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3 mai 2021 1 03 /05 /mai /2021 18:46

5e dimanche de Pâques « B »  2 Mai 21

 

1ère lecture : Actes des Apôtres 9,26-31

2ème lecture : 1ère lettre de St Jean 3,18-24

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 15, 1-8

 

« En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ; tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu’il en porte davantage. Mais vous, déjà vous voici purifiés grâce à la parole que je vous ai dite. Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi.

« Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est, comme le sarment, jeté dehors, et il se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous. Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples. »

 

Comme dimanche dernier, Jésus emploie une belle image de la vigne que tous ses auditeurs peuvent comprendre. Chacun sait qu’il doit en prendre soin de sa vigne, s’il veut de bons fruits. Le bon fruit dépend aussi de la météo. Le gel de ce début de printemps a causé beaucoup de dégât, pour ne pas dire, qu’il a anéanti certains vignobles.

En méditant cet évangile, je vous avoue que j’avais de la peine à comprendre l’attitude de Jésus qui nous dit : pour réussir sa vie, il faut être un bon sarment, sinon, on est coupé et jeté au feu.  D’où lui vient cette sévérité qui ne correspond nullement à l’attitude habituelle de Jésus. Il guérit les malades, il pardonne aux pécheurs, au « larron » de la croix il dit : « aujourd’hui, tu seras avec moi au paradis ! »

Cet évangile me fait également penser à celui du jugement dernier au chapitre 25 de St Matthieu : il séparera les hommes les uns des autres comme le berger sépare les brebis des chèvres.

Pour mieux comprendre ce récit, il est nécessaire de le replacer dans son contexte. Il se situe peu avant la passion, la mort et la résurrection de Jésus. Avant de quitter ses amis, il leur livre ce qui lui tient particulièrement à cœur, en quelque sorte son testament.

Il voudrait offrir à tous le secret de son bonheur, ce qui l’a motivé lors de ses multiples rencontres avec le « tout venant » en Palestine. Et on pourrait se poser la question : « Sur quoi » ou « sur qui » était-il branché pour rester aussi libre, aussi proche des pauvres et des exclus, plein de respect pour les autres et pour son Père !  L’amour qui coule en lui, c’est la sève de l’amour du Père. Pour nous expliquer cette Bonne Nouvelle Jean prend l’image de la vigne abondamment cultivée dans son pays.

Cette Bonne Nouvelle c’est que Jésus n’est pas la vigne à lui tout seul. La vigne du Père, c’est lui avec nous ! Il est le cep, le tronc par où coule la sève qui nous fait vivre nous les sarments. Quand nous choisissons d’être « branché » sur la vigne alors notre vie commence à ressembler à la sienne et nous portons du fruit. Ce fruit, c’est d’aimer à sa manière à lui, de faire les mêmes choix que lui.

 Par contre, tu n’as pas besoin de sortir des grandes écoles pour comprendre, que si nous ne laissons pas passer la sève en nous, la vie du Père, nous nous desséchons. Ce n’est pas Dieu qui gendarme ou qui juge, non, nous nous desséchons tout seuls. Ne dit-on pas de quelqu’un qui vit replié sur lui-même et sur ses problèmes qu’il s’aigrit, qu’il se dessèche ?

Cette apparente dureté nous choque peut-être !  Mais ne croyez-vous pas que les 2 sortes de sarments nous habitent ?  Nous sommes à la fois le bon et le mauvais sarment.  Dieu ne nous juge pas mais souligne l’importance de faire de sa vie une belle grappe juteuse et sucrée. Nous sommes responsables de nos grappes et nous restons libres d’aimer, de nous laisser aimer.  D’accepter que la sève de l’Evangile passe en nous et par nous pour le bien des autres, pour leur offrir une vie plus humaine et plus belle. Le Père ne fait que constater les choix que nous faisons concrètement.

Un autre détail me semble aussi important lorsque l’Evangile nous dit que Dieu se promène dans sa vigne et il la taille, il l’émonde. Pour ne pas mal interpréter le texte, rappelons-nous que « tailler » ne veut pas dire détruire. Tailler, c’est guider la vie pour que la sève arrive mieux aux bons sarments, pour que les grappes soient plus juteuses et aient meilleur goût.

Il est facile de faire un rapprochement avec le rôle des parents qui doivent aussi parfois mettre des limites, des « taquets » à leurs enfants. Et les parents le savent qu’il n’est pas simple de dire « non ». Même si la taille peut faire mal elle est nécessaire. Après un certain temps la vie reprend de plus belle et les fruits n’en sont que meilleurs.  Le véritable amour doit pouvoir dire « non », poser des balises et des repères. Or aujourd’hui, des parents capitulent et laisse faire, et certains jeunes livrés à eux-mêmes vivent au jour le jour sans perspective d’avenir.

Puissions-nous, ici maintenant mais aussi chaque jour, goûter la douce présence de Dieu dans sa vigne, faire confiance au vigneron. Il ne manquera pas de nous aider à devenir un sarment qui porte des fruits, sans pour autant prendre les décisions à notre place. Car son bonheur, c’est de faire de nous des amis, des disciples épanouis, aimants et heureux de vivre.

 

 

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