Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
15 septembre 2011 4 15 /09 /septembre /2011 14:30

25e dimanche ordinaire - 18 septembre 2011

1ère lecture : Isaïe 55, 6-9

2° lecture : St Paul aux Philippiens  1, 20c-24 et 27a

Évangile de Jésus-Christ selon saint  Matthieu 20, 1-16

 

Le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui sortit dès le matin, afin de louer des ouvriers pour sa vigne. Il convint avec eux d'un denier par jour, et il les envoya à sa vigne. Il sortit vers la troisième heure, et il en vit d'autres qui étaient sur la place sans rien faire. Il leur dit: Allez aussi à ma vigne, et je vous donnerai ce qui sera raisonnable. Et ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers la sixième heure et vers la neuvième, et il fit de même. Étant sorti vers la onzième heure, il en trouva d'autres qui étaient sur la place, et il leur dit: Pourquoi vous tenez-vous ici toute la journée sans rien faire? Ils lui répondirent: C'est que personne ne nous a loués. Allez aussi à ma vigne, leur dit-il. Quand le soir fut venu, le maître de la vigne dit à son intendant: Appelle les ouvriers, et paie-leur le salaire, en allant des derniers aux premiers. Ceux de la onzième heure vinrent, et reçurent chacun un denier. Les premiers vinrent ensuite, croyant recevoir davantage; mais ils reçurent aussi chacun un denier. En le recevant, ils murmurèrent contre le maître de la maison, et dirent: Ces derniers n'ont travaillé qu'une heure, et tu les traites à l'égal de nous, qui avons supporté la fatigue du jour et la chaleur. Il répondit à l'un d'eux: Mon ami, je ne te fais pas tort; n'es-tu pas convenu avec moi d'un denier? Prends ce qui te revient, et va-t'en. Je veux donner à ce dernier autant qu'à toi. Ne m'est-il pas permis de faire de mon bien ce que je veux? Ou vois-tu de mauvais œil que je sois bon? - Ainsi les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers.

 

Une fois de fois, Jésus nous prend à contre-pied ! Nous avons une si belle image du créateur ! N’est-il pas à l’origine d’un monde si merveilleux, toujours vivant et en évolution continuelle depuis des milliards d’années ? Et après la lecture de cet évangile, nous sommes déboussolés de voir notre créateur, si peu compétent dans la gestion d’une vigne. Serait-il extraordinairement performant pour les constructions les plus complexes et incapable de gérer le quotidien d’une vigne ? En aucun cas, Jésus ne remet en cause l’organisation sociale des hommes de son temps. C’est l’affaire des hommes, c’est à eux de l’organiser.  Comme l’Eglise n’a pas à s’immiscer dans l’organisation des projets politiques, économiques, sociaux, éducatifs, sanitaires. Mais l’Eglise à la mission de servir de relais à Jésus dans le monde d’aujourd’hui. Elle a le devoir de rappeler l’essentiel, à savoir : la place de l’avenir de l’Homme dans toutes les décisions qu’ils prennent.  Aujourd’hui, Jésus rappelle : « Vas-tu regarder avec un œil mauvais, parce que moi, je suis bon ? »

Vous avez compris que Jésus parle en image pour ouvrir le cœur de ses disciples et les amener à découvrir un nouveau visage de Dieu, un Dieu miséricordieux, un Dieu plein de bonté pour les hommes. Un Dieu qui ne fait pas de différence entre les hommes créés à son image. Il sait que parmi ses créatures, il y a des costauds et des faibles, des intellectuels et des manuels, des opportunistes et des naïfs. Si on ne regarde que sous l’angle de la rentabilité, de l’efficacité, on oublie un élément important : le devenir de l’homme dans la société. Or combien restent sur le « carreau » sans emploi. Combien de jeunes et d’ainés sont en recherche d’un emploi pour gagner un juste salaire et ne pas être dépendants d’une allocation.

De quel salaire Jésus parle-t-il dans sa parabole? Jésus ne parle pas d’un salaire matériel, il ne donne pas des conseils pratiques concernant la gestion du travail. Jésus veut montrer qu'il y a deux mondes bien distincts et totalement différents. D'un côté le monde des hommes, avec leurs règles, leur justice à eux et leurs valeurs. Et dans ce monde humain où la loi de l’économie mondiale est sans pitié, les premiers resteront les premiers, et les derniers seront toujours les derniers… Nous avons actuellement une belle illustration dans ce qui se passe autour du crack financier qui fragilise le monde entier. Il suffit de quelques trafiquants pour mettre en cause un équilibre fragile. Or le premier devoir des instances de chaque pays et des organisations internationales, c’est d’empêcher et de maîtriser ces abus qui débouchent sur différentes formes de violences et de guerres. Rappeler cela, c’est la première tâche de l’Eglise. Sinon elle est complice du mal-vivre de la plupart des hommes. Dans ce contexte, où l’idéal de la réussite, c’est de ramasser, dominer et accumuler, Jésus parle d'un autre monde. Il s’agit du Royaume de Dieu où le sommet de la joie et du bonheur est plutôt de donner et d’échanger que d’amasser.

Cette parabole des ouvriers embauchés à des heures différentes est une image qui nous parle de la justice et de la bonté de Dieu. Lui, embauche à toute heure et rétribue chacun en lui donnant de quoi vivre une journée avec sa famille. Le maître de la vigne, en demandant de payer les derniers arrivés en premier, met en valeur les laisser pour compte dans les habitudes humaines. Car ils sont les premiers dans le cœur de Dieu. Pourquoi ? Parce qu’ils ont les mêmes besoins et le droit de vivre comme les premiers. Un « denier » dans l’évangile symbolise le besoin d’une famille pour vivre.

Dieu, dont la bonté est sans mesure, accueille tout le monde chez lui. Chacun peut y trouver sa place. Ce n’est pas parce qu’on est chrétien depuis longtemps ou parce que l’on est meilleur, que Dieu nous aime. Dieu nous aime avant tout. C’est le même amour qu’il porte à chacun. Là encore, il ne fait pas de différence. L’amour n’est pas un calcul égoïste, c’est un cadeau.

Cette parabole se termine par une remise en question de nos mentalités. Laissons nous bousculer par cet amour du Père qui nous rejoint dans notre existence : « Vas-tu regarder avec un œil mauvais, parce que moi je suis bon ? » 

 

Pas de Wort zum Sonntag, dimanche prochain !

Partager cet article
Repost0

commentaires