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29 septembre 2011 4 29 /09 /septembre /2011 09:49

27° Dimanche du Tps Ord «  A »  2 octobre 2011

Première Lecture : Isaïe 5 1–7

Deuxième Lecture : Philippiens 4 6–9

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu : Mt 21, 33-43

 

Écoutez donc une autre parabole : un propriétaire a planté une vigne ; il l’a entourée d’un mur, il a creusé un pressoir, il a bâti un abri pour le garde. Et puis il l’a remise à des fermiers pendant que lui s’en allait à l’étranger. Or voici qu’arrive le moment de la récolte, et il envoie ses serviteurs pour rencontrer les fermiers et prendre sa part de la récolte. Mais les fermiers se rendent maîtres des serviteurs : ils frappent l’un, tuent l’autre et assomment un troisième à coups de pierres. De nouveau des serviteurs sont envoyés, plus nombreux que les premiers, mais on les traite de la même manière.

 Alors lui, pour finir, leur envoie son fils. Il pensait en effet : Ils auront du respect pour mon fils. Mais lorsque les fermiers voient le fils, ils se disent : “C’est lui l’héritier ; allons-y, tuons-le, et son héritage sera à nous. Ils le saisissent donc, le jettent hors de la vigne et le tuent.   Maintenant, lorsque le maître de la vigne se présentera, comment va-t-il traiter ces fermiers ?”  Les autres répondent : “Il enverra ces misérables à la mort qu’ils méritent et il remettra la vigne à d’autres fermiers : ceux-là lui en donneront les fruits quand viendra la saison.”  Jésus leur dit : “Peut-être avez-vous lu ceci dans les Écritures : La pierre rejetée par les constructeurs est devenue la pierre d’angle. C’est le Seigneur qui l’avait donnée, et nous restons à l’admirer. Aussi je vous dis que le Royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à un peuple qui en produira les fruits.

 

La semaine passée, nous étions vingt trois pèlerins à nous rendre au Liban. Nous avons eu l’occasion de réaliser le vœu du nouveau Patriarche Maronite, venu récemment en France, en disant : « Venez voir ! » Nous avons pu découvrir, partager, vérifier et apprécier que la réalité est bien plus complexe que les bribes de nos informations, et nous sommes revenus heureux ! A toutes les rencontres, les Libanais remerciaient de cette visite. Ce pays situé en Canaan : « où coule le lait et le miel ».Pays traditionnellement connu pour sa variété géographique : ses plages, ses belles montagnes et ses riches vallées. Pays renommé pour sa diversité culturelle et religieuse. C’est un pays qui est aussi douloureusement marqué par ses martyrs dans l’histoire, et plus récemment par les guerres civiles et religieuses. Ce petit pays subit toujours les tensions de ses voisins. Mais ce pays a plus que jamais soif de paix, d’entente et de fraternité.

Le prophète Isaïe, dans la 1ère lecture, nous rappelle que le Liban, comme tous les pays du Proche-Orient avait connu une longue période de paix : les affaires prospéraient, des fortunes s'édifiaient. Cependant, comme dans notre société, le fossé s'élargissait entre le luxe de certains et la masse des pauvres. Au nom de Dieu, Isaïe s’est alors dressé pour dénoncer l'injustice sociale. Il ne dénonce pas la réussite, mais l’usage qui en est fait. Il s’en prend violemment à ceux qui veulent tout accaparer. En cela, il s’agit bien de la question la plus importante pour notre humanité en ce temps.

De même, Jésus dans sa parabole des vignerons meurtriers ne fait que remettre à jour le projet de Dieu : tout ce que les hommes font de bien et de beau doit servir à toute l’humanité. La réussite en affaires et l'esprit d'entreprise sont des gains pour la société, à condition, que l’amour du prochain n’oublie personne. Les plus fragiles doivent être au cœur des préoccupations de tous. Ne vivons-nous pas aujourd’hui une situation semblable ? Des régions, des pays, des sociétés traditionnellement acquises à l’Église ont quitté cet espace, parce qu’ils ont oublié le souffle fondateur de l’Evangile : « Aimez-vous les uns les autres ». Ils emploient les rites et les paroles comme des « cymbales retentissantes », mais leur cœur est mobilisé par d’autres intérêts. Ne sont-ils pas de ceux que Jésus appelle des « hommes à la nuque raide, aux oreilles bouchées, au cœur endurci, repliés sur eux-mêmes » ? Notre monde fonctionne comme si tout appartenait à l’humanité, sans autre loi que le profit et sans avoir de compte à rendre. L'histoire continue d'aller de commencements en recommencements. L’humanité a bien des difficultés à apprendre des leçons du passé. Dans notre vie quotidienne, dans nos relations de tous les jours, trop souvent encore nous nous conduisons comme ces vignerons.

Or, Jésus est venu révéler le cœur de Dieu. Il ne cesse de nous parler par de multiples chemins : l’évangile, le cri des hommes….  mais nous n’avons pas toujours l’oreille attentive pour bien entendre son message. N’est-ce pas la même surdité et la même difficulté que nous avons aujourd’hui comme hier ? Ainsi, au cours de ce pèlerinage, nous avons été étonnés par le grand nombre de jeunes hommes assis sur les trottoirs, attendant d’être embauchés. La guide nous disait, que parmi eux, il y avait beaucoup de Syriens. Pour eux, la difficulté de trouver du travail s’ajoute aux difficultés de leur pays.

De tous temps, Dieu se propose sans s’imposer. Dans cet esprit, chaque chrétien est invité à s’engager en toute liberté. Jésus nous invite à oser ouvrir les yeux, à prendre le risque de la lucidité, à nous avouer que tout ne va pas pour le mieux, ni dans notre Église, ni dans notre pays ni dans notre humanité. Et quoiqu’il arrive, Dieu continue à croire en l’Homme et à l’aimer. Inlassablement, il se propose à l’humanité. Il ne fera périr personne, comme le suggéraient grands prêtres et pharisiens. Il ouvre une autre voie, celle où Jésus est la pierre d’angle. Dans cette ouverture, au Liban, nous étions également émerveillés par la ferveur et le grand nombre de jeunes chrétiens présents  à toutes les manifestations religieuses. Ce qui signifie que la jeunesse est  bien présente à l’Eglise et à la vie de son Pays. Il nous est permis d’y reconnaître les jeunes pousses, pleines d’espérance, qui préparent à leur façon l’avenir de l’humanité et de l’Eglise.

 

 

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