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10 février 2021 3 10 /02 /février /2021 07:30

6° Dimanche du Tps Ord - « B »  14 02 21

 

1ère lect. : Livre des Lévites (13, 1‑2. 45‑46)

2ème lect. : 1ère lettre St Paul apôtre aux Corinthiens (10, 31 – 11, 1)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (1, 40‑45)

 

« En ce temps-là, un lépreux vint auprès de Jésus; il le supplia et, tombant à ses genoux, lui dit: « Si tu le veux, tu peux me purifier. » Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit: « Je le veux, sois purifié. » À l’instant même, la lèpre le quitta et il fut purifié. Avec fermeté, Jésus le renvoya aussitôt en lui disant: « Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre, et donne pour ta purification ce que Moïse a prescrit dans la Loi: cela sera pour les gens un témoignage. » Une fois parti, cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville, mais restait à l’écart, dans des endroits déserts. De partout cependant on venait à lui. »

 

Si les hommes sont parvenus à maîtriser certaines maladies: la peste, le choléra, la tuberculose, la poliomyélite, la variole et même la lèpre, si l'on commence à voir des lueurs d'espoir du côté du sida, du cancer, et aujourd’hui du Covid-19, il n'en reste pas moins que les maladies continuent à faire des ravages.

A la maladie corporelle nous pouvons joindre toutes les maladies psychiques et morales. La santé mentale se dégrade et les maux s’accumulent : stress, anxiété, déprime, démotivation…Et les cabinets des psychologues et psychiatres connaissent une affluence record.

Aujourd'hui, l'évangéliste Marc nous fait bien remarquer que Jésus est « pris de pitié », une expression qui revient plusieurs fois et qui nous montre que Jésus était souvent pris par l'émotion, une émotion qui se transformait aussitôt en acte.  Il n'hésite même pas à braver les interdits et la loi pour venir au secours de celui qui est malade et exclu.  Le spectacle de ce lépreux le bouleverse, il est ému, s'approche de lui et le touche sans se soucier de se souiller et de devenir lui-même lépreux. 

Pourquoi Jésus a-t-il donc posé ce geste?  Pour montrer qu'aux yeux de Dieu, aucun de ses enfants ne peut être exclu et pour montrer au lépreux qu'il avait droit à toute l'attention et l'affection des siens. En le guérissant, Jésus lui a redonné toute sa dignité et son droit d’être à nouveau accueilli au sein de la communauté.

N'est-ce pas aussi tout simplement un exemple que Jésus a voulu donner à ses disciples? « J'étais malade et vous m'avez visité » leur dira-t-il un peu plus tard.

Il est vrai, qu'accompagner un malade, le visiter, écouter ses doléances, le consoler, perdre du temps à son chevet, c’est parfois éprouvant parce qu’on se sent démuni. Mais cette présence à son chevet n'est-ce pas une priorité, une nécessité quasi aussi grande que de lutter contre la maladie? C'est lui montrer qu'il a encore de l'importance et qu'il garde à nos yeux toute sa dignité.

Il est certain que tous, dans notre propre famille, notre voisinage…nous connaissons des malades, des personnes en difficultés auprès de qui nous pouvons apporter beaucoup de consolation et d'encouragement.

Je suis souvent émerveillé de voir combien elles sont nombreuses les personnes qui dans leur quartier vivent déjà cette solidarité de manière gratuite, anonyme …mais combien efficace!

Puisse cet évangile d'aujourd'hui raviver notre émotion et dynamiser nos engagements auprès des premiers pauvres que sont nos malades et tous ceux qui souffrent.

Comme Jésus, « pris de pitié » que notre cœur se laisse « toucher » pour ensuite oser nous approcher, « tendre la main et toucher », toucher la chair déchirée, toucher l’homme ravagé, repoussant, et ainsi lui rendre la vie.

C’est par des gestes et des paroles toutes simples que nous pourrons ouvrir aux exclus une nouvelle existence, les réintégrer, les insérer dans nos communautés, les faire naître à une vie nouvelle.

Le lépreux après sa guérison, ne peut garder pour lui la merveille de sa guérison. Jésus lui demande de ne rien dire à personne, mais pour le lépreux, une nouvelle histoire d’amour est enclenchée. En permettant à chacun de prendre sa place dans le concret de sa vie, on peut reconnaître que l’amour de Dieu est à l’œuvre. 

 

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