19e dimanche du Tps Ord « C » 11 08 19

Première Lecture :    Sagesse 18 6–9

Deuxième Lecture : Hébreux 11 1–2, 8–19

Évangile de Jésus-Christ selon St Luc 12 32–40

« En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : «Restez en tenue de service, votre ceinture autour des reins, et vos lampes allumées. Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces, pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte. Heureux ces serviteurs-là que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. Amen, je vous le dis : c’est lui qui, la ceinture autour des reins, les fera prendre place à table et passera pour les servir. S’il revient vers minuit ou vers trois heures du matin et qu’il les trouve ainsi, heureux sont-ils ! Vous le savez bien : si le maître de maison avait su à quelle heure le voleur viendrait, il n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison. Vous aussi, tenez-vous prêts : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. »

Dans la pensée de Jésus, la venue du Royaume doit entraîner une nouvelle façon de vivre. Le Royaume exige un nouveau comportement du vivre ensemble, lié à notre relation à Dieu. Il ne s’agit pas seulement de penser à l'au-delà, mais c’est aujourd’hui, dès à présent, qu’il faut le mettre en pratique.

Dimanche dernier, lors du rassemblement des 5 000 scouts d’Europe à Rome, le pape François leur a dit : « « Aujourd’hui, nous pensons immédiatement à avoir. Beaucoup vivent dans le seul but de posséder ce qu’ils veulent. Mais ils ne sont jamais satisfaits, parce que quand vous avez une chose, vous en voulez une autre et ainsi de suite, sans fin, sans trouver ce qui est bon pour votre cœur et vous rendrez heureux. » « Jésus vous rend heureux à l’intérieur, pas à l’extérieur, il vous donne ce qu’aucune chose ne peut vous donner ; parce que le dernier smartphone, la voiture la plus rapide ou les vêtements à la mode, en plus de ne jamais suffire, ne vous donneront jamais la joie de vous sentir aimé et d’aimer. Alors d’abord, donnez. C’est le secret de la vie. »

Ce même dimanche,  Jésus interpellait avec la parabole du riche propriétaire qui ne se pose pas d’autres questions que d’accumuler  toutes les richesses à sa disposition. Jésus ne prend pas de gants pour le traiter de « fou ». Cette même interpellation s’adresse à chacun et à tous ceux qui ne regardent pas plus loin que le bout de leur nez. Se comporter ainsi, c’est être fou, car on ne prépare rien pour l’avenir, alors qu’on tremble devant tous les dangers  qui nous menacent. Jésus invite chacun au discernement. Beaucoup de nos catastrophes d’aujourd’hui sont le résultat de cet aveuglement, où on n’a pas voulu tenir compte de l’expérience des anciens et surtout on ne veut rien changer sur ce qui nous arrange.  Jésus nous rappelle que les événements d’aujourd’hui sont le résultat de notre conduite passée. Nous n’avons pas su discerner les signes  des temps, dont nous parlait déjà le Concile Vatican II. Les graves questions de l’époque n’ont pas été prises en compte. La bible insiste sur le fait que Dieu envoie toujours des prophètes, mais qu’ils ont bien du mal à se faire entendre. A l’image de Jésus, ils sont persécutés et exécutés parce qu’ils dérangent l’ordre établi.

Prenons l’exemple de l’Union Européenne qui patine. Pourquoi cette dégradation ? A l’origine, l’Europe s’est construite autour des grandes ambitions à mettre au service de l’humanité : les progrès pour la santé publique, le travail, l’égalité Homme-Femme, l’éducation pour tous. Le Pape  François a résumé cette ambition avec les trois T : ce sont les initiales du Travail par lequel chacun est à l’œuvre. Le Toit où chacun est à l’abri. La Terre où chacun peut se nourrir. Tout le monde est d’accord sur ces beaux projets, mais en réalité qu’est-ce qui se passe ? C’est le chacun pour soi. Chacun cherche ses avantages et que les plus faibles se débrouillent.

Jésus nous  confie aujourd’hui le Royaume de Dieu. Il nous  demande d'être comme les serviteurs qui préparent la venue de leur maître. Pour Jésus la richesse de l’Eglise n’est pas la richesse du monde, mais la vitalité du Royaume de son Père. Elle ne saurait être enfermée dans les troncs, les temples, les systèmes ou l'étroitesse de nos vies. L’Eglise est au service du Royaume qui se construit, à l’image d’un papa et d’une maman qui se mettent au service de toute leur famille. Ce n’est pas le logement qui est primordial, c’est notre façon de vivre les uns avec les autres. Et c’est précisément cette façon de vivre, comme des frères, qui peut témoigner de l’amour de Dieu et de son Royaume déjà présent au cœur de nos vies.

« Là où est votre trésor, là aussi est votre cœur »