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21 janvier 2015 3 21 /01 /janvier /2015 09:44

3° Dimanche du Tps Ord. « B » 25 janvier 15

Première Lecture : Jonas 3 1–5, 10

Deuxième Lecture : 1Corinthiens 7 29–31

Évangile de Jésus Christ selon St Marc 1 14–20

Après l’arrestation de Jean, Jésus s’en alla en Galilée. Il proclamait la bonne nouvelle de Dieu en ces termes : “Les délais sont accomplis, le Règne de Dieu est là, convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle !” Comme Jésus passait le long de la mer de Galilée, il y avait là Simon et André, le frère de Simon. Il les vit qui jetaient leurs filets dans la mer, car ils étaient pêcheurs. Jésus leur dit : “Venez, suivez-moi ! Je ferai de vous des pêcheurs d’hommes.” Eux aussitôt laissèrent leurs filets et le suivirent. Un peu plus loin Jésus voit Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère ; ils sont eux aussi dans leur barque, et ils arrangent leurs filets. Jésus les appelle ; aussitôt ils laissent leur père Zébédée dans la barque avec les salariés, et ils commencent à le suivre. (Bible des Peuples)

Du 18 au 25 janvier, les chrétiens sont sollicités, chaque année, à se rassembler, non seulement pour prier, mais aussi pour partager ce qui les fait vivre. En effet, Jésus disait : « On reconnaîtra que vous êtes mes disciples, si vous vous aimez les uns les autres. »

Nous ne pouvons pas nous résigner à la division qui déchire le corps du Christ. C’est le contraire de la prière de Jésus au soir du jeudi-saint : « Que tous soient Un pour que le monde croie » ! Il ne convient pas que nous nous habituions et trouvions en quelque sorte normale l’éclatement du corps des disciples. Même si ces divisions sont très largement le fruit regrettable de l’ingérence des données purement politiques dans la vie de l’Eglise, au 4° siècle Clovis en Gaule et l’empereur Constantin à Rome, nous ne pouvons pas nous résigner à cet état des choses. La division des chrétiens a eu dans notre passé des conséquences catastrophiques pour l’annonce de l’Evangile du Christ et demeure un obstacle sérieux à cette mission aujourd’hui.

A ce jour, bien des étapes ont été franchies dans la marche vers la réconciliation. Hier comme aujourd’hui, nous nous trouvons devant la même interrogation : Pourquoi les chrétiens demeurent-ils divisés ? Il semble qu’au cours des siècles jusqu’à nos jours : l’égoïsme, l’orgueil, le mépris de l’autre, la recherche du pouvoir se soient emparés du cœur des hommes, certainement aussi du cœur des Hommes d’Eglises. Au point que le pape François rappelait à la Curie Romaine, le 22 décembre 2014, l’importance de s’alimenter au Christ lui-même. Sinon, ils sont comme des branches qui se dessèchent.

Par souci d’unité, à la suite du Pape Paul VI qui a rencontré le patriarche Athënagoras à Jérusalem les 5 et 6 janvier 1964, le Pape François a rencontré le patriarche Bartholoméus 1er à Jérusalem le 25 mai 2014. En se donnant l’accolade, ils montrent qu’ils sont des frères, animés du même souci d’unité.

Faut-il encore une fois rappeler que les chrétiens ne sont crédibles que dans la mesure où, fidèles à leur baptême, ils défendront les grandes causes de l’Humanité : Paix, Justice, Dignité, Respect, Faim… C’est sur ce terrain que le monde nous attend. Et pas sur des questions de liturgie, du latin ou du français. Pour ce faire, jour après jour nous sommes appelés à nous positionner face aux cris des hommes et de l’exigence évangélique. Cela ne peut se réaliser que dans la mesure où nous rejoignons l’invitation du Christ dans l’Evangile d’aujourd’hui :

« Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ». Ce sont là les premières paroles de l’annonce du Royaume. Jésus nous appelle à opérer sur soi un travail en profondeur, une remise en question de notre façon de vivre, d’être présent et à l’écoute du monde de ce temps. En somme, Jésus nous demande d’être vrais. Accepter d’aller au cœur de nous-mêmes, là où nous prenons les décisions, celles qui nous engagent. C’est dans le cœur de l’homme que naissent nos pensées et nos paroles, nos gestes et nos actes. Et chaque fois que l’Homme se met au service de la justice, de la vérité, de la paix et du pardon, nous reconnaissons l’Esprit du Christ à l’œuvre.

  • « Convertissez-vous », c.à.d. mettez-vous en route, comme les bergers vers la crèche, comme les mages venus d’orient, car quelqu’un s’est approché des hommes, une étoile s’est levé !
  • « Convertissez-vous » c.à.d. n’oubliez pas que c’est Dieu qui prend toujours l’initiative. Ce mouvement de Dieu vers l’homme, nous le retrouvons dans la vie de Jésus. Jésus se met en marche. Il quitte la Judée pour aller vers « d’autres rives ». A ce propos, Capharnaüm est révélateur. Jésus enseigne là où les hommes se rencontrent. Dans ce brassage des populations, Jésus sait que la Bonne Nouvelle sera portée aux quatre coins du monde.
  • « Convertissez-vous ». Il n’y a pas d’œcuménisme sans conversion. Non pas d’abord une conversion aux autres, mais une conversion à Dieu, car plus nous nous approchons de Dieu, plus nous pourrons nous reconnaître comme des frères.

Vous avez sûrement remarqué qu’aujourd’hui le mot œcuménisme devient de plus en plus employé dans bien d’autres domaines que le domaine religieux. C’est qu’en effet le problème de l’Unité, de la rencontre et de la compréhension au-delà des différences se pose dans toute la vie sociale. Il nous faut vivre dans une société où les groupes sociaux, culturels, politiques doivent vivre ensemble. Ce besoin de se rassembler était manifeste ce 11 janvier. 4 millions de personnes ont éprouvé le besoin de se retrouver pour faire face à l’horreur du crime.

Ceux qui nous regardent vivre attendent des chrétiens, attendent de l’ensemble des religions qu’ils donnent ce témoignage d’unité dans le pluralisme, que les actes correspondent à la parole et pas à la manière des pharisiens : « ils disent et ne font pas ! »

Nous pouvons travailler là où nous sommes, à l’unité en favorisant la paix, la bonne entente. Il est aussi important, et c’est peut-être le plus difficile et le plus indispensable, de travailler jour après jour à bâtir notre propre unité intérieure. Si chaque personne progresse un tant soit peu dans cette unité-là, nous n’aurons plus beaucoup de souci à nous faire pour l’unité des chrétiens ni pour l’unité du genre humain. Toute âme qui s’élève, élève le monde. Voilà la recette infaillible de l’unité.

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