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19 avril 2012 4 19 /04 /avril /2012 08:44

 

3° dimanche de Pâques « B » 22 04 12

Première Lecture : Actes 3 13–15, 17–19

Deuxième Lecture : 1Jean 2 1–5

Évangile  de Jésus Christ Selon St Luc 24 35–48

 

Et les disciples d'Emmaüs, à leur tour,  racontaient ce qui s'était passé sur la route, et comment ils l'avaient reconnu quand il avait rompu le pain.

Comme ils en parlaient encore, lui-même était là au milieu d'eux, et il leur dit : « La paix soit avec vous ! »  Frappés de stupeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit. Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent en vous ? Voyez mes mains et mes pieds : c'est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n'a pas de chair ni d'os, et vous constatez que j'en ai. »  Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds.  Dans leur joie, ils n'osaient pas encore y croire, et restaient saisis d'étonnement.

Jésus leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? »  Ils lui offrirent un morceau de poisson grillé.  Il le prit et le mangea devant eux.

Puis il déclara : « Rappelez-vous les paroles que je vous ai dites quand j'étais encore avec vous : Il fallait que s'accomplisse tout ce qui a été écrit de moi dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. » Alors il leur ouvrit l'esprit à l'intelligence des Écritures.  Il conclut : « C'est bien ce qui était annoncé par l'Écriture : les souffrances du Messie, sa résurrection d'entre les morts le troisième jour,  et la conversion proclamée en son nom pour le pardon des péchés à toutes les nations, en commençant par Jérusalem.  C'est vous qui en êtes les témoins.

 

Quelle joie indescriptible de ces deux disciples d’Emmaüs qui reviennent à Jérusalem. Au matin de Pâques, ils étaient partis tristes et déçus de ce qui leur paraissait un échec cuisant. Ils avaient mis toute leur confiance en Jésus et par sa mort tout semblait anéanti.

« …les disciples d'Emmaüs, à leur tour,  racontaient ce qui s'était passé sur la route, et comment ils l'avaient reconnu quand il avait rompu le pain. »

 Les uns et les autres étaient transformés, renouvelés. Tout à coup, ils découvrent que ce que Jésus avait annoncé, concernant sa résurrection, est bien vrai ! Celui qui était passé par la mort, est vivant. Et pourtant, ils sont traversés par des doutes  « ils croyaient voir un esprit…. ils n'osaient pas encore y croire…… Alors il leur ouvrit l'esprit à l'intelligence des Écritures ». Aujourd’hui, nous pensons que ces disciples, les premiers témoins ont eu une chance extraordinaire de retrouver Jésus vivant : « Voyez mes mains et mes pieds : c'est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n'a pas de chair ni d'os, et vous constatez que j'en ai. » Et cette chance, ils nous l’ont transmise par écrit pour que nous puissions la relire, la méditer et la confronter à notre  vie.

Ne sommes nous pas, comme tous les chrétiens, confrontés aux mêmes difficultés, mais aussi aux mêmes chances de reconnaître Jésus, le Vivant ?

Ne serions nous pas tentés de considérer les apparitions de Jésus à ses disciples après la résurrection, comme des miracles, des signes extraordinaires. Ainsi, nous aurions la preuve qu’il est bien vivant ! La résurrection n'est pas de cet ordre, une chose qui peut se démontrer. Elle repose sur la FOI. La foi ne peut pas se confondre avec la crédulité, car elle est le résultat d’un attachement qui repose sur  une meilleure connaissance. En Jésus, Dieu se fait connaître. La première étape de la connaissance, c’est la rencontre qui suscite une émotion. En effet, dans les événements, ce qui nous frappe en premier, ce qui nous émeut, c’est ce qui nous accroche et nous fait réagir. Mais ce n’est que le premier contact, comme un coup de foutre pour les amoureux ou même comme un cri d’horreur devant ce qui nous scandalise. La réalité est beaucoup plus complexe, et l’émoi n’est qu’un signe de l’approche. La compréhension exige du recul, des confrontations, un effort de partage et d’échange. Les mouvements d’Action Catholique appellent cette démarche : la RELECTURE. La relecture est un chemin nécessaire pour éclairer la foi. Les disciples d’Emmaüs n’ont pas fait autre chose que de reprendre les événements à la lumière des paroles de Jésus. Et alors, ils se sont rendus compte, que Jésus était à leur portée. « Il était là au milieu d’eux. »

Tous les couples, toutes les associations, toutes les organisations  rencontrent des tensions, des incompréhensions, des divisions. La fidélité n’est pas un cadeau de la nature, elle se cherche et s’approfondit comme la vérité et la justice. Il y a des apparences, et il y a le fond. De la même façon, il y a l’emballage du cadeau  et le contenu. La relecture de leur amour, de leurs projets, de leurs services rendus, de ce qui fait vivre, est indispensable pour le développement de leur confiance, de leur amour et de leur fidélité.

Quand Jésus dit à ses apôtres : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ?.... Voyez mes mains et mes pieds  », il ne veut pas se contenter de paroles faciles, en l’air, mais il les renvoie aux réalités concrètes, aux blessures de ses mains et de ses pieds : « voyez mes mains et mes pieds ».  Aujourd’hui aussi, comme hier, il nous faut vérifier, toucher, échanger, partager et reconnaître l’Esprit de Dieu à l’œuvre. L’Esprit de Pentecôte passe par des médiations. Dieu n’a pas les moyens de se faire connaître en direct, il nous fait signe par les personnes, les événements. Ainsi le groupe des sidérurgistes de Florange a placé le problème de l’emploi au cœur des élections présidentielles. En relatant cette marche, les médias ont sensibilisé toute la France et bien au-delà, sur la place que nous voulons donner à l’Homme dans la société. Dans une société qui se déshumanise, où le chacun pour soi entraîne à ouvrir le parapluie pour se mettre à l’abri de toutes les difficultés, l’Esprit de Dieu invite à un engagement fort. Invitation à nous  servir de nos mains, de notre cœur et de notre intelligence pour relever le malade, le prisonnier, l’exclu, le chômeur ou l’étranger sans papiers.

            Une foi vivante s’apprécie et se mesure par sa capacité à reconnaître la grandeur et la valeur sacrée  de ce qui paraît banal dans notre existence. La foi vivante permet de  découvrir la présence de Dieu en toute chose. N’est-ce pas cette FOI là, que le ressuscité veut nous transmettre aujourd’hui ?

 

 

 

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