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4 mars 2020 3 04 /03 /mars /2020 07:11

2° dimanche de Carême  « A » 08 03 20

Première Lecture : Genèse 12 1–4

Deuxième Lecture : 2Timothée 1 8–10

Évangile de Jésus-Christ selon St  Matthieu 17 1–9

 

« En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmena à l’écart, sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière. Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s’entretenaient avec lui. Pierre alors prit la parole et dit à Jésus : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre, et voici que, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! » Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre et furent saisis d’une grande crainte. Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et soyez sans crainte ! » Levant les yeux, ils ne virent plus personne, sinon lui, Jésus, seul. En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. »

 

Chaque année, au 2e dimanche du carême, l’évangile nous transporte au Mont Thabor pour vivre la transfiguration de Jésus. Ce récit est très important et pour Jésus et pour ses disciples. Il nous fait percevoir ce que Jésus sera au matin de Pâques, le ressuscité ! Comme homme, Jésus a été tenté au désert. Comme Dieu, il est aujourd’hui transfiguré.  La transfiguration n’est-elle pas un avant-goût du ciel qui nous attend?    

 Mais en attendant, Jésus connaissant la fragilité de ses disciples veut leur donner les moyens de faire face à la grande épreuve qu’ils vont connaître ce vendredi-saint.     

Nous sommes tous des enfants de Dieu et au moment de notre rencontre avec Dieu, nous serons transfigurés nous aussi. Permettez-moi d’évoquer ce que j’ai vécu ce matin du 19 novembre dernier, au chevet de Jean-Marie, un copain prêtre, en soins palliatifs. Après la lecture de l’évangile, où Jésus s’invite chez Zachée, je lui ai fait entendre le chant : « Allez vers le Seigneur, parmi les chants d’allégresse ». C’est à ce moment-là, que Jean-Marie a ouvert tout grand les yeux, et il est parti vers la « grande lumière », c’est à ce moment-là qu’il a vécu lui aussi « sa transfiguration ».

N’attendons pas notre départ pour connaître la transfiguration. La transfiguration est un changement, une transformation : « on n’est plus comme avant. » N’est-ce pas ce qui nous arrive lorsque nous nous mettons à l’écoute de Jésus, lorsque nous vivons l’évangile. Nous sommes déjà transfigurés lorsque nous mettons en pratique l’amour et  le pardon du Père, l’accueil et l’ouverture aux exclus et aux blessés de la vie. Nous sommes déjà transfigurés, lorsque nous pratiquons le partage, la justice, le respect et la reconnaissance de la dignité de tous. Nous ne sommes plus comme avant : égoïste, lâche, paresseux… Bien sûr les tentations humaines ne sont jamais très loin. Tous les jours nous devons choisir entre le matériel et le spirituel, entre le paraître et l’être, et entre le pouvoir de posséder ou le pouvoir de servir. Après avoir fait l’expérience de la présence de Dieu dans nos vies, le désert à traverser, semble moins lourd à vivre.

Sur la montagne, Pierre, Jacques et Jean sont éblouis par le visage de Jésus brillant comme le soleil et par la blancheur éclatante de ses vêtements. Ils ont des visions de Moïse et d’Élie. Il était évident qu’il s’agissait d’un phénomène surnaturel, et pourtant ils n’avaient pas peur. Ce n’est qu’au moment d’entendre la voix du Père « ils furent saisis d’une grande crainte ». Souvent nous ne nous rendons pas compte à quel point Dieu est impliqué en nos vies - il est constamment là, mais il nous arrive parfois d’être loin de lui ! Comment croire, si nous restons enfermés dans tout ce qui va mal ? Le chemin de la foi connaît, certes, ses souffrances et ses difficultés. Si nous attendons, avant de prendre ce chemin, qu’il n’y ait plus de risques à vivre, d’épreuves à surmonter ou de défis à relever, nous ne nous engagerons jamais sur la route du Royaume. On laisse faire, et après, on se réveille dans les larmes avec le constat : les riches plus riche et les pauvres plus pauvre !

Comme le souligne Paul qui écrit en prison, la transfiguration est comme une fenêtre ouverte sur notre avenir, car c’est là que la vie s’est manifestée. « Le Seigneur Jésus-Christ transformera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux. » Jésus détruit la mort et fait resplendir la vie et l’immortalité. La foi est un risque à prendre et un défi à relever. Nous devons oser emprunter de nouveaux sentiers encore inexplorés, pour relever le défi d’annoncer l’Évangile aujourd’hui. C’est peut être dur à entendre : si nous ne venons pas en aide au prochain, si nous ne célébrons pas la vie de nos contemporains, si nous n’interpellons pas le monde et ses responsables, et si nous n’annonçons pas l’Évangile, nous ne prenons aucun risque et nous oublions notre mission. À la suite de Pierre, Jacques et Jean, nous sommes conviés à voir en Jésus le Fils de Dieu. Écoutons Jésus qui, par toute sa vie, nous invite au bonheur et à mettre en pratique ce qu’il a dit et fait.

Pour tenir le coup dans les moments difficiles, nous avons besoin des uns et des autres pour vivre l’espérance qui vacille à certains jours.

Seigneur apprends-nous à contempler dans le visage de chacun, les reflets de ta Lumière.

Une petite pensée aux pèlerins des Noël 2018 et 2019 qui n’ont pas eu le bonheur de contempler,  du Mont Thabor, la plaine d’Yizréel ! « Le grenier d’Israël et de la Palestine. En hébreu, son nom signifie d’ailleurs « Dieu sème ». Ces jours-là, nous avons connu pluie et brouillard.

 

 

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