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7 juin 2012 4 07 /06 /juin /2012 17:47

 

     Fête du Corps et du Sang du Christ – 10 Juin 2012

Première Lecture : Exode 24 3–8

Deuxième Lecture : Hébreux 9 11–15

Évangile de Jésus Christ selon St Marc 14 12–16, 22–26

 

Après cela Jésus se manifesta sous une autre forme à deux d’entre eux qui s’en allaient à la campagne. Eux aussi allèrent le dire aux autres, mais ils ne les crurent pas davantage. Finalement, Jésus se manifesta aux Onze alors qu’ils étaient à table. Il leur reprocha de manquer de foi, d’être si peu ouverts, et de n’avoir pas cru ceux qui l’avaient vu ressuscité. Puis il leur dit : “Allez dans le monde entier, portez la Bonne Nouvelle à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui ne croira pas sera condamné.
Pendant qu’ils mangent, Jésus prend du pain, prononce une bénédiction et le rompt. Puis il le leur donne en disant : “Prenez, ceci est mon corps.” Il prend ensuite la coupe, il rend grâces, il la leur donne et ils en boivent tous. Puis il leur dit : “Ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui est versé pour une multitude.
En vérité je vous le dis : Je ne boirai plus du produit de la vigne jusqu’au jour où je le boirai nouveau dans le Royaume de Dieu.”. Après cela ils chantèrent les hymnes et partirent vers le Mont des Oliviers.

 

            Les mois de mai et de juin sont en grande partie des mois de festivités, de retrouvailles en famille, entre amis. Les fêtes religieuses : communions, confirmations, mariages. Les fêtes civiles : 1er mai, 8 mai, l’appel du 18 juin, fêtes de quartiers et des voisins. Et puis, il y a des fêtes organisées par les associations. Ce sont autant d’occasions pour faire mémoire d’événements marquants et de partager le bonheur du vivre ensemble. Par là, on essaye de puiser dans l’histoire des leçons susceptibles de nous aider à mieux vivre le présent et à engager l’avenir dans l’espérance.

La référence à ces festivités n’est pas sans intérêt pour nous au moment où nous célébrons la liturgie de la Fête Dieu : Corps et Sang du Christ. Celle-ci nous invite à regarder de plus près ce qui nous relie à l’Eucharistie.  La veille de sa mort, « le premier jour de la fête des pains sans levain où on immolait l’agneau pascal…. », Jésus, sachant bien la haine d’un certain nombre de pharisiens, la fragilité de ses apôtres et le retournement des foules, s’engage en se livrant totalement. « Il envoie deux disciples : allez à la ville….faites y pour nous des préparatifs….ils préparèrent la Pâque. » Ce soir là, Jésus s’engage dans une histoire à laquelle il donne un avenir : la Pâque de la nouvelle alliance. L’Eucharistie est d’abord un mémorial : « faites ceci en mémoire de moi» ; le mémorial du don que le Christ a fait à l’humanité entière dans sa mort et dans sa résurrection.

La réussite de toutes les fêtes est liée à la façon dont les participants se sentent concernés. Chacun vient avec son vécu et s’il peut le partager avec les autres, il s’en trouve plus fort. De même, la communauté est renforcée par l’apport d’un chacun. Et chacun est important pour l’ensemble par l’attention, par l’écoute, par l’échange et par l’entraide. Ainsi, il est essentiel de faire référence à la source de nos Eucharisties : c’est la cène du jeudi saint. Mais il est tout aussi essentiel que chacun y participe avec tout son vécu. On ne vient pas avec les mains vides. Dans un contrat, les deux parties s’engagent : Jésus s’est engagé entièrement le jeudi saint, le croyant est invité à faire de même aujourd’hui.

            L’Eucharistie n’est pas un spectacle. A aucun moment, Jésus a demandé à ses apôtres de faire de ce mémorial un acte d’adoration encore moins de procession. C’est un acte d’amour, c’est Jésus qui se donne à nous gratuitement et nous confie une responsabilité au cœur de ce monde. Nos vies, nos souffrances, nos luttes humaines, nos responsabilités, nos joies, notre travail, nos peines, Jésus nous invite à ne pas les subir. Il nous invite à les assumer librement. « Prenez et mangez » veut dire, nourrissez-vous de ma vie pour aller auprès de ceux qui cherchent, qui  souffrent, qui doutent et qui attendent  de nous une présence aimante à la manière de Celui qui s’est livré pour nous.

Réapprendre à nous donner librement, à nous livrer, quoi qu’il arrive. Recevoir dans la communion la grâce de la liberté des enfants de Dieu, à savoir : donner le meilleur de nous-mêmes dans les petites choses de la vie comme dans les plus grands engagements de l’existence. Il faut se réapproprier le chapitre 25 de St Matthieu : « ce que tu auras fait à ton frère, c’est à moi que tu l’auras fait » Il reste tant et tant à faire pour que tous les hommes aient de quoi à manger ; pour que dignité, paix et liberté deviennent effectives pour l’ensemble de l’humanité ; pour que plus personne ne se sente rejeté, exclu.

            Réapprendre dans la messe à croire en l’amour de Dieu pour les hommes d’aujourd’hui, quoi qu’il arrive : L’eucharistie nous en offre la grâce. Vous qui connaissez la maladie, les infirmités, vous savez combien il est difficile de se croire encore aimé par Dieu aux heures les plus sombres. Et pourtant, de quelle force rayonnent tous ceux qui sont habités par une telle foi. Quelle chance, quelle grâce pour l’humanité quand des hommes et des femmes burinés par l’épreuve s’ouvrent toujours et encore à une disponibilité désintéressée !

             L’Eucharistie nous rappelle que Jésus s’est fait le serviteur et que ses disciples ne sont pas des maîtres. Elle nous rappelle qu’au cœur de notre humanité  désunie et déchirée, il nous faut devenir des ferments : des ferments  de vraie liberté, d’espérance et de fraternité ouverte à tous.

Puissions-nous tous et chacun faire fructifier, et non « garder prisonnier », ce que l’eucharistie nous donne de vivre ensemble.

                                                          

                                                                                   

 

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