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4 janvier 2017 3 04 /01 /janvier /2017 09:33

EPIPHANIE - "A" 8 Janvier 2017

Première Lecture : Isaïe 60, 1–6

Deuxième Lecture : St Paul aux Éphésiens 3, 2–3, 5–6

Évangile de Jésus Christ selon St Matthieu 2, 1–12

 

« Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ. Ils lui répondirent : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. » Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ; puis il les envoya à

Bethléem, en leur disant : « Allez-vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. » Après avoir entendu le roi, ils partirent.

Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.

Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin. »

 

En cette fête de l'Epiphanie, l’Eglise nous propose de prendre le relais des « Mages et des Sages » de tous les temps, qui cherchent un chemin d’Avenir pour l’humanité. Il s’agit bien sûr de l’humanité d’un chacun dans sa personne, mais aussi de tous les peuples dans leurs diversités. Ces mages, personnages légendaires, surnommés : MELCHIOR - GASPAR et BALTHAZAR, représentaient tous les peuples connus à l’époque. Leur simplicité et leur bienveillance contrastent avec l'attitude hypocrite du roi Hérode, qui veut tout dominer et qui a peur que quelque chose échappe à son pouvoir. L'étoile qui les met en route, les cadeaux offerts à Jésus, leur retour précipité, tout dans ce récit sensationnel, avait de quoi alimenter notre imaginaire d'enfant et nous faire rêver d’une humanité sauvée.

La route des mages, vers Bethléem, représente le chemin de tous ceux qui cherchent à donner sens à leur vie. Et ils sont nombreux dans toutes les races, les religions, les cultures à vouloir un monde de fraternité basé sur le respect et la justice.

A ce dernier Noël, avec 21 pèlerins, nous avons été surpris par la diversité et le nombre des gens- jeunes et adultes – venus des quatre coins du monde à la rencontre de l’Enfant de Bethléem. Ce 24 décembre 2106 à Bethléem était particulièrement festif. Croyants et incroyants étaient heureux de pouvoir échanger quelques mots de salutations, de bonheur et de paix sur les lieux de cette naissance. « Quelle merveille que fît pour nous le Seigneur ! » Cette parole du Magnificat se réalisait pour nous aujourd’hui. Ceux qui rencontrent et reconnaissent en cet enfant Jésus la source de l’Amour qui vient de Dieu, en sont radicalement transformés. Ils sont capables de sortir des routines et des chemins battus. Personne ne repart comme il est venu en ces lieux. Et cette vitalité retrouvée, apporte une joie de vivre à tous les Hommes de bonne volonté. Comme les Mages, chacun est invité à chercher un chemin nouveau pour la suite de sa vie quotidienne.

Les Mages étaient partis pour saluer un puissant, et c'est un bébé vagissant qu’ils découvrent. Celui qui respecte et honore cet enfant, en est transformé, un nouveau chemin s'ouvre pour lui. Jésus, l’enfant qui vient de naître, l'homme qu'il va devenir, est "lumière" pour tous les peuples, parce qu'il est notre Dieu. La fête de l'Epiphanie nous montre que Jésus est né, pas seulement pour ses compatriotes, ses voisins comme les bergers, mais pour tous les peuples, jusqu’aux extrémités de la terre. Cette vision est inscrite dans la mémoire chrétienne, comme un ferment qui transforme l'avenir. A l’image de la semence qui est dans la terre, un germe nouveau, des possibilités nouvelles, peuvent émerger aujourd’hui de cette terre.

Avec l'année 2017 qui vient de commencer, c'est bien « demain » qui s'ouvre à nous. Il s’agit bien, d’un avenir à construire, à inventer. Un avenir pour nos familles et nos communautés, pour le respect de toutes les Eglises, pour l'Europe et pour le monde.

Nous avons échangé des vœux de paix, de bonheur, de santé...Il ne suffit pas de souhaiter la paix, il faut la promouvoir. Cette paix, si fragile que le Christ apporte aux nations, il nous faut l’accueillir et la cultiver avec soin et passion. « Heureux les artisans de paix ! » dira le Christ au Mont des Béatitudes. En ce jour d’Epiphanie, cet appel à bâtir la paix est adressé à tous les hommes épris de Paix, de Justice et d’Amour.

Devant les massacres du jour de l’An en Turquie et la veille en Irak, en plus des menaces de la Corée du Nord, on se rend compte que la Paix ne tombe pas du ciel comme pluie et neige. La Paix est toujours à construire, en commençant par la faire germer en soi-même.

La fête de l’Epiphanie nous invite à porter un regard d’homme et de croyant sur notre vie, et sur la vie du monde. Elle nous invite à faire révision de vie, à chercher les causes profondes du mal. Je suis persuadé que les écarts de richesse, qui se sont aggravés avec la mondialisation, ont constitué un environnement favorable au terrorisme international. Ce terrorisme nous fait si peur et nous donne le sentiment de l’impuissance. Ne sommes-nous pas aveuglés sur les causes qui nous habitent ? Ce que Dieu nous propose en ce début d'année et en ce jour d'Epiphanie, c'est de garder l'espérance et de nous mettre en route.

Avec les mages, prenons la route de l’indignation qui mène à la vie. N'ayons pas peur de nous laisser bousculer sur cette route par cette exigence de faire la paix autour de nous, d’être accueillant, de faire place à la bonté et à la justice…. car c'est vers Dieu et vers tous les hommes que cette route nous conduit.

 

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