’avenir de l’humanité. Depuis plusieurs années, les diocèses proposent un temps de réflexion par le carême à domicile. De même, l’Eglise de France, par le CCFD – Terre Solidaire (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement) invite largement à se retrouver pendant le carême :  « Nous vous invitons à vivre un carême contre la faim et pour construire une justice économique, qui soit : au service du bien commun, pour un juste partage des richesses, une protection des droits fondamentaux et de l’environnement »  

En ce temps de carême, nous avons besoin de voir grand, nous avons besoin de respirer. Nous avons besoin de faire une cure de désintoxication, comme ceux qui sont dépendants à l’alcool ou à la drogue. Nous avons besoin de nous libérer, de rompre avec un passé trop lourd qui nous emprisonne. Comme un oiseau en cage, nous risquons de perdre le goût de la liberté et surtout le goût de Dieu.

Etre croyant aujourd’hui, dans un monde matérialiste, ne va pas de soi.

De plus, nous savons que les croyants et nous aussi, ne sont pas meilleurs que les autres.  Nous aussi sommes traversés comme eux, par la peur, par la violence, la lassitude, l’indifférence.  Nous vivons dans une civilisation qui cherche à distraire les gens et les empêche de penser.  Si nous ne prenons garde, nous risquons d’épouser des slogans, des publicités faciles qui ne font que renforcer le sectarisme voire le racisme. Toutes les occasions sont bonnes pour ridiculiser, mépriser et anéantir les plus fragiles. Ainsi, colporter sur internet des diaporamas méprisants, c’est faire grandir la méchanceté et préparer des lendemains difficiles. A force de ressasser le mépris par les masses médias, SMS, Facebook, Twitter on invente de nouvelles formes de harcèlement dont le but est de faire mal et de détruire des personnes.

Par contre, penser, prier et partager : ce sont des attitudes qui peuvent construire la dignité de tout homme, de toute femme. Les animaux et les machines ne peuvent pas faire la différence, entre le partage et le mépris. C’est donc notre conscience qui est le bien le plus précieux à mettre à notre portée. Mais actuellement, notre conscience est menacée de partout.  Alors, chaque chrétien devrait chercher quels moyens prendre aujourd’hui pour servir la dignité de chacun.  

Le carême, ce n’est pas une petite privation par-ci, un petit effort par-là. Il nous faut d’abord retrouver notre capacité de penser, de raisonner, de réfléchir, de prier, de rester maître chez nous et d’orienter nos efforts pour être bien dans sa peau. Pour ce faire, laissons-nous conduire au désert, au plus profond de nous-mêmes, là où nous retrouvons notre identité, notre personnalité et notre originalité.

Nous sommes tellement dispersés, noyés, manipulés que nous devons d’abord réapprendre le goût de la liberté, de la maîtrise de soi et la soif de Dieu.

Alors bon CAR ‘ AIME !

                                                         Prière Universelle

1.- Le temps de carême nous offre 40 jours pour, avec Jésus, retrouver le chemin de notre humanité dans le service de nos frères.

Seigneur, la tentation travaille nos sociétés de vouloir rétablir la peine de mort. La disparition de Robert Badinter nous rappelle combien nous défigurons ton visage en notre humanité quand nous voulons la peine de mort pour quelqu’un. Donne-nous, en ces 40 jours, ton regard d’espérance pour reconnaître les traces de ton visage sur chaque visage humain. Prions le Seigneur.

2.- Le temps de carême nous offre 40 jours pour, avec Jésus retrouver nos véritables faims d’humanisation.

Seigneur, aide-nous à ne pas réduire ces 40 jours à la privation d’un morceau de chocolat ou d’une cigarette…Que nous cherchions qu’elles sont nos véritables faims : faims de vérité quand nous nous informons ; faims de solidarité quand nous partageons ; faims d’amour quand nous rencontrons les autres…Donne-nous, en ces 40 jours, de rechercher les nourritures qui nous humanisent. Prions le Seigneur.

3.- Le temps de carême nous offre aussi 40 jours pour retrouver le sens des gestes symboliques de toute célébration religieuse.

Que les cendres imposées sur nos fronts mercredi dernier nous éclairent sur l’humilité de notre condition humaine et sa grandeur chaque fois qu’un geste d’amour nous met sur le chemin de la résurrection. Donne à notre monde, Seigneur, ces 40 jours pour retrouver des chemins de paix et de vie. Prions le Seigneur.

 

 

 

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