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6 janvier 2021 3 06 /01 /janvier /2021 07:03

Baptême de Jésus - « B » – 10 01 21

1ère lecture : Isaïe 55,1-11

2ème lecture 1ère lettre de St Jean 5,1-9

Evangile de Jésus Christ selon St Marc 1,7-11

 

« En ce temps-là, Jean le Baptiste proclamait : « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. » En ces jours-là, Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain. Et aussitôt, en remontant de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. Il y eut une voix venant des cieux : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. » 

 

« Jésus vit les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur Lui comme une colombe ». Ainsi s’accomplit le cri lancé par le prophète Isaïe en pleine captivité à Babylone : « Ah, si tu déchirais les cieux et si tu descendais, les montagnes seraient ébranlées devant ta face… » Is 63, 19.                                                  Ce cri du prophète Isaïe est le même cri de milliers hommes qui souffrent chez nous et dans le monde : du Covid19, de la faim, des guerres, du chômage, des catastrophes… ! Au cœur de ces tragédies, croire et espérer en un Dieu qui ne nous abandonne pas, tel est le défi que relève le prophète et qu’annonce le Baptême de Jésus. Par quels chemins, la Paix et la justice reviendront-elles là où elles ont déserté ? Là où les Hommes n’ont pas assumé leur responsabilité ? Là où les Hommes ont assis leur pouvoir sur le mensonge et les magouilles ? Il en faudra du temps et des tentatives pour que le cœur des hommes change sans que Dieu ait attenté à leur liberté ! Dieu nous a créés : libre et responsable. Ne rêvons pas : gagner la Paix a un coût. Faire régner la justice, partager ça veut dire vivre plus simplement « Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas, vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ? » Is 55, 2).

C’est dans un contexte très tendu que paraît Jésus. Oh ! il ne vient pas de la grande ville de Jérusalem où résident les chefs du peuple. Il vient de Nazareth en Galilée, un bourg décrié : « de Nazareth est-ce qu’il peut sortir quelque chose de bon, dit Nathanaël à Philippe » Jésus ne fait pas de bruit, pas d’arc de triomphe pour l’accueillir, pas de signes extérieurs, que le signe de l’Amour, de la Tendresse et du Pardon.                                                                                                                                                              

Il prend le chemin de ses compatriotes pour se faire baptiser par Jean. Dans cette démarche inimaginable, lui, Jésus le Fils de Dieu, se rend solidaire d’un peuple de pécheurs. Il ne se veut pas au-dessus des autres, il ne se met pas à part, mais il pose avec ses frères, un geste d’homme pécheur qui se tourne vers Dieu. Dans cette démarche, nous découvrons un Dieu qui se rend proche de tout homme, aux côtés des plus faibles, il veut être le frère de tous. Et nous, nous continuons à chercher Dieu dans les cieux et les temples en oubliant que le chemin privilégié de la rencontre avec Dieu se fait sur les chemins d’Humanité. Jésus s’identifie à l’Homme : « J’ai eu faim, soif…. Et tu m’as nourri… »

Là, au bord du Jourdain, au milieu de gens conscients de leurs limites et de leur fragilité avec un sentiment d’impuissance, une voix se fait entendre : « C’est toi mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. » C’est le Père qui révèle la divinité de Jésus et le rend fort de son amour pour le monde. Cette force d’Amour va conduire Jésus sur les routes de Palestine où il va susciter espérance, générosité, élan de foi. Mais il va aussi connaître les forces du mal qui vont le conduire à sa mort. Le dernier mot reviendra à l’Amour du Père qui le ressuscitera au matin de Pâques.

Chrétiens, avons-nous conscience que le baptême est un engagement que nous prenons pour mettre en pratique ce que Jésus nous propose : « Aimer Dieu et Aimer son prochain ». Comme lui, nous avons à combattre les forces du mal qui engendrent de plus en plus des chômeurs, des gens qui vivent la précarité, pour ne pas dire, la misère au quotidien, et même des exclus. En cette période de pandémie, combien de personnes sont en déprime, au bord du suicide, qui ont perdu la joie de vivre. Jésus aurait-il fait de la politique lorsqu’il interpelle les puissants qui oublient le pauvre à leur porte et lorsqu’il propose de nouvelles possibilités dans le récit de ses paraboles ?

C’est ce visage-là de Dieu que Jésus nous révèle. Il nous dit sans cesse : « Si toi aussi tu déchirais la nuit, si tu déchirais tes habitudes, si tu déchirais tes masques, si tu ouvrais un peu tes mains pour le partage, si tu déchirais la solitude qui enveloppe ton frère…. Alors ta nuit serait lumière de midi, Isaïe l’avait déjà annoncé. »

Que l’Eucharistie nous transforme en vrais baptisés, disciples du Christ, habités par la joie de vivre, le partage et l’amour fraternel.

 

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