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1 juillet 2010 4 01 /07 /juillet /2010 14:51

14° Dimanche du Temps Ordinaire « C » 4 Juillet 10

Première Lecture :         Isaïe 66 10–14

Deuxième Lecture :       Galates 6 14–18

 

Evangile de Jésus-Christ selon St Luc 10, 1-12, 17-20

 

 Après cela, le Seigneur en choisit 72 autres. Il les envoya deux par deux en avant de lui vers toutes les villes et tous les endroits où lui-même pensait aller.  Il leur disait : “La moisson est abondante et les ouvriers sont peu nombreux ! Priez donc le Seigneur de la moisson pour qu’il envoie des ouvriers à sa moisson !  Allez ! Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Vous n’emporterez ni bourse, ni sac, ni chaussures, et sur le chemin vous n’irez pas saluer qui que ce soit. Lorsque vous entrerez dans une maison vous commencerez par dire : Paix à cette maison ! Si la paix trouve là un de ses fils, elle reposera sur lui, sinon elle reviendra sur vous. Le temps que vous restez dans cette maison, acceptez ce qu’ils ont à boire et à manger, car l’ouvrier mérite son salaire. Mais ne passez pas de maison en maison. Dans les villes où vous entrez et où l’on vous reçoit, mangez ce qu’on vous sert. Guérissez leurs malades et dites-leur : “Le Royaume de Dieu est maintenant tout proche de vous !”

        Mais si vous êtes entrés dans une ville où l’on ne vous reçoit pas, vous irez dire sur les places : ‘Même la poussière de votre ville qui s’est collée à nos pieds, nous vous la laissons ! Vous saurez quand même que le Royaume de Dieu est tout proche !’ Je vous le dis : au jour du jugement Sodome s’en tirera à meilleur compte que cette ville-là !

Les 72 revinrent tout joyeux : “Seigneur, disaient-ils, on prononçait ton nom, et même les démons nous étaient soumis !” Jésus leur dit : “Je voyais Satan descendre du ciel en flèche, comme un éclair ! Voyez, je vous ai donné autorité pour piétiner serpents et scorpions, et toute la puissance de l’ennemi : aucune arme ne vous atteindra.

Mais s’il faut vous réjouir, ce n’est pas parce que les esprits vous sont soumis ; réjouissez-vous de ce que vos noms sont inscrits dans les cieux.” (Bible des Peuples)

 

 

En cette période des ordinations sacerdotales et diaconales, l’Eglise ne fait que continuer ce que Jésus a fait avec ses apôtres. Jésus ne se contente pas de ses douze apôtres, il confie la Bonne Nouvelle à soixante douze nouveaux disciples. Il les envoie deux par deux pour qu’ils s’encouragent et ne s’arrêtent pas aux premiers obstacles. A ces soixante douze, il donne les mêmes consignes : "rien dans les mains, rien dans les poches". Par là, ils ne sont pas intéressants pour les brigands de ce monde : ils n’ont ni richesse ni pouvoir. Par contre, ce qu’ils ont de plus précieux et qui leur vient du Seigneur, c’est la Paix qu’ils peuvent proposer à tous. "Shalom" (Salam en arabe) qui est encore aujourd'hui la salutation courante en Israël : souhaitez la paix à votre hôte. Ceux qui entendent cette parole et qui accueillent cette paix sauront vous accueillir comme disciples du Christ. Cette reconnaissance sera source d’un échange et d’une vie nouvelle pour vous et pour eux.

Quant à ceux qui ne vous accueillent pas et ne vous entendent pas, il n’y a aucune raison de leur en vouloir. Ils méritent respect dans ce qu’ils sont. Ainsi, dimanche dernier, Jésus refusait de pénaliser les Samaritains qui étaient sous l’emprise d’une grande méfiance, liée à l’histoire qui en a fait des ennemis. Si on ne vous accueille pas, ne vous culpabilisez pas et ne les accusez pas. Allez plus loin. Continuez ailleurs.

Quand ils reviennent de cette première tournée missionnaire, les disciples sont tout joyeux : Maître, ça  çamarche !                                                                                                                                   Ce récit appelle plusieurs remarques. La première, c'est que le travail missionnaire n'est pas réservé à un petit groupe, à une élite, il est l'œuvre de tous. Dans les actes des Apôtres en particulier, nous voyons que tout le monde s'y est mis.

 A partir du moment où l'on adhérait à la foi chrétienne par le baptême, on se sentait embauché. Ces gens savaient simplement qu'ils étaient "la lumière du monde", "le sel de la terre", "le levain dans la pâte". Alors, Celui qui les faisait vivre, il méritait d’être connu. Sans relâche, les 1ers chrétiens ont circulé au-delà des frontières romaines - sans aucun mandat, sans lettre de mission, ainsi ils ont contribué à cette extension rapide du christianisme qui frappe les historiens. Le jour où, sous Constantin au 4° siècle, on s’est mis à construire des édifices religieux, il y a eu un changement radical dans l’évangélisation. L'Eglise est passée de « nomade » à « sédentaire ». Oui, elle s’est installée ! Alors, on a créé des institutions pour gérer l'acquis. Et le résultat, ce fut que l'initiative s'est restreinte et que l'évangélisation a été réservée aux clercs, une affaire de spécialistes au détriment des laïcs, de tous les baptisés. Il faudra, en quelque sorte, attendre le 20° siècle pour qu'on parle à nouveau de l'apostolat des laïcs.

Il m’est bon d’évoquer la place originale de l'Action Catholique et du Concile Vatican II.

L'Action Catholique qui a vu une floraison de mouvements missionnaires et qui a suscité des générations de jeunes chrétiens conscients d'être missionnaires là où ils se trouvaient, dans leur milieu de vie. Et le Concile Vatican II qui, dans les textes, a substitué à une conception pyramidale de l'Eglise une vision plus juste : «  l'Eglise comme Peuple de Dieu, au sein de laquelle tous les membres sont porteurs de la Bonne Nouvelle, et, au service de ce Peuple, des ministères ordonnés. » C'était retrouver l'intuition primitive, si bien formulée par Saint Augustin qui disait : "Je suis chrétien avec vous, et je suis évêque pour vous." Et comme le dit Jésus : « Je suis venu pour servir et non pour être servi. »

Nous sommes en droit de nous demander ce qu’est devenu ce beau programme ? Qui sert qui ? Et dans quel but ? Chacun peut se poser la question : aujourd’hui, comment l’évangile me fait vivre et avec qui je peux le partager ? Il faut reconnaître que nos sociétés, soi-disant chrétiennes, sont plus branchées sur des convenances qui nous viennent de traditions chrétiennes, que sur le souffle de l’évangile et son élan missionnaire ? Comme les soixante douze quittent le groupe rassurant de Jésus pour vivre cette belle aventure, il nous faut aussi quitter nos sécurités, nos certitudes, notre pays connu pour rejoindre ceux qui cherchent et attendent la paix.

                     Il suffit d'une rencontre et d'un accueil, quelque chose d'ordinaire, de banal, de quotidien, pour que le Règne de Dieu arrive jusqu'au plus lointain de nos contemporains, jusqu'à celui qui nous est le plus étranger. Il suffit que vous demandiez à chaque rencontre, un regard, un sourire, une parole en réponse à votre salutation, pour que le Christ soit là, et pour qu'un monde nouveau surgisse. Voilà quelle est notre vocation propre de chrétiens.

"Qui vous accueille m'accueille", nous dit Jésus. Ce n'est pas si difficile que çà. C’est à la portée de chacun. Tout le monde peut le faire, même aujourd'hui, dans ce monde qui souffre tant de l'individualisme de beaucoup ! Shalom, frères et sœurs, que la paix de Dieu vous habite tout au long de cette semaine et qu’elle rejaillisse sur votre entourage.

 

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