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4 août 2011 4 04 /08 /août /2011 08:14

 

 19 Dimanche du Temps Ordinaire  « A » 07 08 11

Première Lecture : 1Rois 19 9, 11–13

Deuxième Lecture : Romains 9 1–5

Évangile de Jésus-Christ selon Matthieu 14, 22-33

 

La nuit était tombée et il était là, seul.  Pendant ce temps la barque était déjà loin de terre, bien secouée par les vagues, car le vent était contraire. Jésus vint à eux peu avant le lever du jour : il marchait sur les eaux.  En le voyant marcher sur la mer, les disciples furent effrayés. Ils disaient : “C’est un fantôme !” et ils se mirent à crier tellement ils avaient peur. Tout de suite Jésus leur parla : “Remettez-vous, c’est moi, ne craignez pas !” Pierre alors lui dit : “Seigneur, si c’est toi, donne-moi l’ordre d’aller sur l’eau jusqu’à toi.” Et Jésus lui dit : “Viens !” Pierre descend donc de la barque ; il marche sur l’eau et s’approche de Jésus. Mais il voit que le vent est fort et il a peur, et comme il commence à s’enfoncer, il crie : “Seigneur, sauve-moi !” Aussitôt Jésus étend la main, le saisit et lui dit : “Homme de peu de foi ! Pourquoi as-tu hésité ?”  Au moment où ils remontaient dans la barque, le vent tomba et ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui en disant : “Vraiment tu es Fils de Dieu !” Ayant achevé la traversée, ils abordèrent la rive de Génésareth. Les hommes de l’endroit le reconnurent et le firent savoir dans tous les environs, de sorte qu’on amenait à Jésus tous ceux qui étaient mal en point. Ils lui demandaient de pouvoir seulement toucher la frange de son vêtement, et tous ceux qui la touchaient étaient sauvés.

 

Après la multiplication des pains, Jésus oblige ses disciples à monter dans une barque pendant qu'il renvoie les foules. Il oblige ses disciples à partir en mer, aller au large ! Par cette démarche, Jésus veut les préserver de la tentation du triomphalisme. C’est peut-être justement le triomphalisme humain qui éloigne l’Homme  de Dieu. Jésus oblige ses disciples à tourner la page et à monter dans la barque pour aller vers d’autres horizons. Il ne faut pas s’installer. Il les met à l’épreuve en les laissant seuls sur une barque durant la nuit. La nuit descend, le vent souffle, et une fois de plus, les disciples se sentent perdus. Les apôtres sont encore tout éblouis par l’affaire du pain multiplié dont ils ont été un peu les acteurs. Jusque là, tout baigne. Mais subitement, la barque est battue par les vagues car le vent est contraire ! Brutalement, la vie reprend ses droits et ils sont rejoints par les imprévus du quotidien.

Comme beaucoup de Juifs à leur époque, ils croient que les forces infernales sont cachées dans la mer. La situation pour eux est plus grave que jamais. Des malades, des gens qui ont faim, des accidentés, ils en voient tous les jours, ils y sont habitués ; mais quand c’est leur propre vie qui est en cause, leur réaction n’est plus la même. En plus de la tempête, ils aperçoivent un fantôme. Leur imagination est plus forte que leur foi au Christ. Car leur façon de voir les choses, les paralyse. En effet, les disciples ont peur et ils ne reconnaissent pas Jésus venu vers eux sur les flots au milieu de l’orage. La foi va peu à peu transformer l'âme de Pierre et en  faire l'homme fort et courageux, capable d'aller jusqu'au martyre, l'homme constamment soulevé par le désir de rejoindre et d'accompagner Jésus comme plus tard après la résurrection.  Pierre incarne tout le cheminement de la foi dans le cœur de l'homme : il croit, mais sa foi reste fragile. Cette fragilité se manifestera au soir du jeudi-saint : «Même si tous tombent et abandonnent, moi jamais ! » Jésus répond : « En vérité je te le dis, cette nuit même, avant que le coq ne chante, tu m’auras renié trois fois. » 

Et nous-mêmes, ne sommes-nous pas comme les apôtres envahis par la peur, les inquiétudes ? Les événements de la vie courante et les informations bousculent toutes nos certitudes et ce qui nous a construits. L’équilibre au niveau international, entre les pays du Sud et du Nord, entre les dominants et les dominés, entre les hommes et les femmes semble de plus en plus fragile. L’équilibre mondial est de plus en plus remis en cause. Avec toutes ses conséquences pour l’accès à l’eau, à la nourriture, au travail. La crise financière qui a éclatée cette semaine en Amérique jette le trouble dans le monde entier. Chacun essaie de trouver sa « niche » pour se protéger. Il n’y a pas qu’une crise  financière, il y a aussi de nombreux désarrois dans la vie de chacun, liés à la santé, à l’affection, à la confiance, aux perspectives d’avenir. Et chacun veut préserver un petit coin de paradis.

Rappelons-nous comme le dit l’évangile : que Jésus n’est jamais loin. Il est à nos côtés. Et quand tout nous semble désespéré, quand nos yeux ne savent plus reconnaître sa présence, notre foi nous invite à lui faire confiance. Même si je ne sais pas comment il est présent, il est bien là comme une Bonne Nouvelle et non comme une menace. 

Les orages font partis du déroulement de l’histoire et de la création. Mais au milieu de toutes les contradictions et les fragilités qui nous touchent, il nous faut apprendre à repérer la présence de celui qui est l’envoyé du Père à nos côtés. Mais, nous ne saurons jamais si nous pouvons marcher sur les eaux, sauf si nous sortons de la barque. Nous ne saurons jamais si nous pouvons prier, témoigner, parler en langues, prophétiser, prier pour des malades, chasser des démons, proposer la Parole de Dieu, jusqu’à ce que nous ayons le courage  de nous lancer dans cette merveilleuse aventure de la foi.

 

 

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