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5 janvier 2012 4 05 /01 /janvier /2012 09:50

EPIPHANIE « B » 08 Janvier 2012

Première Lecture : Isaïe 60 1–6

Deuxième Lecture : Éphésiens 3 2–3, 5–6

Évangile de Jésus Christ selon St Matthieu 2 1–12

 

Jésus était né à Bethléem de Juda, au temps du roi Hérode ; alors, des pays de l’Orient, des mages arrivèrent à Jérusalem  et demandèrent : “Où se trouve le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus pour lui rendre hommage.” Quand le roi Hérode l’apprit, il en eut un choc, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les chefs des prêtres et ceux qui enseignaient la religion au peuple, car il voulait leur faire préciser où devait naître le Christ. Ils lui firent cette réponse : “C’est à Bethléem de Juda. Car il est écrit dans le livre du prophète : Toi, Bethléem en Juda, tu n’es pas le dernier des chefs-lieux de Juda, car c’est de toi que sortira le chef, le pasteur de mon peuple Israël.” Alors Hérode convoqua les mages en secret et leur fit préciser le moment où l’étoile leur était apparue. Il les mit sur le chemin de Bethléem et leur dit : “Allez là-bas et tâchez de bien vous informer sur cet enfant. Si vous le trouvez, vous me le direz, et moi aussi j’irai lui rendre hommage.”  Après cette entrevue avec le roi ils se mirent en route, et voici que l’étoile qu’ils avaient vue en Orient les conduisait. Finalement elle s’arrêta au dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. Revoir l’étoile fut pour eux une grande joie ; ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère et ils se prosternèrent pour l’adorer. Ils ouvrirent alors leurs coffres et lui firent des cadeaux : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.

             Ils reçurent alors un avertissement au moyen d’un rêve : ils ne devaient pas revoir Hérode. Ils repartirent donc vers leur pays par un autre chemin. (Bible des Peuples)

 

Ce temps de Noël s’achève avec la fête de l’Epiphanie. A la crèche, ce matin, ils sont tous là. Les bergers sont toujours là. Ils sont arrivés les premiers, ils gardent leur place. Ce sont des gens du pays, des proches. Ils ont beaucoup d'affinité avec Jésus, ils sont pauvres, petits, méprisés par beaucoup.

Les Rois mages sont venus les rejoindre. Ils arrivent de très loin, de si loin que l'on ne sait pas trop d'où ils viennent. Mais ils se retrouvent là à Jérusalem, avec leur recherche! Ce sont des gens bien. Ils sont appréciés pour leurs connaissances, leurs moyens, leurs questions. Même le roi Hérode se sent curieux et intéressé par leur démarche. Il tente de les mettre dans sa manche. Ces trois personnages symbolisent les différents peuples de la terre. Ils viennent affirmer qu'il y a de la place pour tout le monde à la crèche de Jésus. Pas de différence entre Juifs et païens, venus de près ou de loin, pauvres ou riches, savants ou non instruits, bons ou mauvais. N’est-ce pas la mission de Jésus pour notre temps également: rassembler tous les peuples, quelque soit leur appartenance religieuse, politique, syndicale, professionnelle…. ? Personne n'est exclu du salut apporté par Jésus.

A la suite des mages, nous sommes engagés sur ce chemin de la recherche, de la reconnaissance  et de la manifestation de Dieu dans nos vies. Aujourd’hui, comme pour les mages autrefois, il y a une étoile dans le firmament de nos vies : elle s'appelle Jésus et son Évangile. A nous de retrouver dans la réflexion, dans la prière, dans la célébration eucharistique, la lumière nécessaire pour garder le cap sur l'essentiel : sur Dieu et sa présence discrète au milieu de nous.

Ainsi, durant ce temps de Noël, je peux témoigner de trois événements que j’ai vus et qui me parlent de Dieu à l’œuvre aujourd’hui.

-          Au matin du 24 décembre, où les chrétiens s’apprêtaient à célébrer Noël, j’étais auprès de Philippe à l’hôpital Brabois. Après lui avoir donné l’onction des malades et l’Eucharistie, dans les sanglots, Philippe m’a pris les deux mains et m’a dit : « François, tu m’as fait le plus beau cadeau ». C’était effectivement son Noël : accueillir dans sa vie, le Christ, l’enfant de Bethléem. Et il s’est endormi, huit jours après, avec cette paix au cœur.

-          Au début de cette semaine, j’étais au chevet d’un homme en phase final à qui je venais de donner l’onction des malades. Arrivent ses deux frères qu’il n’a plus vus depuis des années. Un sourire impensable apparaît sur son visage marqué par la souffrance. C’était un bonheur pour tous. Quelle réconciliation !

-          Ces jours-ci, un coup de fil d’une mamie annonce des retrouvailles inespérées. Depuis six ans elle était sans nouvelles de sa petite fille dont elle avait la garde. Un intermédiaire lui demande de sa part, si elle peut reprendre contact avec sa mamie. Quel bonheur !

A ces fêtes de Noël et de Nouvel An, nous avons été sollicités de multiples façons. Les marchés de Noël, les publicités, les décorations et les lumières, les souhaits de cadeaux de nos enfants et petits enfants, et les fêtes de famille. Par quoi avons-nous été captivés, qu’avons-nous retenu de ce temps fort ? Il y a dans cette énumération de nombreuses dispersions, distractions, mais il y a aussi des choses essentielles.  Les choses sont mêlées dans notre vie comme elles le sont dans l’évangile.                                                                                                                                                    L’Evangile de ce jour nous montre deux types de personnages : Hérode et les Mages.                        Les Hérode sont nombreux aujourd'hui : ce sont tous ces gens qui ne veulent rendre compte à personne, même pas à Dieu. Ils sont les uniques maîtres de leur vie, de leurs biens, du monde. « Mon argent, je l'ai gagné, il est à moi, je peux en faire ce que je veux... Mon corps, ma vie, mon temps m'appartiennent, je peux en disposer à mon gré. » Les Hérode d'aujourd'hui, comme celui d'autrefois, tuent des innocents, des pauvres, des petits, des chômeurs, des assistés sociaux... Les Hérode d'aujourd'hui ne peuvent pas avoir le souci des autres et de leurs besoins essentiels. Il n'y en  a que pour eux.                                                                                                                                             Au contraire, les mages nous invitent à nous agenouiller et à adorer l'enfant, non seulement en paroles, mais en actes. Que veut dire : se mettre à genoux et adorer ? Ce n’est certes pas une question de jambes à plier et de tête à incliner, mais une disposition de vie intérieure. C’est avant tout une attitude humble, faite de respect, d’attention et d’estime. C’est une recherche devant ce qui paraît si petit, si fragile et qui nous échappe.  La vénération et les adorations de l’enfant dans la crèche ne sont que le symbole de ce Dieu que nous avons à rechercher, à adorer dans l’aujourd’hui de nos vies.                                                                                                                                                                                   L’évangile d’aujourd’hui nous parle également de cadeaux. On peut en rester à un regard primaire qui se satisfait de la beauté de l’emballage et de l’intérêt immédiat. Or le cadeau est d’abord un signe parlant pour ceux qui écoutent. Ça dit quelque chose de nouveau, quand on cherche à comprendre ce que veut le donateur ! Les cadeaux des mages symbolisent ce que chacun a de meilleur. La fête de l’Epiphanie nous rappelle cette présence de Dieu qui invite chacun à donner le meilleur de lui-même pour  construire un royaume de paix, de vérité et d’amour. Comme Jésus le dira dans l’évangile de Matthieu : « J'ai eu faim et vous m'avez donné à manger. J'ai eu soif et vous m'avez donné à boire... Ce que vous faites aux moindres de ces petits, c'est à moi que vous le faites. » Le vrai cadeau des mages, c'est leur marche pour venir à Jésus. Notre vrai cadeau ne peut être que notre marche pour suivre le chemin proposé par Jésus.

 

 

                                                                    

 

 

 

 

 

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