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12 avril 2012 4 12 /04 /avril /2012 08:45

 

2° dimanche de Pâques – « B » 15 avril 12

Première Lecture : Actes 4 32–35

Deuxième Lecture : 1Jean 5 1–6

Évangile  de Jésus-Christ selon St Jean 20 19–31

 

Au soir de ce premier jour de la semaine, les portes étaient fermées par peur des Juifs là où les disciples étaient réunis. Jésus vint et se tint au milieu d’eux. Il leur dit : “Soyez en paix !”   Ayant dit cela, il leur montra ses mains et son côté, et ce fut la joie pour les disciples qui voyaient le Seigneur. Et puis il leur dit de nouveau : “Soyez en paix ! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie.” Ayant dit cela, Jésus souffla vers eux et leur dit : “Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous enlèverez les péchés, ils leur seront enlevés ; quand vous les maintiendrez, ils seront maintenus.” L’un des Douze était Thomas, surnommé le Jumeau ; il n’était pas avec eux pour cette venue de Jésus. Comme les autres lui disaient : “Nous avons vu le Seigneur”, il leur répondit : “Tant que je ne vois pas ses mains avec la marque des clous et que je ne mets pas le doigt dans la marque des clous ; tant que je ne mets pas la main dans son côté, je ne crois pas.” Et voilà que de nouveau, huit jours plus tard, les disciples étaient à l’intérieur et Thomas avec eux. Alors que les portes étaient fermées, Jésus vint et se tint au milieu. Il dit : “Soyez en paix.” Ensuite il dit à Thomas : “Mets ici ton doigt, regarde mes mains. Avance ta main et mets-la dans mon côté. Cesse de nier, et crois !” Pour toute réponse Thomas lui dit : “Tu es mon Seigneur et mon Dieu !” Et Jésus lui dit : “Tu m’as vu et tu crois. Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui croient.” Jésus a fait devant ses disciples bien d’autres signes qui ne sont pas écrits dans ce livre.   Ceux-ci ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu ; et si vous croyez, vous aurez la vie par l’effet de son Nom.

 

            « Si je ne vois pas….si je ne mets pas mon doigt….si je ne mets pas ma main dans son côté, non, je n’y croirai pas. »

Voilà l’expression d’une conviction, voilà une parole forte de Thomas. C’est net, Thomas, homme solide, positif, ne s’en laisse pas conter. Il exige des preuves. Il veut regarder de près ce qu’on raconte de Jésus. Trop souvent on parle de Thomas comme d’un gêneur, d’un mauvais croyant ; quelqu’un qui nie l’évidence. En fait, Thomas est un apôtre précieux, providentiel, un précurseur de la science moderne. « Si je ne vois pas, si je ne touche pas ses plaies, non je ne croirai pas. »

Ce témoin récalcitrant sauve notre honneur de gens éclairés. Thomas rappelle que la foi doit être purifiée – éclairée – mise en question sinon, c’est de la crédulité. Sa résistance à croire est un signe de bonne santé. Il n’accepte pas de croire n’importe quoi. Aujourd’hui, malgré tous les progrès des sciences, des moyens de communications, des façons de vivre, la question de la foi au Christ ressuscité reste toujours entière. Pour adhérer à cette foi, chacun doit confronter son expérience, ses liens avec le monde concret et « le témoignage des apôtres et de tous ceux  qui ont vu et qui ont cru ». Chacun de nous est invité à regarder son existence à la lumière de l’Evangile, sans faire l’impasse, sans cacher, sans évacuer les raisons qui nous empêchent de mettre nos pas dans ceux du Ressuscité. C’est vrai pour nous, pour nos enfants, pour tous ceux qui veulent accueillir cette Bonne Nouvelle. Chacun a ses résistances, ce sont autant de signes qui invitent à une recherche, à un approfondissement.

Dimanche dernier, des chrétiens Evangélistes se sont retrouvés dans leur salle habituelle pour fêter Pâques. Le plancher, en cédant occasionne des morts et des blessés graves. Leur fête a tourné en drame parce que le plancher n’était pas assez solide. Personne n’a pensé à cette fragilité. Les réalités matérielles sont une composante incontournable qui mérite toute notre attention, aussi bien pour la sécurité que pour la foi chrétienne.

Thomas n’est pas un rêveur, il nous renvoie aux réalités concrètes de la condamnation et de la mort de Jésus sur la croix. Il ne peut pas faire l’impasse de cette expérience déchirante. Par là, Thomas nous rappelle que croire n’est pas facile, parce que les réalités font peur. Et quand on ne maîtrise pas quelque chose, on essaie de l’oublier et de s’en éloigner. Et quand Jésus dit : « N’ayez pas peur » il ne veut pas faire de ses disciples des téméraires, des naïfs faciles à manipuler. Au contraire, il les invite à se servir de leur capacité d’intelligence, de cœur, de création pour répondre à tous les dangers de la vie. Ainsi, ils retrouvent confiance et ils donnent confiance en étant crédibles.

D’autre part, la science, l’athéisme, le doute moderne sont aussi essentiels à la foi chrétienne parce qu’ils obligent les croyants à purifier leur foi, à ne pas tricher avec ses exigences, à être plus vrais et plus solides.

Jésus accepte et accueille les doutes de Thomas. Il est presque content de l’attitude méfiante de son apôtre. Jésus ne lui fait aucune remontrance ; il accepte son incapacité de croire du moment. Dans un geste concret, il lui fait toucher ses plaies : pour Thomas, Il n’y a plus de doute ! C’est bien lui, il porte en lui la mémoire de ses souffrances, de l’angoisse ressentie au moment de sa mort, et par là il se rend proche de toutes les souffrances humaines y compris la mort.

En touchant les plaies de Jésus, Thomas bouleverse toutes les idées reçues sur Dieu. Désormais, Dieu est à chercher parmi les hommes sur terre, partout où il faut guérir, transformer, améliorer, inventer. Quel bouleversement, quel retournement à opérer, quelle confiance par ces quelques mots : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »

Ce n’est pas Dieu qui est en « difficulté » dans le monde d’aujourd’hui, mais l’homme : sa dignité, son existence. Ce qui pose problèmes, ce sont les souffrances inutiles, les plaies des hommes, les atrocités que l’on ne parvient pas à arrêter ; justifier une guerre au nom de Dieu, au nom de la démocratie, quelle hypocrisie ! Les incroyants ne font pas torts à Dieu, mais tous ceux qui fabriquent les injustices et qui les acceptent, même comme croyants !

Alors, osons comme Thomas mettre le doigt dans les plaies d’aujourd’hui pour aller vers la guérison ? Ce n’est pas facile ! Mais avons-nous le choix si nous croyons au Christ vivant ! Puissions-nous dire avec Thomas, avec tous ceux qui cherchent et ceux qui ont mis leur confiance en Dieu : « Mon Seigneur et mon Dieu »

 

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