20e Dimanche du Tps Ord « C » 18 08 13

Première Lecture : Jérémie 38 4–6, 8–10

Deuxième Lecture : Hébreux 12 1–4

Évangile de Jésus Christ selon St Luc 12 49–53

Je suis venu jeter le feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! Mais je dois passer par un baptême, et quelle angoisse tant que ce n’est pas fait ! Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais la division. Car désormais, même une famille de cinq personnes sera divisée : trois contre deux, et deux contre trois. Le père s’opposera au fils et le fils au père ; la mère à sa fille et la fille à sa mère ; la belle-mère à l’épouse et l’épouse à sa belle-mère !”

Le feu, «comme je voudrais qu'il soit déjà allumé ! » dit Jésus. Dans la Bible, le feu représente souvent Dieu lui-même qui était là dans le buisson ardent lorsqu’il s’est manifesté à Moïse pour lui confier une mission surprenante. Dieu se manifestera encore sous une colonne de feu lors de la libération de l’esclavage et de la traversée du désert. Au terme de son évangile, St Luc présente le feu comme l'enthousiasme qui brûle au cœur des disciples d'Emmaüs, mais aussi comme l'Esprit Saint venu à la Pentecôte, sous la forme de langues de feu.

Suivre Jésus, ça passe toujours par une transformation de son cœur et de la société. Cette société ne se transforme que lorsque ses membres s’impliquent avec leur cœur. La société au temps de Jésus était bien malade. La nôtre aujourd’hui l’est tout autant. Ce qui est remarquable dans la vie de Jésus, c’est qu’à aucun moment, il a jugé cette société. Il l'a prise comme elle était, il s'est attablé avec les pêcheurs, il est allé à la rencontre de tous les rejetés, les laissés pour compte. Jésus aimait son peuple et voulait vivre en bons termes avec lui. Mais en même temps, il faisait tout pour que soit respecté la justice, la vérité et l’amour du prochain. Lorsque ces valeurs étaient remises en cause, y compris par les puissants de son temps, Jésus refusait d’utiliser les moyens violents que lui proposaient Jacques et Jean. Ils voulaient faire descendre le feu du ciel sur ce village de samaritains parce que les habitants n'avaient pas voulu recevoir Jésus.

Jésus aimait la vérité et a voulu lui être fidèle au risque de créer de l'opposition : c'est cela aussi qu'il nous dit dans le passage d'Évangile d'aujourd'hui. Ce mettre au service des valeurs du Royaume, c'est toujours dérangeant et ça exige en permanence de faire la vérité et sortir de ses habitudes et de ses jugements tous faits.

Quand Jésus évoque les tensions dans les familles, il veut souligner la place et la responsabilité de chacun pour vivre ensemble. Ca implique une attention, une écoute aux autres dans la recherche du bien commun.

Qu’est-ce qui fait que la société ne va pas bien ? Pour ce faire, Jésus nous invite à porter ce même souci pour repérer les causes de ce qui va de travers dans le vivre ensemble. Une grosse question, il y a de plus en plus d’individus, à tous les niveaux de la société, qui n’ont rien à « cirer » des autres.

• Pour quelques sous, certains voyous n’hésitent pas à tuer.
• Deux jeunes, dans une voiture, renversent un gamin en vélo âgé de 5 ans. Dans la panique, la seule chose qu’ils font : c’est de dégager le vélo pour prendre la fuite.
• Les infos nous relatent un certain nombre de disparitions qui deviennent répétitives et inquiétantes. Ces drames jettent des familles dans le désarroi, l’incompréhension et parfois font naître un besoin de vengeance.
• Sans parler des suicides, y compris sur les lieux du travail.
• Au niveau international, les drames qui marquent des pays comme l’Egypte, la Syrie, l’Irak, la Palestine …. montrent l’impuissance des organisations internationales.

Tout ceci est une énumération de mauvaises nouvelles. Alors que « Evangile » veut dire « Bonne Nouvelle ». La bonne nouvelle de ce jour, c’est que Jésus est pressé de participer à la transformation de ce monde : «J’ai hâte que ce feu soit déjà allumé. Je dois recevoir un baptême, et comme il m’en coûte d’attendre qu’il soit accompli ! »

Quand Jésus parle d’un baptême, il parle de sa mort prochaine. Il ne grille pas les étapes et il est prêt à tout pour que puisse naître ce monde nouveau.

Ce monde nouveau, il l’a confié à ses disciples comme à tous les baptisés. Et la mise en œuvre commence déjà là où nous vivons avec nos proches, nos voisins, nos amis. Ils ne doivent pas être seulement source de tensions liées à la diversité des personnes et des situations. Ils sont la chance qui nous aide à tenir debout et à nous soutenir dans les épreuves.

Je peux transformer la vie de ma famille, transformer la vie de ma communauté par l'engagement que je prends, par l'amour que j'y apporte, par les gestes de tendresse, d'amitié et d'engagement, par le témoignage que je peux donner.

Pas de "Wort zum Sonntag" dimanche prochain